La crise comme un modèle d’entreprise au détriment de la démocratie et de la sécurité sociale
Un film de Leslie Franke et Herdolor Lorenz. Diffusion en France: Coopérative DHR Durée: 104 minutes

Depuis cinq ans on sauve des banques et des pays. Les responsables politiques créent sans cesse de nouveaux fonds de sauvetage pendant qu’au cœur de l’Europe des gens travaillent à nouveau pour des salaires de misère. On sauve, mais pas le moindre sauvetage en vue !
Le film « Qui sauve qui ? » montre qui est véritablement sauvé ! Jamais il ne s’agissait du sauvetage des Grecs, des Espagnols ou des Portugais. Il y va toujours et uniquement du bien-être des grands gagnants de ces crises : des banques qui se sont engagées dans des spéculations à hauts risques. C’est à nous, les contribuables et les défavorisés sociaux, qu’on demande de payer tous les risques en milliards d’euros ! Pour les grandes banques, par contre, la crise financière est surtout un modèle d’affaires!


Première du film

Mercredi 11 février 2015 « Qui sauve qui? » fêtera sa première dans au moins 150 villes européennes simultanément ! Tous ceux qui ont contribué recevront un DVD avant cette date, pour que chacun puisse organiser sa propre première. Joignez-vous à la journée d’action, ensemble, nous pouvons faire bouger beaucoup de choses ! Regardez cette carte pour savoir si une projection est déjà prévue dans votre région. Vous trouverez toutes les informations utiles concernant la journée d’action européenne dans notre guide pour la première.


Les contribuables financent les fortunes privées
La Grèce aurait reçu 240 milliards d’euros. Avec cet argent, on n’a sauvé que les banques privées, les assurances et les groupes d’investissement. En 2009, c’est à elles qu’appartenaient presque tous les emprunts d’état. En 2012 –trois ans plus tard – ces dettes ont été presque entièrement transférées sur nous, les contribuables ! Nous avons ainsi quelque 300 milliards de dettes supplémentaires. Les riches Grecs eux sont devenus plus riches, les hedge funds, les banques, les riches investisseurs ont été préservés de toute perte ! Ces « aides » se chiffrant par milliards sont devenues des fortunes privées. L’économiste Hans-Werner Sinn, au demeurant néolibéral, a calculé et montré que cette politique de plans de sauvetage se faisait dans l’intérêt des grandes institutions financières et des 5% des plus riches du monde. Même les citoyens des pays de l’UE les plus forts économiquement devront tremblerpour leur retraite très prochainement. Mais, « les marchés respirent » et c’est l’essentiel !

La puissance des « marchés »
On entend sans cesse que les marchés seraient « inquiets », qu’ils seraient « déprimés ». Le marché financier, une créature bien singulière qu’il serait impérativement nécessaire de garder de bonne humeur !
Trois agences de notation dominent les Parlements en Europe. Leurs propriétaires sont traders en emprunts d’état, les plus grandes banques d’investissement et sociétés multinationales de capital-investissement du monde. Quand ils baissent le pouce, les états tremblent.
De plus en plus nombreux sont ceux qui comprennent qu’il y a là quelque chose d’anormal mais la grande complexité de ce jeu des milliards sidère et inhibe leurs capacités d’action. Face à la puissance du marché financier la seule chance de la démocratie c’est que les citoyens prennent conscience qu’il est de leur intérêt d’y voir plus clair, de comprendre les structures et les mécanismes à l’œuvre.
Un film d’en bas
« Qui sauve qui » se définit comme « film d’en bas », c’est-à-dire financé par ceux qui veulent le voir, qui veulent le montrer, qui ont besoin de cette aide pour comprendre et faire comprendre.
Les derniers projets des réalisateurs « Water makes money » et « Bahn unterm Hammer » (« Le rail vendu aux enchères ») ont montré ce que pouvaient ce désir de comprendre et la mobilisation qui s’ensuivait.
.

L’article original est accessible ici