Crédit photo : Revolución Trespuntocero

Par Alina Rosas Duarte

« Semons de l’espoir, faisons notre milpa [1] », déclara aujourd’hui Carlos Ventura en commémoration, pour la cinquième année consécutive, de la journée nationale du maïs.

Avec une grande tête multicolore de Quetzalcóatl faite de carton, des tiges de maïs, des cerfs-volants et des déguisements en référence à la plante, des dizaines de défenseurs de la culture du maïs et opposés aux entreprises qui manient des semences transgéniques se sont donné rendez-vous au Monument à la Mère sur les avenues Insurgentes et Reforma afin de célébrer ce jour.

Dans un communiqué, plusieurs organisations sociales déclarèrent qu’avec « la campagne nationale « sin maíz no hay país » [Pas de pays sans maïs] et le « carnaval del maíz – hacemos milpa » [Carnaval du maïs – faisons milpa], nous appelons Mexico à se mettre à notre place, à semer la paix et nous exigeons notre droit humain à avoir une alimentation saine, adaptée et de qualité ».

« La campagne agonise, et non à cause des agriculteurs et agricultrices, mais parce que les puissants les dépouillent de leurs biens et de leurs possibilités de continuer à semer leur terre et [les obligent] à continuer à migrer dans de mauvaises conditions », a signalé le membre du Centre Fray Francisco de Vitoria.

Ana Berenice de la Cruz a quant à elle invité a « faire la milpa et laisser semer nos graines ».

« En cette journée du maïs, nous nous opposons à la semence de cultures transgéniques et, en particulier, à celle du maïs transgénique, quelle que soit leur forme », a-t-elle déclaré.

De leur côté, des organisations mais également des paysans et producteurs du sud du District Fédéral, plus particulièrement de Xochimilco et Milpa Alta, prirent la parole.

« Maintenant que le célèbre PRI [2] revient, cela revient à ressusciter tout les projets apportés par Salinas de Gortari, désormais on donne toutes les terres aux entreprises internationales que sont en train de s’accaparer nos terres, et qui s’opposent depuis peu aux chinampas [3] de Xochimilco », dit les larmes aux yeux Doña Amelia, qui a cultivé du maïs dans las chinampas de Xochimilco depuis son plus jeune âge.  Aujourd’hui, à plus de 70 ans, elle continue à défendre sa culture.

Les organisations présentes ont insisté sur les intentions des entreprises transnationales du pays, « elles veulent qu’il disparaisse en tant qu’aliment et se sème uniquement pour l’industrie comme bioréacteur afin de produire des plastiques, des combustibles et des médicaments », ont-elles dénoncé.

Loin de ‘célébrer’ comme le déclaraient les personnes présentes, ils ont décidé de partir vers le Monument à la Révolution où davantage de défenseurs de la dénommée « plante fondatrice » les attendaient afin de continuer à communiquer sur la situation que traverse la culture du maïs dans le pays.

Notes

[1] Le Milpa est un système d’association de trois cultures : maïs, haricots et courges.

[2] PRI, Parti Révolutionnaire Institutionnel.

[3] surface cultivable créée dans les zones lacustres.

Traduction de l’espagnol : Marlène Lepoittevin