Ce jeudi 8 octobre sera encore une journée de grève pour les écoliers de Seine Saint Denis. Les syndicats souhaitent ainsi dénoncer une politique d’austérité qui « remet en cause notre modèle social, qui repose sur l’égalité, la justice et la solidarité ».

Encore un jour de galère pour les parents qui pourraient être tentés de râler… mais ne connaissent-ils pas trop bien les conséquences d’une telle politique dont la plus voyante est l’absence d’enseignants ? Pas seulement des enseignants en congés maladie et non remplacés. Et sans parler des enseignants recrutés malgré la faiblesse de leur formation pédagogique ou leur manque d’expérience, mettant en difficulté les enfants mais aussi tout le système scolaire. Et en premier lieu, ces enseignants eux-mêmes.

Comment peut-on demander à nos enfants de fréquenter régulièrement l’école alors que l’école elle-même n’assure pas le minimum : un enseignant qualifié dans chaque classe, tous les jours de l’année scolaire ? Tout spécifiquement dans ce département de banlieue parisienne défavorisée économiquement, où l’on reproche souvent aux élèves leur comportement en classe. Même si l’irrespect des uns n’excuse pas l’irrespect des autres, c’est d’abord par son attitude que l’on enseigne. Et aujourd’hui, notre gouvernement enseigne à la nouvelle génération la désinvolture à l’égard du contrat scolaire.

N’ayant pas peur du ridicule, les gouvernements continuent d’enchaîner les réformes pédagogiques. A quoi bon questionner une pédagogie quand le strict minimum n’est même plus assuré : un enseignant qualifié pour chaque classe, au quotidien ? Tout se passe comme si ces réformes n’étaient que des divertissements médiatiques, tandis qu’est orchestrée, en sourdine, la casse de l’école publique.

On en vient à se demander combien de temps il faudra pour qu’il n’y ait plus aucune différence entre les écoles des pays en difficultés économiques et nos écoles publiques. Avec l’éducation pour tous, c’est le fondement même de notre démocratie qui est ainsi remis en cause. Pendant ce temps, des études sont commanditées aux sociologues pour comprendre pourquoi le niveau en lecture baisse. Ou pourquoi nos jeunes ne croient plus en notre si « belle » démocratie et s’engagent à l’étranger pour soutenir des mouvements terroristes.

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