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Par Sylvène Baroche

Ce héros de la lutte anti-apartheid, modèle pour l’humanité, gandhien et géant de la non- vengeance s’en est allé hier à l’âge de 95 ans.

Célébrons Mabila « Unis dans la diversité »

Aujourd’hui, les quelques 500 élèves du lycée Mandela (Blanc Mesnil – Seine Saint-Denis) rendront un hommage joyeux à Mabila : Toutes les heures, la cloche sonnera pour que s’interrompent les cours et que des tonnerres d’applaudissements pleuvent dans les classes de ce collège, pour retentir ainsi dans le monde entier…

C’est qu’après 350 ans de colonisation, 50 ans d’apartheid jugés par les Nations Unies de crime contre l’humanité, Mandela a su libérer son peuple de l’oppression, restaurer la dignité humaine, accélérer la mutation puis redresser l’Afrique du Sud. Elle est certes encore pauvre, pleine d’inégalités sociales, et Mandela s’est toujours refusé d’être considéré comme une icône « Je me tiens devant vous en tant qu’humble serviteur de vous le peuple » mais des hommes, des femmes et des enfants sont libres aujourd’hui grâce à sa détermination, son courage, son intelligence, sa lutte incessante contre l’injustice, grâce à l’amour qu’il avait pour son peuple : « Vous avez les forces armées, moi j’ai 30 millions d’affamés vous ne pourrez jamais les arrêter ».

Au-delà du pardon
Certes il fut au tout début de son combat, nationaliste, oui il appuya un temps donné la lutte armée en appelant à la désobéissance civile au sein de l’ANC, mais après son procès, après 27 ans de réclusion, il prônera la réconciliation.
« La haine embrume l’esprit. Les leaders ne peuvent pas se permettre de succomber à la haine». C’est cette grandeur qui lui permettra de survivre à tant de violences, de revoir ses bourreaux après sa libération et de se projeter… libre de rancœur et de vengeance. Ce bâtisseur de ponts et de dialogues disait de la bonté « c’est une flamme qu’on peut cacher mais qu’on ne peut jamais éteindre ». Ce regard lui a peut-être permis de survivre autant d’années dans des geôles sud-africaines en cherchant cette part de bonté jusque dans ses bourreaux. C’était une conviction fondamentale mais sans doute aussi une démarche stratégique qui lui a permis avec une grande intelligence de pouvoir faire de ses ennemis de véritables alliés.

La transmission
Célébrons l’enseignement, le message de Mandela qui s’en est allé hier nous laissant un superbe héritage et une grande responsabilité : faire en sorte que partout sur la planète son combat pour son pays, puis son continent soit relayé, renforcé, développé dans le monde entier. Mandela a changé le cours de l’histoire, Il a désavoué la violence. Il a contribué à la construction d’une démocratie sur l’égalité des droits. Il représentait la lutte de tout un peuple. Et il a pu changer au gré des rencontres qu’il a pu faire. En côtoyant d’autres militants, il a amorcé sa vie durant de nouvelles réflexions. «Ne nous enferrons pas dans le passé ! Attaquons-nous aux problèmes du présent !».

«Il nous a appris à nous respecter, à cultiver l’espoir pour aujourd’hui et pour demain, à donner le meilleur pour l’Afrique du Sud » disent les habitants de Soweto. En transformant sa peur en colère constructive, en surmontant tant d’obstacles sur le chemin, il a su mettre son esprit, son courage son charisme à la hauteur de ses ambitions. Cette personnalité universelle, cette vie exemplaire et source d’inspiration a largement contribué au développement de l’humanité, à une nouvelle écriture de l’histoire.

Mandela a su susciter un incroyable espoir. L’égalité se gagnant, il s’agit que chaque génération fasse sa part pour y contribuer et chacun de nous, s’inspirant de cette grande âme a un rôle à jouer en ce sens. Gageons que la force de sa pensée puisse traverser l’histoire et que son message traverse les générations à venir !

Si c’est dans vos attributions Mabila, de cet ailleurs où vous vous élevez, veillez sur nous et inspirez‑nous !