Par Ivan du Roy

Elles sont ancrées dans l’écologie et dans l’innovation sociale. Elles ont en commun de proposer des réponses concrètes, à contre-courant du modèle économique dominant : la coopération plutôt que la concurrence, le souci du bien commun plutôt que la cupidité individuelle, le partage plutôt que l’accaparement, la préservation de l’environnement plutôt que sa destruction, la solidarité et l’ouverture à l’Autre plutôt que le repli sur soi et la xénophobie. Elles constituent souvent des réponses immédiates à des enjeux quotidiens : se nourrir sans s’empoisonner, créer des emplois, redonner du sens au travail et à l’activité économique, favoriser l’économie locale, proposer des logements de qualité et financièrement accessibles, s’éclairer sans polluer, mutualiser des savoirs, partager des biens et des services, renouveler la démocratie locale…

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Ces alternatives sont portées par une pluralité d’acteurs : des individus, des collectifs, des salariés, des élus, des associations, des coopératives, des municipalités. Comme toutes expérimentations, elles peuvent comporter des limites, des contradictions, des insuffisances. Mais elles montrent que les idées, les initiatives et les tentatives de transformer la société en partant de l’échelon local, foisonnent. Et peuvent essaimer un peu partout sur le territoire et inspirer d’autres citoyens.

Nous les avons classées en deux grandes familles (la signification de chaque icône figure en bas de la carte). Les alternatives plutôt écologiques (en vert, forcément) : à l’exemple d’une ferme pratiquant l’agro-écologie près de Rouen, d’une cantine scolaire servant intégralement des produits bio locaux en Dordogne, des HLM à basse consommation d’énergie en Mayenne ou en Bretagne… Et celles plutôt sociales (en rouge, historiquement) : une entreprise reprise par ses salariés en Savoie, une monnaie locale au Pays basque, le partage de technologies dans des quartiers populaires franciliens ou dans la banlieue de Grenoble. Le plus souvent, ces alternatives intègrent ces différentes dimensions, écologiques, économiques et sociales.

Cette carte n’est bien évidemment pas exhaustive. Elle recense les 89 – chiffre symbolique – expériences alternatives menées en France dont Basta ! s’est fait l’écho ces dernières années par des reportages, des enquêtes ou des témoignages, publiés au sein de notre rubrique « Inventer ». Nous n’avons pas encore eu le temps de nous rendre partout où nous le souhaitions ! Vous pouvez également nous suggérer des expériences écologiques, sociales et solidaires à découvrir pour de futurs articles. En attendant, bon voyage dans le monde de demain !

- La carte de France des alternatives écologiques et sociales

Cartographie : Mathieu Lapprand
Graphisme : Guillaume Seyral
Base de données : Ivan du Roy et Agnès Rousseaux

 

Source : http://www.bastamag.net/La-carte-de-France-des-4598