Conscience du corps et conscience du mental

Pour parler de santé, il est nécessaire de regarder quel est l’objet du mot « santé ». « Santé » se réfère au fonctionnement du corps, qu’il soit physique, physiologique ou chimique. On parle de « santé physique » quand on désigne la partie matérielle, palpable et visible, et de « santé mentale » quand on désigne les processus de la pensée. Rarement le mot « mental » est utilisé en médecine.

Pour pouvoir donc nommer et mémoriser les expériences de son corps, situer ce qui est registré (registrer est l’action consciente d’enregistrer), discerner ce qui est physique du mental alors prendre conscience des deux est indispensable (bien sûr, si on cherche vraiment à éclaircir ce qui nous arrive).

L’objectif étant de choisir ce qu’on veut faire, où agir et comment, si on recherche une certaine qualité et amélioration de sa santé. Il ne s’agit pas de lutter contre le vieillissement par exemple, mais vieillir dans les meilleurs conditions possibles.

Un travail sur l’anatomie (mécanique et physiologique) en relation à un ressenti personnel de son corps est donc indispensable pour progresser dans la vie (en particulier cette vie moderne tendue).

Ensuite nous allons prendre conscience dans le quotidien, combien le corps est soumis à de très nombreux stress physiques, des chocs, des ingestions de produits appelés nourriture dans les échoppes modernes.

Les mouvements brutaux, mal positionnés, répétés… sont autant de vecteurs agissant à notre insu sur ce corps. Là encore la prise de conscience peut apporter beaucoup pour décider de changer cela.

Prendre conscience du « Mental », c’est se rendre compte que je ne me réduit pas à seulement ce corps.

Tout n’est pas « logique – mécanique » mais qu’une autre dimension intervient dans sa vie, dans ce corps. Il n’y a pas de support aussi clair que « physique » ou « physiologique », mais par moment, la conscience d’un soi qui s’observe, attire notre attention.

C’est là qu’on peut parler de « mental » comme d’un élément objectif, et qui est en relation permanente avec le corps.

 

Quelle relation y a-t-il entre le mental et le corps

Il s’agit du principe d’action-réaction du mental et du corps

J’évolue dans ce monde: je pense, je sens, j’agis.

Chaque situation nouvelle ou ancienne me demande une réponse. Ne pas donner de réponse est aussi une réponse d’ailleurs.

Il est possible que cette réponse me soit agréable, comme désagréable, facile ou difficile.

Une situation désagréable me sera plus difficile à accomplir qu’une agréable, même si les efforts ou la complexité sont moins grandes.

Il s’agit le plus souvent d’une mise en danger de mon intégrité physique ou psychologique, que j’anticipe, donc encore imaginaire. Cela me créera un stress, une tension mentale.

Le cerveau n’étant pas isolé du corps, cette tension mentale va produire une tension musculaire et une production d’endorphines et/ou d’enképhalines (du grec enkephalos dans la tête).

La tension musculaire résultante, où qu’elle soit va perturber l’équilibre du squelette, qui va tendre à se rééquilibrer à partir de la colonne vertébrale, avec en bas le plan du bassin, en haut, le plan maxillaire et le plan oculaire.

Cette tentative de correction va se traduire par d’autres tensions musculaires, une modification de la respiration, et d’autres tensions mentales.

Et là c’est le chien qui se mord la queue, un déséquilibre perpétuel avec un équilibre apparent, pleins de tensions. Jamais de repos…

Ça donnerait l’idée que les actes, accomplis ou non, se gravent dans le corps (la peau, les muscles, les organes, le squelette et la mémoire qui fait partie du corps aussi), comme si celui-ci était le livre où s’inscrit le Karma.

En bien comme en mal, le corps est modifié par nos vécus et nos pensées. (Si je me coupe un peu le doigt, la peau se reforme et obture la coupure, cependant une trace restera : la cicatrice. Si je perds un doigt, la cicatrice sera énorme, et le morceau manquant ne se recréera pas… si le corps le récupère pas, c’est la gangrène… pensez au Karma, il semble opérer de même)

 

Y aurait-il alors une sorte loi universelle: le mental agit sur le corps, et le corps agit sur le mental ?

Avec ce qu’on vient de décrire, on voit donc deux objectif à atteindre quand on parle de détente:

– détendre le corps, le dénouer ; le yoga offre alors une énorme panoplie de postures (les âsanas) qui en agissant sur le corps, avec l’attention dans le geste et le ressenti.

– détendre l’esprit (à ce niveau, on l’entend comme le mental déjà décrit) ; la méditation en est l’outil.

Si on veut en plus transférer des charges et des contenues mentaux (le passé), le yoga nidra sera recommandé pour cela.

C’est se dire qu’on a une double chance : avoir 2 points d’entrées pour agir sur soi. Selon la situation que l’on vie, le lieu où l’on est, son humeur, on peut toujours ‘intentionner’ un changement. « Je deviens acteur, et non plus victime de ce qui m’arrive ».

ou si l’on est dans l’incapacité d’agir sur mon mental (trop tendu, trop stressé) : on peut agir sur le corps pour produire une détente !

La respiration et des mouvements de yoga, de taïchi, d’aïkido ou de danse sont parfaits

ou si son corps est tendu et contracté, la détente mentale, le vide… (méditation, peinture, écrire un poème…) ça détend le corps aussi !

C’est ainsi qu’on peut conclure que le mental agit sur le corps, et le corps agit sur le mental.

 

Le Corps peut et sait s’auto guérir

(Attention, ici je ne parle pas de se substituer à la médecine allopathique et homéopathique, mais d’aller dans le sens de ce que la nature a mis 3 milliards et demi d’années à perfectionner, et laisser le corps appliquer cette sagesse)

« Là où va la pensée, va l’énergie » dit Roger Clerck (un des co-fondateurs du yoga de l’énergie en France). Ceci illustre l’idée, mais attention, ne pas faire n’importe quoi, nous ne connaissons pas tout les tenants et aboutissants des fonctions physiologique, ni de la chimie complexe qui se fait dans le corps et le cerveau, donc chercher plutôt la détente profonde, le bien être, renoncer à trop de stresse…et faire confiance à son corps…
« mon corps, mon cerveau en tant que civilisation de cellules, experts en chimie et biologie, sait ce qu’il a besoin de faire et où ».

Donc si on se focalise sur la bonne posture mentale pour agir sur l’énergie et que là on lâche prise et laisse agir mon corps, celui-ci (avec son savoir séculaire) sait quoi faire…

Il sait s’auto-guérir si on le laisse faire, sans le stresser, lui faire subir moult tensions et pressions dans mes journées… La tache devient simple dès lors, c’est la recherche de l’attitude intérieure juste pour une bonne posture mentale.

Voici posés, les jalons de l’action vers l’auto-guérison (interne et externe). C’est un chemin de toute la vie, accepter de vieillir, mais vieillir bien, en pleine santé physique et mentale (un petit vieux oui, mais pétillant de santé, de joie, de curiosité et d’espoir). Et faire transpirer cette attitude de soi vers dans le milieu immédiat, par la démonstration et par l’implication dans l’action dans le monde… Bonne santé à tous alors !