Passage express au jardin, le temps de verser dix-sept fois le contenu de l’arrosoir, de cueillir un peu d’oseille et de salade, et de croiser le crapaud qui se la coule douce sous un carton.

J’enfourche ma petite reine sans tarder, descends vers la Juine, passe le pont de pierre et remonte vers la forêt. Il n’y a pas une minute à perdre si je veux être de retour à Paris pour le dîner ! Le temps de remplir dix-sept arrosoirs que je verse sur les maïs, les haricots, les courges, les choux, les carottes, les salades, l’arroche, les radis, le chrysanthème comestible, la ciboulette, les tomates, les basilics, les piments, l’hysope, les poireaux… il est déjà 18h45.

Je cueille de l’oseille, un peu de salade, les pois gourmands, vide le seau de compost avant de le remettre dans la sacoche, ferme la porte du jardin et pédale jusqu’à la gare où j’arrive à temps pour le train et une conversation sympathique avec une jardinière-hôtesse de l’air. Des variétés de rhubarbe d’Angleterre aux courges de Roumanie, elle m’entraîne dans sa passion des graines du monde entier qu’elle tente de faire pousser dans son jardin des bords de la Juine.

Zut ! J’ai oublié de remettre des coquilles d’œuf broyées autour des choux pour tenir les limaces éloignées. Avec cette sécheresse et la présence d’un crapaud entre deux âges, elles se font plutôt discrètes. Nous avons découvert ce crapaud commun il y a trois semaines faisant la vigie sous un carton. Nous l’avons revu plusieurs fois à cet endroit depuis la mi-mai. Je l’imagine au petit matin, gavé de limaces, faisant trempette dans la mare de Léonie avant d’aller dormir. Déjà, le RER entre en gare d’Austerlitz.


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Source : Christine Laurent pour Reporterre

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