Finis les poulets et les pintades nourris aux OGM en Allemagne ? Selon le journal professionnel de l’agroalimentaire Lebensmittelzeitung, des supermarchés allemands ont demandé à leurs fournisseurs, le 28 août dernier, de cesser d’utiliser des aliments génétiquement modifiés pour la production d’œufs et de volailles. Une exigence que la grande distribution souhaite voir mise en pratique dès le 1er janvier 2015. « Nous refusons de céder au chantage » a réagi, dans un premier temps, le président de la fédération de l’industrie allemande des volailles (ZDG).

 

Par Sophie Chapelle de Bastamag

Ces dix dernières années, les agro-industriels s’étaient abstenus de recourir aux aliments OGM pour nourrir les volailles. Mais en février 2014, la fédération allemande décide de suivre les industries anglaises et danoises en introduisant des aliments génétiquement modifiés. Ils justifient ce changement par une pénurie présumée de soja sans OGM. Ce que contestent les supermarchés allemands : ces derniers affirment qu’il y a assez d’aliments brésiliens sans OGM pour fournir les besoins du marché européen.

L’industrie de la volaille a finalement consenti à la création d’un groupe de travail sur « le soja dans l’alimentation animale » qui sera placé sous l’égide d’une association de bien-être animal [1]. Des analyses sur les potentielles contaminations seront menées, et des clarifications juridiques apportées en matière d’étiquetage. Si le groupe de travail parvient à la conclusion qu’une alimentation sans OGM est possible, la fédération de l’industrie allemande des volailles s’engagera à suivre cette voie. « C’est une étape importante vers la démocratie alimentaire, le droit de choisir ce que vous mangez, et le droit de savoir comment cela a été produit », a réagi la militante écologiste indienne Vandana Siva.

« En prenant position contre les industries biotechnologiques et des volailles, les supermarchés allemands ont prouvé qu’il est possible de répondre à la demande des consommateurs pour des volailles nourries avec des aliments sans OGM et, ce faisant, d’imposer des changements importants dans la chaîne d’approvisionnement, malgré la pression de Monsanto et des associations professionnelles du secteur », se réjouit Ronnie Cummins, directeur international de Organic Consumers Association. Des détaillants allemands indiquent également travailler à la mise en place d’une chaine d’approvisionnement en viande de porcs et de bœufs nourris sans OGM.

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