Le 30 mai, à l’occasion des 500 jours de détention arbitraire de la dirigeante de Tupac Amaru, Milagro Sala, dans la province argentine de Jujuy, son mari et compagnon Raùl Noro a diffusé dans une vidéo un poème écrit pour sa femme.

Le 16 janvier 2016, Milagro Sala a été arrêtée alors qu’elle était à la tête d’une manifestation sur la place du centre de San Salvador de Jujuy où elle exigeait, avec une centaine de membres de coopératives, une entrevue avec le nouveau gouverneur Gerardo Morales, pour pouvoir poursuivre les travaux en cours entre les coopératives et l’État la province de Jujuy.

En plus du refus de Morales s’est ajouté la persécution judiciaire de la dirigeante et de son organisation, avec un pouvoir judiciaire coopté par le pouvoir politique du nouveau gouvernement et le début d’une campagne médiatique de diabolisation de Sala et des autres organisation sociales.

Le groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire, qui lui a rendu visite à la prison de Alto Comedero, a exigé sa libération immédiate. La même demande a été faite par d’autres organisations nationales et internationales de défense des droits de l’Homme, dont la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme, organisme de l’OEA, qui lui rendra visite au mois de juin et qui a demandé sa mise en liberté ainsi que celle des autres détenus politiques de la province de Jujuy.

Vidéo de Raúl Noro pour Milagro Sala

Indienne, folle, irrévérencieuse, transgressive,
Le cœur empli de lumière,
Cherchant dans l’abîme obstiné du peuple.
Que pouvons-nous perdre, mon amour ?
Avec cette inquisition avide de revanche,
Qui tente d’éteindre la conscience ?
Il y a déjà 11 prisonniers
Pour une vengeance qui se joue
Au sommet du pouvoir,
Ébauché sur le pont du yacht Torquemada,
Esclaves navigants en uniformes livrées
Vers Punta del Este en l’Uruguay.
Quel paradoxe, mon amour !
La terre des Tupamaros !
Indienne chérie, noire chérie,
Pleine de lumière
Ces prisonniers geôliers nous rendent hommage honorent
Ces ignobles, obtus
Comptables et avocats,
Fous de châtiments organisés dans des cavernes
Assombris, peuplés par l’écho
D’une respiration spasmodique, abyssale
Indienne chérie, irrévérencieuse
Le peuple continue de faire pression,
Tes bras ont tenté de le soulever
Et laissèrent un témoignage vérifiable, certes,
Sans spéculation aucune
De ton infinie capacité à donner.
Alors donc, Indienne,
Ma chérie,
Nous t’écoutons,
Et nous apprenons,
Depuis la prison nous élaborons un nouveau chant,
Pour tous les inonder et les embrasser tous
Avec le torrent de la dignité pleine de lumière

Raúl Noro

 

Article traduit de l’espagnol par Trommons.com. Révision Rédaction Pressenza.