Par King Mushilanama

La situation des policiers actifs et non actifs est très préoccupante. En effet, la prime que perçoit les policiers de la République Démocratique du Congo en lieu et place de salaire est très en dessous de ce qu’ils devraient percevoir, vu le coût dur de la vie et des prix affichés sur tous les produits nécessaires à la subsistance de tout un chacun.

Les policiers viennent d’accomplir quinze (15) ans sans salaire. Jour et nuit, ces hommes et femmes qui assurent la sécurité et l’ordre public ne survivent qu’avec une modique prime leur allouée par l’Etat Congolais. Environs 62.000 francs congolais, soit l’équivalent de 68 dollars américains, telle est la prime accordée mensuellement à chaque policier congolais, quelque soit son rang. Les grades et fonctions ne sont pas pris en compte dans la répartition de la prime en l’absence de salaire. Pourtant les salaires des notabilités de la République sont réguliers et 50 fois voire 100 fois plus que la prime-salaire des policiers.

Cette injustice sociale et le coût dur de la vie transforment les policiers en nécessiteux et leurs femmes ainsi que leurs enfants en marchands ambulants pour nouer les deux bouts du mois afin de faire vivre leurs familles. C’est une honte pour l’Etat congolais de payer une prime forfaitaire de misère pour des dignes fils et filles appelés à rendre de bons et loyaux services à la République et qui se trouvent réduits en cet état de pauvreté.

Qu’en réalité, il existe un fossé énorme entre la prime perçue et le coût de la vie. C’est ce qui traduit l’insécurité à répétition, la tracasserie multiforme ainsi que la corruption. Quant aux policiers honnêtes, ils crient haut et fort qu’ils n’arrivent plus à faire vivre dignement leurs familles avec leur éternelle prime en lieu et place de salaire. Et si cette injuste et malheureuse situation perdure, certains de cette catégorie des policiers recourront forcément à des pratiques malhonnêtes pour s’assurer du minimum vital. Ce serait dommage alors pour le pays.

Par contre, l’on voit fleurir une autre frange de la société qui donne l’impression que notre la République Démocratique du Congo se porte bien et qu’il y a un bien-être chez les congolais : train de vie bourgeois, villas somptueuses, voitures de luxe,…. Alors là, on peut affirmer que les revenus congolais sont très mal répartis. A certains on donne trop de milliers de francs congolais, et à la plupart des congolais pas assez d’argent pour vivre: voilà une injustice flagrante.

Et donc, la politique économique et sociale de ce pays mériterait d’être revue et corrigée car la pauvreté évidente qui frappe de plus en plus les policiers produit déjà ses effets néfastes et donne naissance ainsi à des fléaux sociaux beaucoup plus graves comme la mendicité, les vols avec agression et violence, la drogue et les stupéfiants, la prostitution, la corruption et les détournements des deniers publics qui sont, finalement et tout compte fait, beaucoup plus préjudiciables et dommageables à la société congolaise que le fait d’ajuster les salaires de tous les employés ou fonctionnaires de l’Etat, actifs ou non actif, et de leur accorder une augmentation substantielle de manière à leur assurer un minimum vital décent, c’est-à-dire un pouvoir d’achat suffisant qui doit suivre la courbe du coût de la vie.