C’est le 11 juin que le Maroc a expulsé le britannique John Dalhuisen et la belge Irem Arf, deux membres d’Amnesty International. Arrivés le 8 juin au Maroc, ils menaient une enquête de terrain sur le droit des migrants et des demandeurs d’asile au Maroc.

Selon les autorités marocaines, les investigations menées par ces deux personnes ont été réalisées sans autorisations alors qu’Amnesty indique dans un communiqué de presse « qu’elle avait informé les autorités de son projet de visite» et ajoute que «la décision d’expulser du Maroc ces deux chercheurs d’Amnesty International, alors qu’ils commençaient leurs investigations sur la situation des droits des migrants et des réfugiés, incite à penser que les autorités ont quelque chose à cacher. »

Les relations entre le Maroc et l’ONG ont souvent été tendues mais elles se sont dégradées depuis le lancement de la campagne internationale Stop Torture, en 2014, dans laquelle Amnesty International dénonce l’usage courant de cette pratique au Maroc.

Pour des milliers d’immigrants en provenance d’Afrique subsaharienne, le Maroc est la dernière étape avant d’arriver en Europe. Une partie d’entre eux vivent dans des conditions insalubres et subissent des violences policières. A noter que selon Human Rights Watch, les forces de sécurité espagnoles font également un usage excessif de la force lorsqu’elles expulsent sommairement les migrants de Melilla.

Sous la pression de l’Union Européenne, les autorités marocaines ont intensifié la lutte contre les migrations irrégulières. En 2013, la Commission Européenne a même proposé au gouvernement marocain un marché cynique «visa pour ses ressortissants contre réadmission des clandestins».