Un nouveau projet a vu le jour à Málaga : un espace autogéré par des habitants nommé « Er Banco Güeno », situé dans le district de Palma-Palmilla.

L’endroit était à l’origine une succursale d’Unicaja, laissée à l’abandon depuis plus de 7 ans, symbole de la décadence et du laisser-aller du capital dans des zones où ne viennent ni les entreprises ni le gouvernement, qui n’en tirent aucun intérêt économique. Des milliers de familles de toutes les origines sociales qui vivent dans notre ville n’ont pas assez à manger et sont expulsées de leurs maisons. Se retrouver sans maison, sans travail, sans avenir… L’unique solution que nous avons est de contre-attaquer pour subsister et d’exploiter l’espace pour survivre dans un esprit de fraternité, de solidarité et d’autogestion, et pour trouver des alternatives réelles d’amélioration.

Qui sommes-nous ?

Er Banco Güeno a fait son apparition dans un contexte où il faut rester digne face à la précarité et à l’exclusion sociale dans le district de Palma-Palmilla à Málaga. Cet espace est le fruit d’une coopération entre l’avènement du mouvement 15M et les collectifs implantés dans le quartier, comme « l’association pour l’intégration de la communauté gitane de Palma-Palmilla » ou « Baladre ». Er Banco Güeno a rassemblé divers points sensibles dans un seul et même espace-temps avec pour objectif commun de catalyser la problématique des expulsions dans le quartier.

Comment est né l’espace Er Banco Güeno ?

Il a vu le jour lors de la grève générale du 14N, dans notre tentative d’éviter l’expulsion de notre voisine Pepi. Nous avons présenté le projet à l’ensemble de la communauté le 8 décembre, accompagné d’une paella « communautaire » sur la place de la rue Francisco Carter. Nous avons rassemblé jusqu’à maintenant plus d’un millier de signatures de soutien et des centaines d’habitants se sont engagés dans cette cause.

Que se cache-t-il derrière ce projet de « banque charitable » ?

Er Banco Güeno a un objectif initial bien défini : entreprendre un projet de cantine populaire non soumis à l’assistancialisme, de même qu’exploiter l’espace pour y créer des bureaux de coopération relatifs aux droits sociaux, à l’information accessible aux personnes en situation d’hypothèque, et une ouverture vers un projet autogéré destiné aux habitants du quartier.

Nous ne sommes pas une organisation de bienfaisance, nous n’offrons pas la charité, nous voulons aller bien au-delà de ça. Nous cherchons une sorte d’autonomisation, nous enrichir en étant proches de la communauté et en créant des réseaux citoyens alternatifs pour tenter de garder une dignité que l’on cherche à nous enlever. Nous ne voulons pas qu’on nous donne à manger, nous voulons réussir à nous nourrir par nos propres moyens et rester des citoyens fiers et dignes et non des marginaux que le gouvernement nous impose d’être.

Le site d’Er Banco Güeno

 

Traduction de l’espagnol : Eva Delacoute