Ce lundi, des négociations sur un traité de droit international d’abolition des armes nucléaires commencent à New York. Le traité est négocié sur base de la reconnaissance du fait que l’impact humanitaire de l’utilisation d’armes nucléaires est moralement inacceptable et que les armes représentent par elles-mêmes un risque important pour la sécurité humaine.

Au début de la conférence, la présidente de l’ICAN, Beatrice Fihn, a déclaré que « le traité va enfin abolir des armes conçues pour tuer indifféremment des civils, et complètera les instruments d’interdiction des armes de destruction massive. »

Avec le soutien de plus de 120 pays, l’Assemblée Générale des Nations Unies a approuvé la négociation d’un traité d’abolition des armes nucléaires en octobre 2016. L’action des Nations Unies vient à la suite d’une série de conférences relatives au coût humanitaire inacceptable de tout usage d’armes nucléaires et au rôle que l’abolition des armes nucléaires aurait dans le renforcement du droit international humanitaire. L’Assemblée Générale a conclu que chaque Etat avait un intérêt, relatif à sa sécurité, dans la prévention de l’usage des armes nucléaires.

L’on s’attend à ce que le traité lie les parties dans l’interdiction d’utiliser, posséder et développer des armes nucléaires, ainsi que dans l’assistance aux autres Etats dans ces activités. Il est attendu à ce qu’il aille de pair avec les conventions existantes de non-prolifération et de désarmement, en renforçant la norme contre les armes de destruction indiscriminée et en offrant aux Etats une méthode pour respecter leurs obligations de désarmement.

Beatric Fihn a ajouté que «  Le traité aura un impact aussi sur les pays non signataires, en définissant des normes internationales de conduite et en amoindrissant le prestige associé aux armes nucléaires. »

En présence d’un risque constant de bombardement nucléaire plus élevé que jamais depuis la fin de la guerre froide, ce traité constitue une priorité urgente pour tous les pays qui croient à un futur sans armes nucléaires. Les efforts de désarmement du passé ont prouvé que l’étape décisive dans l’élimination d’une catégorie d’armement est son interdiction en droit international. L’élimination complète des armes nucléaires par les Etats qui les possèdent ne commencera pas tout de suite, mais l’environnement international de sécurité de plus en plus complexe et la prolifération d’armes de destruction massive soulignent le besoin de mettre un terme à l’âge nucléaire.