La 16ème session de l’Instance permanente sur les questions autochtones se déroule en ce moment, du 24 avril au 5 mai, au siège des Nations Unies à New York.

Après des siècles de luttes et résistances contre les différentes facettes du colonialisme, les peuples autochtones du monde entier ont décidé de s’investir dans la sphère internationale afin d’y revendiquer leurs droits. Au fil des décennies de revendications et de partages d’expériences, la présence autochtone dans les instances internationales a dépassé la simple dénonciation des violences locales pour revêtir un caractère beaucoup plus large.

Les peuples autochtones ont refusé le rôle de victimes dans lequel l’on a souvent voulu les cantonner, pour assumer de grandes missions globales. Aujourd’hui, leurs rencontres internationales sont d’une immense richesse : outre les dénonciations de violations de leurs droits (qui non seulement persistent mais continuent malheureusement de s’accroître, comme le dénonce fréquemment France Libertés), les peuples autochtones font preuve d’une grande maitrise des compétences diplomatiques et juridiques, participant activement à l’élaboration et mise en œuvre d’instruments internationaux.

Ils montrent que, loin de s’intéresser seulement à leur situation locale, ils réfléchissent d’une façon holistique sur les enjeux contemporains comme les questions environnementales où les autochtones démontrent clairement qu’un projet minier sur le territoire d’une communauté peut être néfaste non seulement pour les habitants riverains mais également pour toute la planète. Surtout, les peuples autochtones nous montrent que d’autres choix de civilisation sont possibles, que le consumérisme et le développement à tout prix ne sont pas inexorables, que la générosité et la solidarité (y compris avec des êtres non-humains) sont indispensables pour la construction d’un monde commun, et enfin, que le dialogue respectueux avec d’autres cultures doit être la pierre angulaire pour toute action politique. Dans ce sens, France Libertés ne cesse de mettre en valeur les cosmovisions autochtones et les savoirs traditionnels, que ce soit dans nos campagnes, dans nos plaidoyers ou dans nos actions auprès de jeunes, comme par exemple avec notre jeu Otoktonia.

Principale rencontre internationale des peuples autochtones dans le système onusien, l’Instance permanente sur les questions autochtones est un forum subsidiaire de l’ECOSOC. Son mandat est de discuter l’articulation des droits autochtones avec les questions relatives au développement économique et social, à l’environnement, la culture, l’éducation, la santé et les droits humains. Depuis sa première session en 2002, elle s’est consolidé comme un espace de partage d’expériences et de co-construction de solutions, et fournit des conseils et des recommandations à l’ECOSOC et aux autres organismes des Nations Unies.

Sous la présidence de Mariam Wallet Aboubakrine, médecin spécialisée en questions autochtones, la 16ème session de l’Instance permanente sur les questions autochtones, a pour thème cette année le « 10ème anniversaire de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples autochtones : mesures prises pour la mise en œuvre de la Déclaration ».

France Libertés participe à cette belle rencontre. Nous sommes ravis d’apprendre, de connaître et de soutenir l’action des peuples autochtones.

Pour accompagner les discussions et activités, et pour connaître les détails de l’agenda de la 16ème session, vous pouvez visiter le site internet du DOCIP et suivre le compte Twitter de France Libertés.

L’article original est accessible ici