Le gouvernement a la ferme intention de faire croire à la population que les mouvements sociaux comme le 15 M et DRY (Democracia Real Ya) se dissipent.

Mais la réalité est toute autre. Ces mouvements sociaux se réorganisent et de nouvelles stratégies d’action sont étudiées. Le peu de diffusion médiatique de ces actions renforce la fausse image d’inertie et de passivité sociale.

Le 12 mai 2013 à Malaga, toutes les « marées » ont été convoquées devant la mairie pour DRY (Democracia Real Ya).

Democracia Real Ya et le 15 M célèbrent le 2ème anniversaire du 15 M, anticipant un mois de mai riche en évènements, en manifestations et en rassemblements. On attend de nombreuses protestations contre les réductions abusives en termes d’éducation, de santé, d’un point de vue social, contre les expulsions, contre la hausse du chômage, et surtout l’incapacité du gouvernement actuel à créer de l’emploi, au jour d’aujourd’hui.

Le défilé a entamé son parcours à 18 heures, du centre de Malaga jusqu’à la Place de la Constitution, chaque marée avec ses différentes couleurs et pancartes. D’autres groupes étaient présents. L’une des actions constituait à laisser des traces de pas devant Banco Santander situé dans la rue Iarios : le but était de lancer chaussons et chaussures afin de montrer son indignation face aux nouvelles lois anti-avortement…

Des chants populaires ont appuyé l’incohérence de l’église qui, encore aujourd’hui, continue de soutenir le décalage du patriarcat en Espagne et asservit les femmes.

À 20 heures, toutes les marées sont arrivées sur la Place de la Constitution, chacune avec ses pancartes :

– marée verte (éducation)

– marée blanche (santé)

– marée orange (social)

– marée bleue (eau)

Présente également, Ada Colau, activiste sociale espagnole, l’une des fondatrices de la Plataforma de Afectados por la Hipoteca (PAH) (Plateforme des personnes touchées par l’hypothèque) à Barcelone depuis 2009 et actuelle porte-parole. Ada a défendu une fois de plus le sauvetage citoyen et les droits des personnes touchées par l’hypothèque.

Il s’est achevé sur cette phrase : « Parce que Joie et Force s’accordent au pluriel ! C’est possible ! »

D’autres collectifs ont répondu à l’appel, comme ceux des féministes en faveur de l’avortement libre, Corrala Buenaventura (groupe qui défend les expulsions de quartiers), et les Yayos-flautas (« papys-mamys flûte ») venus exprimer leur malaise :

« Il a fallu s’organiser », nous racontent ces papys, « on va être ruinés, on nous laisse dans une situation misérable. Nous sommes âgés avant tout, retraités, avec un long chemin de vie, de travail et de lutte. On ne peut pas tolérer de rester passifs, de rester chez soi, affalés sur le canapé à engloutir de la merde à la télé ! Il faut bien le dire ! ».

Tous sont d’accord avec le fait que « c’est possible » d’en finir avec cette austérité.

De nombreux témoignages de participants ont été recueillis lors de cette manifestation :

Un jeune de 20 ans appelant d’autres jeunes à sortir de chez eux et d’Internet.

Le témoignage d’Angel, affecté par les réductions en matière de santé, qui attend des soins de santé depuis des mois, sur de longues listes d’attente pour une deuxième intervention et un traitement inachevé… Confronté chaque jour à des psychiatres politisés qui le traitent comme une marchandise sans qu’il puisse exprimer son mécontentement…

Un autre témoignage, celui d’un membre d’un collectif de chômeurs, déplorant le manque de soutien de ses camarades, qui par leurs chiffres, devraient être plus présents que les autres groupes.

« Mais où êtes-vous ? » s’exclame-t-il.

« Ils ne semblent pas exister en tant que collectif, on dirait qu’ils sont absents, qu’ils ne se rendent pas compte de la lâcheté morale qui emprisonne la parole face à l’énorme injustice dont ils souffrent, eux et leur famille.

Je les invite à inviter leurs amis chômeurs à se réunir et à se bouger d’un seul coup ! » continue-t-il.

La manifestation s’est achevée sur la date de la prochaine réunion d’information prévue le 15 mai, au même endroit.

Traduction de l’espagnol, Eva Delacoute