Quelle surprise ! Au milieu de la vigne et des branches, se trouvaient des Actinidia deliciosa, une liane originaire de la vallée du Yangzi Jiang, en Chine, donnant les arbres à kiwi. A force de travail et de patience, les fleurs ont été fécondées et aujourd’hui une vingtaine de petits fruits se balancent au gré du vent.

Nous avons fait une belle découverte au fond du jardin, que l’on doit à la persévérance de Jean-Marie. Derrière la tonne d’eau, sur le grillage qui supporte la vigne, dans un enchevêtrement de branches jaillissantes, se trouvaient des arbres ressemblant à ceux que j’ai souvent vus dans la Drôme et sur lesquels poussent les kiwis. Il s’agit en fait d’une liane, Actinidia deliciosa, originaire du sud-est de la Chine.

Un jésuite français, Chéron d’Incarville, a décrit pour la première fois en 1750 ce fruit qui poussait à l’état sauvage dans la vallée du Yangzi Jiang. Le « mihoutao », « pêche des singes », était cueilli par les Chinois qui l’appréciaient mais ne le cultivaient pas. Importé en Europe à la fin du 19e siècle, il commença à être commercialisé en France vers 1906 sous la dénomination de« souris végétale ».

Nos deux sujets étaient tellement emmêlés que Jean-Marie a coupé leurs tiges bondissantes. Elles avaient envahi le chêne, le frêne et la vigne dans un entrelac végétal indescriptible.

Les pauvres ont pleuré leur sève pendant plus de trois mois, épuisés par les coups de scie trop tardifs. Mais finalement, au mois de juillet, des bourgeons sont réapparus et les branches se sont remises à pousser. Quand novembre est arrivé, Jean-Marie a palissé les branches les plus basses sur la clôture grillagée et raccourci les autres rameaux, laissant sur chacun deux ou trois yeux.

Au printemps 2014 les tiges des Actinidia deliciosa se sont lancées à nouveau à l’assaut des hauteurs. Il y a eu quelques fleurs mais elles n’ont pas donné de fruits. Pour se reproduire, cette espèce dite allogame, a besoin d’être deux, un mâle et une femelle. Seraient-ce deux femelles ? Nous ne voulions pas y croire.

L’automne suivant Jean-Marie a recommencé son labeur et taillé les lianes comme l’année précédente.

Et la surprise est arrivée cette année. Les fleurs ont été fécondées et une vingtaine de petits fruits se balancent au gré du vent telles de petites bourses velues, comme sur cette jolie plante que l’on nomme la capselle bourse à pasteur.


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Source : Christine Laurent pour Reporterre

. Photo tige : Botanical garden

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