Crédits image : Abdallahh de Montréal, Canada | Creative Commons.

Un pays qui inquiète l’hégémonie des puissants de l’UE (Union Européenne) et le FMI (Fonds Monétaire International) ! La Grèce résiste et de ce fait ouvre une porte que les pouvoirs économiques et politiques ne souhaitent pas rendre visible.

Serait-il possible que des politiques œuvrent réellement pour le bien de tous… ce pour quoi ils ont été élus ? Serait-il possible que les valeurs humanistes deviennent plus fortes, plus importantes, au centre des décisions face au profit ? Serait-il possible qu’il y ait une autre alternative ? Rien que l’idée fait trembler les politiques et/donc les financiers du monde entier. Comment cela peut-il être possible… une population qui choisit en conscience ses élus et des élus qui agissent en conséquence !

Le monde ferait-il une rotation pour se remettre la tête en haut et les pieds sur terre ?

L’UE (Union Européenne) des banques, du profit, de l’argent comme valeur centrale arrive à son terme. Nous sommes à la fin d’un processus commencé après la 2ème guerre mondiale. Comment ne plus revivre la guerre, assurer la paix… quelle fut la réponse des politiques ? En 1950, le ministre français des Affaires étrangères propose la mise en commun des productions d’acier et de charbon de la France et l’Allemagne. Un an après la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) est créée pour une durée de 50 ans et ratifiée par six pays : Belgique, France, l’Italie, Luxembourg, Pays-Bas et la République fédérale d’Allemagne (RFA). La boucle est bouclée, l’Union Européenne des intérêts financiers est née et n’a cessé de grandir dans ce sens. Soixante quatre ans après, où est l’UE… pour qui a‑t-elle été construite et par qui ? La réponse semble évidente. La guerre a été utilisée comme justification d’un système mercantile enracinant la suprématie de l’argent au profit de quelques uns en appauvrissant tous les autres. La France est aujourd’hui un des cinq pays au monde qui vend le plus d’armes. Est-ce pour maintenir la Paix ?

La Grèce résiste. Ce matin les députés grecs ont voté la création d’une commission d’enquête sur les origines des plans d’austérité. Les conditions de l’octroi du prêt auraient-elles été abuses et/ou en désaccord avec les droits fondamentaux de la Grèce ? Cette commission examinera toutes les modalités qui ont amenée la Grèce a accepté deux plans d’aide internationaux d’un montant total de 240 milliards d’euros. Hier soir, M.Tsipras, Premier ministre grec, a défendu la création de cette commission (proposition de son programme électoral) devant le parlement grec. Après des années d’opacité politique, le peuple grec a besoin de transparence et de comprendre. Rembourser « oui » mais pas n’importe quelle dette.

La Grèce, elle-même victime de non remboursement ! Comme l’a annoncé le vice-ministre grec des Finances, Dimitris Mardas, la cour des comptes grecque a chiffré la dette allemande à 278,7 milliards d’euros correspondant aux réparations de guerre à la suite de l’occupation du pays par l’armée allemande. En 1946, l’Allemagne a été condamnée à lui verser 7,1 milliards de dollars. À part un montant de 115 millions de marks (soit 60 millions d’euros) payés en 1961, aucune autre somme n’a été réglée. Pour l’Allemagne le dossier du remboursement de sa dette à la Grèce est clos, le ministre allemand de l’Economie Sigmar Gabriel aurait qualifié ce mardi cette estimation de « stupide ».

Un peu d’histoire s’impose… suite aux deux guerres mondiales, l’Allemagne était très endettée. En 1953 sous l’impulsion des États-Unis, du Royaume Uni et de la France, 62,6 % de sa dette après guerre a été effacée et des mesures incomparables lui ont été accordées. Beaucoup d’argent a été donné, oui donné à l’Allemagne par les États-Unis en 1948, 1952, entre 1954 et 1961. L’objectif étant d’éviter en autre que l’Allemagne se « rapproche » trop du bloc de l’Est. Si l’Allemagne a pu sortir « la tête de l’eau » et ne pas sombrer, elle le doit à une action d’ensemble même si celle-ci fut uniquement motivée par les intérêts politiques et économiques de l’époque.

L’effacement de la dette d’un pays en extrême difficulté est possible, comme de prendre des mesures pour réellement le soutenir. Alors pourquoi la Grèce ne bénéficie pas d’une telle aide, d’une aide « similaire » obtenue par l’Allemagne à la sortie de la guerre ? Plus qu’une dette… l’enjeu est également politique. Il semblerait que la BCE, le FMI cherche à soumettre la souveraineté de la Grèce. Un État, un peuple, une population, un pays ne peut déstabiliser ni s’opposer à la puissance de « l’argent » !

Il est clair que le danger ne vient pas de la Grèce mais plus certainement d’un système qui préfère « étrangler » le futur d’un pays, appauvrir un peuple pour des décennies… un système qui choisit « l’argent » au détriment de l’Humain !

Voir aussi : http://cadtm.org/Allemagne-Grece-deux-poids-deux