Des populations du monde entier font face à une pression toujours plus forte des projets de grandes infrastructures et d’extractions de ressources naturelles qui leur sont imposés, qui causent des dommages à la nature et l’environnement, et dans la plupart des cas qui sont au service d’intérêts financiers et spéculatifs et non pas des intérêts des populations.

Les propositions visant à « compenser » les dommages causées par ces grandes infrastructures se multiplient de par le monde. De façon comparable à la compensation carbone, la compensation biodiversité est basée sur l’idée qu’il serait possible de recréer ailleurs tout ou partie d’un écosystème qui aurait été détruit, y compris en achetant des crédits à une banque d’habitat naturel. La compensation biodiversité est justifiée et promue par banques de développement régionales et multilatérales, ainsi qu’à travers des réformes législatives.

De nombreux groupes de la planète ont contribué à la rédaction de cette déclaration qui affirme « Non à la compensation biodiversité ». La nature est quelque chose qui ne peut être déplacée ainsi, pas plus que les dommages causées aux populations et territoires peut-être compensés et échangés.

La déclaration est disponible en plusieurs langues (English, French, Romanian, Finnish, Spanish, Portuguese, German, Italian) sur ce site Internet : http://no-biodiversity-offsets.make… et en français en pdf et ici : http://no-biodiversity-offsets.makenoise.org/francais/.

Cette déclaration peut-être signée par des organisations, des groupes, réseaux, associations, collectifs. Pour signer, envoyer un mail à : nobiodiversityoffsets@gmail.com

.

Extrait de la déclaration : Quelques exemples de politiques et de projets de compensation

1. Le gouvernement britannique envisage d’introduire ces mécanismes de compensation (consultation jusqu’au 7 novembre 2013 (http://www.fern.org/UKbiodiversityconsultation). Des cas de compensation montrent que la promesse de compenser la perte est préjudiciable à l’application de lois qui empêcheraient la destruction de l’environnement, affaiblissant ainsi le processus démocratique et l’attention portée aux communautés affectées. http://saveourwoods.co.uk/articles/nppf/biodiversity-offsetting-permits-previously-rejected-housing-development/

2. Notre Dame des Landes, en France : depuis une quarantaine d’années, il est question de construire un aéroport sur plus de 1000 hectares de terres où les agriculteurs ont préservé biodiversité et paysage traditionnel. Les lois françaises sur l’eau et la biodiversité exigeaient des compensations. ‘Biotope’ a mis au point une nouvelle méthodologie basée sur des ‘fonctions’ et non des ‘hectares’, ce qui aboutit à compenser seulement pour 600 ha. La résistance locale a réussi jusqu’à present à bloquer le projet. La Commission européenne va s’en mêler.

3. Stratégie de l’UE sur la biodiversité à l’horizon 2020 – l’UE envisage de légiférer sur les compensations en matière de biodiversité, y compris une “banque d’habitats” qui permettrait de compenser les pertes d’espèces et d’habitats partout dans l’Union. L’objectif est d’éviter une perte nette de biodiversité, ce qui n’est pas la même chose que pas de perte.

4. La Banque mondiale finance un projet d’extraction de nickel et de cobalt en Indonésie. Il est dirigé par la société française Eramet (http://wedabaynickel.com/), qui fait partie de BBOP (Business and Biodiversity Offsets Program: http://www.business-biodiversity.eu/default.asp?Menue=133&News=43). Le projet a déjà reçu l’aval de MIGA (la branche de la Banque mondiale qui s’occupe de couvrir les risques économiques et politiques des investisseurs) et doit être financé par la Banque mondiale, la Banque de développement asiatique, la banque japonaise pour la coopération internationale (JPIC), Coface et l’Agence française du développement (AFD) en ce qui concerne le volet compensations. Les conséquences pour les habitants et les sols sont très graves et la société civile se mobile pour combattre le projet, tant au niveau international qu’en Indonésie.

Source : http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article1018