Par Yvon Cappelle

Lisez les chiffres de croissance des entreprises et groupes multinationaux et vous constaterez que, pour presque tous, ces dernières années leurs bénéfices augmentent de façon quasi exponentielle… et cela en pleine « crise mondiale ».

Ces bénéfices vont concrètement sur les comptes de quelques fortunés, protégés par des gardiens de tous poils, qu’ils entretiennent grassement pour rester intouchables (sous-familles, médias, services de sécurité, subalternes, opportunistes, mercenaires économiques,…)

Les riches souffrent de cette maladie contemporaine connue comme boulimie. Leur faim est insatiable…. Ils veulent toujours plus et tout de suite, utilisant des laxatifs honteux tels que le luxe pour éliminer leur « suralimentation ».

Construire un empire pour la postérité ne les intéresse plus ; aujourd’hui c’est aujourd’hui qui compte, point barre !… Ce que l’on peut s’approprier, on le fait sans attendre, quelles que soient les conséquences autour de soi. La fin ne justifie même plus les moyens puisque la fin c’est maintenant. Il n’y a donc plus de fin et les moyens sont secondaires. Les procédés les plus infâmes sont eux-mêmes dépassés.

Le monde n’est vraiment plus ce qu’il était et c’est pour cela que l’on peut se permettre d’inventer de nouvelles règles qui soient non plus dictées par ceux qui s’auto-gratifient mais par la collectivité. Nous ne pouvons laisser le sort de toute l’humanité entre les mains de personnes qui souffrent de tels troubles de la personnalité (symptôme de la boulimie).

Il ne s’agit pas ici d’analyser les raisons, les besoins de compensation, le vide intérieur, qui doivent indubitablement être à l’origine d’une telle addiction de ces riches, mais il s’agit plutôt d’avertir du danger et d’inviter à se ressaisir rapidement, avant que les malades ne disciplinent absolument toutes les sociétés, tout en contaminant la proportion de gardiens qui leur est utile pour poursuivre leurs méfaits.

La crise vécue par les populations vient du fait que ces « malades » ne se suffisent plus de bénéfices substantiels ; ils veulent 80% des richesses et la masse doit survivre…. bien sûr en continuant à consommer, soyons réalistes !

Il est indispensable de les écarter, tout comme en politique on devrait écarter un élu qui ne tient pas ses promesses électorales. Nous parlons de mensonge  car derrière le tapage publicitaire qui prône la liberté et le bonheur des gens, ne sentez-vous pas qu’il y a un gros mensonge ? Il est urgent de réglementer ceux qui s’enrichissent sur le dos des populations, ceux qui obligent à consommer aux tarifs qui leur permettent, eux, de s’engraisser (par le contrôle des moyens de déplacement, de la nourriture, de la communication, de l’éducation, de la santé, etc.).

Ces biens appartiennent au patrimoine collectif, ils appartiennent au patrimoine de l’humanité et le collectif doit donc avoir son mot à dire sur leur utilisation. Soit les bénéfices augmentent et leur répartition doit être discutée, soit il n’y a pas de bénéfices car les prix sont congelés, voire « revus à la baisse ». Pourquoi « revus à la baisse » ? Parce que la courbe démographique ne cesse d’augmenter. Ainsi, logiquement, les prix de consommation devraient baisser proportionnellement à l’indice d’augmentation des populations (autrement dit des consommateurs, puisque tout le monde doit consommer).

Ceci est un appel pour le droit d’user de notre patrimoine collectif selon de nouvelles règles : le partage et la justice sociale, ayant comme corrélat la fin des violences engendrées par les inégalités actuelles.