Une quarantaine de femmes originaires du Sahel se sont réunies mardi pour souligner l’importance de la contribution qu’elles peuvent apporter en faveur du redressement économique, de la stabilité politique et de la prévention des conflits dans la région.

 

Organisée par l’Union européenne, le Bureau de l’Envoyé spécial pour le Sahel et ONU Femmes, la Conférence sur le leadership des femmes au Sahel a rassemblé, à Bruxelles, des participantes en provenance d’Algérie, du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Sénégal, ainsi que des représentants de l’Union africaine et de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)

 

La Conférence est une première étape pour faire entendre les voix des femmes et intégrer leurs perspectives dans la recherche de solutions aux problèmes auxquels se heurte le Sahel.

 

« Les femmes ont un rôle déterminant à jouer pour mettre le Sahel sur la voie de la stabilité », a affirmé l’Envoyé spécial, Romano Prodi. « Je veux puiser dans le potentiel qu’elles ont à offrir pour accélérer les progrès. Les recommandations des participantes nous aideront dans notre recherche de solutions durables. »

 

Afin de multiplier les opportunités pour les femmes de participer pleinement à la recherche de solutions au Sahel, les participantes, issues à la fois d’institutions gouvernementales et de la société civile, ont décidé d’établir un groupe consultatif qui fournira des informations et facilitera les consultations avec la communauté internationale et les institutions régionales. Favorables à l’adoption d’une approche régionale pour tous les pays du Sahel, les conclusions de la réunion seront présentées à la Conférence de haut niveau des donateurs sur le développement du Mali, qui se tiendra le 15 mai à Bruxelles.

 

« Pour que la paix soit durable, il est clair qu’elle doit aller au-delà de la simple signature d’un accord et respecter des principes de justice et d’inclusion », a souligné la Directrice par intérim d’ONU Femmes, Lakshmi Puri. « Il ne peut y avoir de stratégie à succès sans la pleine participation des femmes, comme cela a été souligné par de multiples résolutions de l’ONU […]. J’espère que cette Conférence aboutira à des efforts concrets pour renforcer la participation des femmes et des experts sur les questions de parité à la résolution des conflits et aux phases de transition vers la paix, le redressement économique, la démocratie et la stabilité », a-t-elle ajouté.

 

Parmi les recommandations formulées, figure la nécessité qu’au moins 30% de femmes prennent part aux processus de prise de décision et à la vie politique. Les participantes ont aussi appelé les gouvernements, les organisations régionales et la communauté internationale à soutenir une participation accrue des femmes dans la résolution des conflits. Elles ont également demandé un meilleur accès aux compétences entrepreneuriales. Enfin, s’agissant des ressources, les participantes ont plaidé pour un financement durable et prévisible des initiatives dédiées à l’autonomisation des femmes et à l’égalité entre les sexes.

Source : un.org