2012 est officiellement l’Année Internationale des coopératives selon les Nations Unies, qui a décidé de mettre en avant la contribution de celles-ci en faveur du développement économique et de l’emploi. Ces entreprises pas comme les autres bénéficient d’une gouvernance démocratique et prônent une répartition équitable des résultats. Les avantages sont multiples : 100 millions d’emplois créés chaque année dans le monde et des entreprises pérennes. Mais attention, la Société Coopérative et Participative (Scop) n’est pas la solution miracle…

L’adoption de ce modèle peut effectivement parfois sauver des entreprises de la faillite, faute de repreneur. C’est pourquoi la Scop est devenue si populaire pendant la crise. Le fonctionnement des coopératives est en effet basé sur le partage équitable des bénéfices : une part pour les salariés (participation, intéressement), une part pour les salariés actionnaires (dividendes), et une part pour les réserves de l’entreprise. Un modèle qui fait écho à l’heure où l’humain tend à revenir au centre de l’entreprise. Mais comme toute entreprise, la Scop doit faire du profit.

Croissance et pérennité
21 000 entreprises coopératives emploient près d’un million de salariés en France. On en trouve principalement dans les secteurs du BTP, des services (communication, conseil, formation…) et dans l’industrie, et dans les régions Ouest (364 Scop), Ile-de-France (298) et Rhône-Alpes (295). L’ancrage régional des Scops est fort : 75 % des sièges sociaux sont en régions.
Chaque année, les Scops progressent : 208 Scop nouvelles sont nées en 2010, contre 166 en 2009, quelle que soit l’origine de création (ex-nihilo, réanimations et reprises d’entreprises en difficulté, transmission d’entreprises saines et transformation).

Une meilleure solidité financière
Côté rentabilité, les entreprises qui ont franchi le pas s’en sortent plutôt bien avec un taux de 66% de survie après trois en Scop selon l’Insee (74% dans le monde). Si comme toutes les entreprises, les Scop ont été affectées par la crise (baisse des bénéfices de 12%), elles continuent leur progression de 3,5% par an.
Et selon la 3ème édition du Panorama sectoriel et Top 100 des entreprises coopératives, celles-ci ont bien résisté à la crise dans la période 2008-2010. Le chiffre d’affaires cumulé des 100 premières entreprises coopératives est de 188 milliards d’euros en 2010 et enregistre une augmentation de 4% depuis 2008. Les entreprises coopératives du Top 100 et leurs filiales emploient 750 000 personnes, soit 3 % de l’emploi salarié privé en France.
A noter que la France est le pays où l’on trouve le plus de « coopérateurs » avec 24 millions de membres pour le mouvement coopératif français, suivi par l’Allemagne (20 509 973) et l’Italie (13 063 419).

Une alternative, mais pas LA solution à tout
Depuis la crise, le modèle des Scops est mis en avant comme une solution au sauvetage d’entreprises défaillantes, encore plus récemment avec l’affaire SeaFrance. Effectivement, le taux de survie des entreprises créées en coopératives est de 57% au-dessus de la moyenne nationale. Dans l’industrie, sur les dix dernières années, les Scops ont mieux résisté que les autres PME. Toutefois, l’exemple de SeaFrance est bien la preuve que ce modèle n’est pas le remède à tout. Sur les quelques 200 Scop créées chaque année, moins de 5% sont issues de redémarrages d’entreprises en difficulté. La plupart se font lorsqu’il n’y a pas de repreneur, et sur de petites entreprises. De plus, l’entreprise doit être en bonne santé financière, c’est pourquoi réinvestir les indemnités de licenciement des salariés dans une Scop pour relancer SeaFrance comportait de très gros risques.

Pour la Confédération générale des Sociétés coopératives et participatives, l’affaire SeaFrance a eu le mérité « de faire connaître pendant un mois le statut Scop à tous les français. » Dommage que l’issue n’est pas été plus positive, elle. Pour mieux informer le grand public et les professionnels, la Confédération vient justement de lancer sa campagne sur le thème « la démocratie nous réussit » .

Source :  blog-emploi.com/index.php/post/2012/02/06/2012-annee-des-cooperatives