Canons à eau, balles en caoutchouc et gaz lacrymogènes ont été utilisés par la police libanaise samedi, alors que la foule s’était rassemblée à Beyrouth pour manifester contre l’incapacité des autorités à régler le problème de la collecte des ordures.

La raison pour laquelle des milliers d’habitants sont descendus dans la rue, c’est un dysfonctionnement des autorités qui a abouti à un amoncellement des ordures dans les rues.

Lors de cette manifestation, des affrontements avec les forces de l’ordre ont fait 30 blessés, dont un agent de police, ont annoncé les services libanais de secours. Tous ont été transportés à l’hôpital alors que quelques dizaines de manifestants auraient été arrêtés.

Pour calmer les plus virulents des manifestants, la police a recouru aux balles en caoutchouc et aux coups de matraque. Mais en fin de compte, l’utilisation de canons à eau s’est avérée nécessaire pour refroidir l’ardeur des éléments les plus violents.

 

C’est la plus grande explosion de violence depuis que les ordures ont commencé à s’entasser dans les rues de la capitale, il y a un mois, après la fermeture de la décharge principale de la ville. Mais la colère des manifestants semble avoir des origines plus profondes au vu des slogans hostiles au pouvoir, allant jusqu’à demander sa démission, qu’ils ont scandés à cette occasion.

«Le peuple veut renverser le régime», criaient-ils. Un slogan identique à celui qui a été largement utilisé par les personnes qui manifestaient lors des «printemps arabes» partout dans la région. «Il y a des déchets qui ne peuvent pas être recyclés», disait l’une des bannières, écrite en rouge sur des portraits photos des hommes politiques libanais.

Le groupe «Vous empestez !», qui déplore l’importance de la corruption dans le pays, était l’un des organisateurs de cette manifestation. Il estime que cette crise des déchets est l’illustration des dysfonctionnements qui démontrent que les autorités et l’administration doivent être remplacées.

 

D’autres manifestants ont été surpris par l’action de la police. «Les manifestants n’étaient pas violents et n’ont pas non plus laissé croire qu’ils pourraient le devenir», a confié l’un d’eux au Daily Star. Une autre manifestante était venue au rassemblement avec ses deux enfants et, selon elle, «on ne pouvait pas penser qu’ils agiraient de façon aussi violente».

Le problème des ordures dans la capitale libanaise est devenu critique : quelques habitants de la capitale ont déjà commencé à les brûler dans les rues, alors que d’autres se sont mis à jeter les déchets dans les collines et rivières voisines, ce qui a fait dire au ministre de la Santé qu’une catastrophe environnementale était possible.

Il faut dire qu’il existe plusieurs menaces aux frontières du Liban. La Syrie, son voisin traverse une guerre civile destructrice depuis quatre ans et dans le même temps, les terroristes de Daesh élargissent leur territoire. Pour Abayomi Azikiwe, rédacteur en chef de la chaîne d’information Pan-African, la situation pourrait encore empirer facilement.

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Selon l’expert, le vacuum politique à la tête de l’Etat libanais est lié à la situation en Syrie. A cause de cette guerre civile, les élections parlementaires ont été reportées, car «quelques partis soutiennent les rebelles alors que d’autres sont en faveur de Bachar el-Assad», estime Abayomi Azikiwe. Leur affrontement ne pourrait donc que mener à une nouvelle crise politique aiguë au Liban, à laquelle les autorités actuelles ne seront pas en mesure de remédier, estime-t-il.

 

RUSSIA TODAY

 

 

 

 

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