Suite aux attentats du 13 novembre à Paris, l’Assemblée Nationale a voté l’instauration de l’état d’urgence en France pour une durée de 3 mois. Cette mesure implique entre autres la suspension des règles habituelles de contrôle des pratiques policières, et l’interdiction de tout rassemblement public… qui bizarrement ne s’applique pas aux événements commerciaux mais aux seules initiatives militantes et citoyennes.

Plusieurs dizaines de militant-e-s ont été assigné-e-s à résidence ou ont fait l’objet d’une perquisition, sans lien aucun avec le mouvement jihadiste lié aux attentats, mais parce qu’ils étaient susceptibles de participer aux mobilisations citoyennes pour le climat autour de la COP21. Ainsi en France des militants se trouvent assignés à résidence pour simple dissidence politique. La liberté d’expression, revendiquée haut et fort quelques mois plus tôt, ne semble plus être à l’ordre du jour.

Ces mesures ainsi que les nombreuses gardes à vue et violences perpétrées par la police contre des manifestant-e-s pacifiques le 29 novembre place de la République à Paris, ne sont pas des « dérapages » mais sont dans la nature même de l’état d’urgence, qui signifie la suspension des règles habituelles du contrôle de la violence d’État.

Les propos du Premier Ministre Manuel Valls, laissant entendre une possible prolongation de cet état d’urgence, sont inadmissibles.

Le gouvernement en a profité pour autoriser les policiers à garder leurs armes de service sur eux 24 heures sur 24. Ce n’est pas en armant la société que nous vivrons dans une société plus sûre : c’est au contraire en diminuant la présence des armes dans la vie civile. Les États-Unis constituent le contre-exemple malheureux de cette illusion de multiplier la présence des armes pour amener davantage de sécurité.

Face à cette situation inacceptable démocratiquement et au regard de la non-violence, le MAN demande la suspension rapide de l’état d’urgence, et soutient les initiatives des citoyens qui bravent les mesures policières d’exception pour se mobiliser sans violence mais de manière ferme et déterminée dans l’espace public.

L’urgence est, plus que jamais, climatique et démocratique.

Mouvement pour une Alternative Non-violente

Yvette BAILLY
Porte parole
04 78 67 46 10

Texte commun et pétition « La guerre, pas en notre nom… » sur
https://www.change.org/p/president-de-la-r%C3%A9publique-la-guerre-pas-en-notre-nom