Par Jean-Marie Collin, “Blog Défense et Géopolitique, Alternatives-Internationales

Lors de la seconde journée, [N.d.T. 5/03 ] une idée s’est imposée : « nous ne disposons d’aucun moyen assez important pour faire face à l’explosion d’une arme nucléaire »….

La Norvège et la Roumanie ont présenté hier matin les moyens de réactions qu’ils pourraient mettre en œuvre face à toute détonation d’une arme nucléaire. La Norvège a ainsi fait part qu’actuellement, elle était préparée devant une catastrophe nucléaire provenant :

  • D’un nuage radioactif.
  • D’une explosion dans un sous-marin à propulsion nucléaire ou un brise-glace à propulsion nucléaire russe.
  • D’une catastrophe dans un des petits réacteurs de recherche que possède la Norvège.

À partir d’une étude réalisée et présentée par le directeur général Ole Harbitz, du Norwegian Radiation Protection Authority, il a été démontré qu’une explosion d’une arme nucléaire de 300 kt sur Oslo affecterait entre 1 et 2 millions de personnes. Autour du point zéro, c’est un cercle d’un minimum de 40 Km où toutes les infrastructures, seraient totalement ou en partie détruites. En partant d’un tel constat, M Ole Harbitz a clairement indiqué que la Norvège ne disposerait pas de moyens nécessaires pour secourir et aider cette population.

Toutes les délégations diplomatiques présentes, comme tous les membres de la société civile, ont très clairement démontré et affirmé à maintes reprises, qu’en cas d’explosion d’une arme nucléaire, il sera totalement impossible d’intervenir convenablement et que les moyens humains, matériels et financiers manqueront forcement. La question de savoir qui payera la note a d’ailleurs été soulevée…..

Les 132 Etats ont très clairement exprimé leur crainte de devoir être confrontés à une explosion nucléaire. Seule, une action préventive, c’est-à-dire, un processus  de désarmement concret pourra permettre de mettre un terme à cette menace.

Les points clés  de cette conférence :

  • Il est peu probable qu’un Etat puisse être à la hauteur pour faire face aux besoins immédiats face à une détonation nucléaire.
  • L’expérience  historique montre que les effets d’une arme nucléaire sont à long terme, son potentiel destructeur affectera l’ensemble de la planète.

Le Mexique a annoncé sa volonté d’organiser la prochaine conférence. Ce message était attendu par nombre de délégations et par la société civile.  C’est certainement le point le plus important à retenir, car cela démontre une réelle volonté de la part des Etats  non détenteurs d’armes nucléaires de poursuivre cette voix diplomatique – même si elle est en-dehors des instances onusiennes. D’autre part, cette action, comme la souligné la Nouvelle-Zélande, ne remet absolument pas en cause les négociations en cours au sein de la Conférence de désarmement (au contraire, ce processus d’Oslo est désormais intégré à la CD, les membres du P5, l’ayant commenté dans leurs récentes interventions !) ou encore au sein du TNP. Nous sommes donc bien dans un cadre de travail international, où la seule volonté des Etats et de la société civile est de parvenir à la mise en place d’un instrument légal et performant d’interdiction des armes nucléaires.

I CAN : Sans conteste, la campagne I CAN a marqué un grand coup ces deux derniers jours, elle s’est imposée, elle a été citée plusieurs dizaines de fois par les diplomates. La société civile est donc pleinement intégrée et est un rouage intégral  dans la mise en oeuvre d’une voix diplomatique pour aller dans un monde sans armes nucléaires.

Source : http://alternatives-economiques.fr/blogs/collin/2013/03/07/oslo-bilan-de-la-conference-doslo/