Photo: Agencia Brasil

En Angleterre, un dicton célèbre dit que « le football n’est pas une question de vie ou de mort, c’est bien plus important que cela ». Mais c’est au Brésil que le football est une véritable religion. Donc, pour que les Brésiliens s’interrogent sur le bien-fondé de dépenser BEAUCOUP d’argent pour la Coupe du Monde de l’année prochaine au lieu de régler les problèmes existants concernant la santé et l’éducation, c’est que quelque chose d’intéressant est en train de se passer.

Tout a commencé avec une tentative d’augmenter les prix des transports publics. Plus de 250 000 personnes, la plupart d’entre elles très jeunes, ont défilé dans une centaine de villes pour demander que l’augmentation soit annulée, ce qui a été le cas. Cependant, de plus en plus de personnes ont continué à défiler dans les rues avec toujours plus de réclamations, transformant la situation en une opposition générale devenue violente dans de nombreux endroits.

Mais le gouvernement brésilien n’est pas le gouvernement turc. Le Président, Dilma Rousseff, a appelé les protestants à l’écouter, il a promis de s’attaquer à la corruption et a répondu à d’autres demandes. Si cela sera suffisant pour mettre un terme à l’agitation dépendra de la raison de la présence des citoyens dans les rues : était-ce une simple manifestation populaire ou était-ce en réalité une opportunité que l’opposition a saisie pour affaiblir encore une fois un gouvernement progressiste d’Amérique latine ?

Les protestations des jeunes ont été largement coordonnées par les réseaux sociaux, copiant ainsi un phénomène déjà constaté lors des « Printemps », l’expression populaire des Indignés, d’Occupy et des Turcs pour décrire une agitation sociale. En revanche, beaucoup d’habitants ont commenté le manque initial d’information des média brésiliens principaux, que les évènements ont apparemment pris par surprise et qui n’ont pas vraiment pris position.

Traduction de l’anglais : Constance Fleury