Ce samedi 6 Septembre 2015 a eu lieu le «Forum pour le changement de l’extérieur » organisé par  Podemos-Paris. L’événement s’est déroulé dans un endroit qui est une mémoire vivante. Le Réfectoire des Cordeliers est en effet le lieu qui a vu naître le premier parti révolutionnaire de l’histoire pendant la Révolution française.

Le vent de liberté de l’époque a donc soufflé à nouveau avec le Podemos.

Par Elizabeth Batt-Diaz

Ce forum rassemble les cercles extérieurs inscrits au Podemos. C’est également une rencontre avec les experts, les mouvements sociaux, des collectifs et des  associations. Son but est d’impliquer les citoyens pour développer un programme électoral. Dans ce programme, se sont construits et ont été examinées les propositions pour décembre en vue des élections générales. C’est avant tout un exercice de démocratie participative, préparé avec les gens et pour les gens.

La migration est l’un des thèmes centraux:

« Nous ne devons pas oublier qu’à ce jour, il y a 2 millions d’Espagnols hors d’Espagne. A la recherche d’un emploi et d’un avenir que l’Espagne ne leur offre pas », a déclaré le présentateur Arantza Forum de Paris cercle.

Les expulsions se propagent à travers le monde et à l’intérieur de l’Union européenne.

« Cela n’arrive pas seulement qu’en Espagne, des gens sont expulsés chaque jour, cela se passe dans de nombreux pays de l’Union européenne, même les derniers chiffres qui viennent du Québec montrent qu’il y a une grande vague de Français qui sont expulsés de leur système.
« Un gouvernement peut se jeter, être renversé,  chuter, nous le voyons tous les jours, mais un peuple qui dépasse les frontières et rejoint la lutte d’autres peuples, ce n’est pas si facile de les jeter. Podemos-Extérieur  est ce peuple qui  déborde et s’unit à la lutte « , a poursuivi Arantza.

Pourquoi faire un forum pour le changement?

« Parce que le changement est là, le changement ne peut pas être arrêté, le changement provoque des conflits quand il n’est pas bien géré parce qu’on ne sait pas le faire où bien parce que personne ne veut le gérer  » dit Arantza.’
«Les citoyens du monde parlent, ils veulent plus de démocratie, ils veulent une Europe juste et une Europe de  solidarité.
La France est une terre d’asile espagnol, elle l’est aujourd’hui et elle le fut avec l’exil des républicains. Nous voulons leur rendre hommage aujourd’hui, parce qu’ils sont sortis pour défendre un régime légalement établi et qui a été reçu par un autre, supposé être une république, alors que tous leurs droits d’asile ont été violés, et qu’ils furent détenus dans des camps de concentration dans des colonies d’Afrique du Nord ainsi qu’en France même. Ces camps de concentration n’avaient rien à envier, au vu de leur mauvais état à d’autres, mieux connus et qui sont passés à la postérité.
Nous ne pouvons pas oublier que le premier convoi vers un camp d’extermination, que l’Europe réalisa, a quitté la France à l’été 1940 et contenait des familles, des enfants, des femmes et des hommes envoyés à Mauthausen. Des gens à qui le droit d’asile ne fut pas appliquer et qui furent envoyés dans des camps de la mort.

Aujourd’hui,  cela se reproduit, nous pouvons voir les trains chargés de personnes à la recherche d’une occasion, un lieu où se réfugier. Nous assistons à une crise humanitaire,  les chiffres indiquent que cette année il y aura plus de huit cent mille demandes d’asile en Europe. Nos gouvernements négocient des chiffres; mais ce ne sont pas des chiffres, ce sont des vies, ce sont des êtres humains qui sont protégés par des droits. Droits dont nous parlerons ce soir !

Il y a un moment dans la vie où vous devez prendre parti, si nous ne le faisons pas, nous devenons des collabos, et ce que nous voulons c’est être des résistants.
Nous ne pouvons pas admettre davantage de violations des droits humains. Ces droits sont la reconnaissance de notre dignité en tant qu’êtres humains.

Nous allons parler de l’application de ceux-ci, c’est le grand défi, la mise en œuvre des droits de l’homme. » dit Arantza pour finir.

Vous rappelez ces articles clés de la « Déclaration universelle des droits de l’homme » ?
L’Article n ° 28 dit: «  Tout le monde a le droit de que soit établi un ordre social et international, dans lequel les droits et libertés proclamés dans la présente Déclaration puissent être pleinement réalisés. »
Article n ° 30: « Rien dans la présente Déclaration ne pourra être interprété dans le sens qu’il ne confère quelque droit que ce soit à l’État, à un groupe ou à une personne, pour entreprendre et développer des activités ou accomplir un acte visant à la destruction de l’un des droits et libertés proclamé dans la présente Déclaration. »

Des invités spéciaux ont été reçus, les personnes ayant une expérience en droit et dans son application:

Louis Joinet (conseiller juridique gouvernement du président François Mitterrand) mentionna dans son discours à Pablo de Greiff  « on ne peut convaincre ceux qui croient » il informa sur son travail sur les principes de l’impunité.
Il dit que la meilleure stratégie fut la convergence contre l’impunité, au lieu de luttes individuelles et isolées. Au fil du temps, vous créez  « une habitude à l’impunité », alors ils ont dû créer la figure du « rapporteur » (informateur), travaillant sur les principes du droit à la vérité, à la  justice et à la réparation, et non au  renouvellement de la violence » .

Un autre invité est Anne Messuti, avocate de la plainte Argentine, exilée de la dictature espagnole en Argentine, docteur en droits de l’homme et conseillère aux Droits Humains à l’ONU.
Elle  réussit en 50 ans  à imposer les principe de justice et de réparation, plaçant la victime au centre de l’ordre juridique international.

« Il y a une communauté de criminalité comme base de la juridiction, c’est pour cela qu’il est si difficile d’éradiquer les crimes, » a-t-elle déclaré.

 Tania Gonzalez  député Podemos au  Parlement européen et responsable du programme du sauvetage de citoyen, nous dit que dans le cas de la Grèce, pays démocratique,  il ne leur est pas permis de mettre en œuvre des politiques en faveur des personnes et des citoyens. Ils craignent que la Grèce ne soit un pionnier du changement en Europe.

Juan Carlos Monedero, professeur de science politique et membre fondateur de Podemos,
nous dit qu’il y a des trous dans l’histoire, et tous ceux qui  oublient leur histoire, ont des billets pour la répéter. Il cite comme exemple la mort de Franco pour illustrer la trajectoire de notre histoire politique: «Les Franquistes se sont levé un matin démocrates, en une seule nuit. Il nous rappelle la célèbre citation de Cervantes: «Nous voulons changer le monde est pas fou, il est la justice. »

L’acte se termine par une intervention surprise du leader de Podemos, Pablo Iglesias, faisant irruption dans l’auditorium entouré par toute la presse, entre flashs et caméras.
L’auditorium « Les Cordeliers » qui fait salle comble -de nombreuses personnes ont dû rester debout à l’entrée- reçoit le secrétaire général et candidat à la présidentielle avec une vague d’applaudissements.

Dans son discours,  Pablo Iglesias rend également hommage aux combattants de la liberté jusqu’à aujourd’hui. Il fait référence aux énormes difficultés posées aux émigrants espagnols pour voter. Les partis traditionnels ont peur de leur désir de changement. Nous avons proposé qu’une campagne d’envoi de lettres soit lancée pour informer et demander leur vote.

Si le changement attendu se produit, nous pouvons permettre aux Espagnols qui le souhaitent de retourner travailler dans leur pays!

Traduction: Charles Ruiz

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