Après avoir rassemblé témoignages, photos, vidéos… la commission juridique du mouvement Démocratie réelle maintenant ! Paris publie ce jour-ci un dossier sur la répression de la manifestation du 13 octobre 2012 à Paris pour l’annulation de la dette illégitime : http://paris.reelledemocratie.net/node/1651 (au format PDF ici).

Cette  manifestation était appelée par le mouvement Démocratie réelle maintenant ! Paris (dit les « indignés »), la Coordination des sans-papiers de Paris, Attac France, Attac Wallonie Bruxelles, CADTM, Sud BPCE, dans le cadre de l’action mondiale des mouvements Occupy / 15M / Indignés / Démocratie réelle maintenant. Ce jour-là, le bruit des casseroles a résonné dans le monde entier et de nombreuses actions ont été organisées, de New York à Tokyo en passant par Istambul, Barcelone et Melbourne (photos, vidéos… : http://paris.reelledemocratie.net/node/1648).

Notre mouvement est international, pacifique, démocratique, indépendant de toute organisation, constitué de personnes ordinaires et non violentes. Nous dénonçons les injustices de tout type et nous voulons construire une voie pour sortir de la crise économique internationale sans violence. Nous valorisons le respect de chacun, la coopération, l’horizontalité, les relations justes et humaines, la créativité et l’intelligence collective en tant que piliers pour instaurer une véritable démocratie.

Face à cela, le pouvoir a peur, réprime et intimide. Le changement c’est maintenant ? Le 13 octobre, un seuil a été franchi en matière de contrôle policier, d’interdiction, de répression, d’intimidation et d’atteintes aux libertés fondamentales.

Pour la première fois depuis le début du mouvement, le préfet de police a pris un arrêté préfectoral d’interdiction pour obliger le mouvement à signer un nouveau parcours conforme aux exigences de la préfecture et symboliquement moins puissant. On notera que M. Paquette, chef d’état major à la préfecture de police a admis que l’interdiction de se rassembler place du Palais Bourbon (en face de  l’Assemblée nationale) n’était « pas vraiment rationnelle », mais liée  au caractère « sanctuarisé » du lieu.

Le  jour de la manifestation, un dispositif policier exceptionnel et disproportionné a encerclé, intimidé, séquestré, ostracisé les manifestants. Aussi nombreux, sinon plus, que les manifestants, les forces de l’ordre en « armures », lourdement équipées (flash-ball en main et prêts à l’emploi, boucliers, matraques, bombes lacrymogènes, casques intégraux, masques à gaz…) ont interdit aux manifestants de quitter la manifestation et aux personnes à l’extérieur de la rejoindre, en faisant usage de la force le cas échéant. Il était interdit de donner des tracts aux passants, de prendre des photos de l’extérieur de la manifestation, d’aller aux toilettes… Des manifestants qui avaient réussi à s’échapper ont été ramenés de force dans le cortège. A  l’assemblée populaire qui a suivi la manifestation, de nombreuses personnes souhaitant nous rejoindre se sont vues interdire l’accès au rassemblement par les agents de police, et celles et ceux désirant sortir ne pouvaient le faire qu’au compte-goutte en étant escortées par plusieurs gendarmes jusqu’au métro.

Cet encerclement et cette séquestration ont généré stress, tensions, peur, mise en danger de certains participants (notamment personnes âgées, fragiles ou malades), intimidations (en particulier des nouveaux arrivants), séparation du reste de la population, et a abouti au sabotage et à la défiguration de notre manifestation qui se voulait festive. Malgré tout cela, les manifestants sont restés profondément pacifiques, calmes et créatifs.

Nous vous invitons à consulter le dossier de la commission juridique qui décrit précisément les faits avec témoignages, photos, vidéos… à l’appui :http://paris.reelledemocratie.net/node/1651. Nous sommes en train d’étudier les moyens juridiques à mettre en œuvre face à ces atteintes aux libertés fondamentales que sont le droit de manifester, la liberté d’expression et la liberté de circulation. Une telle répression lors d’une manifestation pacifique, parfaitement légale, témoigne encore plus, s’il en était besoin, de l’état de délabrement dans lequel se trouve notre « démocratie »  Ainsi scandaient les manifestants : « ils ont peur de la liberté ».

Nous vous informons par ailleurs que deux manifestants pacifiques ont été arrêtés  de façon complètement abusive lors  de la dispersion brutale de  l’assemblée populaire qui se tenait dans le calme le 30 septembre, suite à la  manifestation unitaire contre le traité  d’austérité européen. Ces deux  manifestants vont devoir  comparaître au Tribunal de Grande Instance de Paris,  une audience étant prévue le 19 Novembre.

Cette répression du mouvement  fait écho à celle subie à Notre-Dame-des-Landes, ou encore dans les quartiers populaires, dans un contexte où la brutalisation des mouvements citoyens s’aggrave en Europe. Récemment les images des violences policières le 25 septembre en Espagne ont fait le tour du monde. Un glissement insidieux est en train de s’opérer dans les « démocraties » européennes. Jusqu’où cela ira-t-il ?

Notre mouvement pour une démocratie réelle maintenant continue dans un contexte de mobilisations européennes et internationales. La Conférence européenne de Madrid du 1er au 4 novembre nous permettra de mieux nous coordonner avec le réseau international Indignés / (block)Occupy / 15M / Démocratie réelle  maintenant (http://99agora.net/). Une grève générale européenne est appelée le 14 novembre (http://europeanstrike.org/). Le 1er décembre aura lieu une manifestation unitaire contre le chômage et la précarité à laquelle nous appelons toutes et tous à participer avec les organisations de chômeurs et précaires.

Mouvement pour une Démocratie Réelle Maintenant ! Paris – Ils nous ont appelés les indignés
Web: http://paris.reelledemocratie.net
Twitter:  @acampadaparis
Contact mail : prensa.acampada.paris@gmail.com