Le lundi 25 juin s’est ouvert le Global Media Forum à Bonn, organisé par la Deutsche Welle. Cette année, le thème est l’éducation. Sur les tables des débats, les expositions et les présentations qui auront lieu pendant les trois jours de l’événement, nous pouvons voir que le thème sera traité selon trois axes différents : l’éducation de la paix, le monde durable et la reconnaissance de la diversité.

Ces thèmes évoqués ci-dessus possèdent donc plusieurs aspects qui se recoupent : l’accès à l’emploi, l’égalité, les nouvelles technologies et leur interaction avec l’éducation, le rôle des moyens de communication et le rôle des universités en cours dans le monde, le dialogue interculturel, l’application et la connaissance des Droits de l’Homme, la consommation durable et plusieurs points de vue sur la diversité culturelle, religieuse, les classes sociales, etc.

Le forum garde toujours comme signes d’identité la pluralité des invités et la représentativité des nationalités présentes lors de cet événement. Toutefois, à première vue pour cette édition, nous manquons d’un peu plus de diversité au niveau idéologique, d’approches moins académiques et moins institutionnelles dans l’optique d’évaluer et de développer les projets éducatifs et l’interaction avec les moyens de communication.

L’éducation représente-telle un thème informatif ? Les programmes éducatifs et chaînes éducatives sont-ils soumis à des classements ? Combien d’exemples dans le monde ? Nous verrons si tout au long du forum nous pouvons découvrir, outre les bonnes intentions et les discours aimables, si un compromis ainsi qu’une action collective existent pour éviter la déshumanisation de la connaissance et de sa diffusion.

En tout cas, alors que se déroule actuellement la première séance plénière, l’intervention du Professeur Franz Josef Radermacher, membre du Club de Rome et directeur du Research Institute for Applied Knowledge Processing, est stimulante. Son discours, teinté d’ironie, met à mal la manipulation dont nous sommes victimes car nous vivons dans un monde de l’attestation : « Nous pouvons continuer à nous fracasser contre un mur, mais avec une attestation … » Dans le but de démonter le mythe de la réussite, il déclare : « La réussite, les systèmes de ponctuation, tout ceci ne montrent pas la qualité de l’éducation, c’est un non-sens que de poursuivre la réussite en s’éloignant toujours plus de la qualité. »

Il s’est également montré sévère avec le journalisme, en l’accusant d’être « une habitude qui consiste à nous faire dire exactement le contraire de ce que nous avons dit ». Cela peut être dû à la peur de perdre son poste. Cela peut également s’expliquer par des convictions ou la censure des rédacteurs en chef. Il parlait du fait qu’il existe en réalité une discrimination établie pour quiconque propose de sortir des sentiers déjà tracés. « Soit on le montre comme un réactionnaire, un inadapté ou un personnage exotique qui égaie un peu le téléjournal. »

L’opposition entre l’exigence des marchés d’une part et la vocation et la mission des enseignants d’autre part a pu être observée dans les déclarations du professeur allemand.

Ce ne sera pas la première fois que la nécessité de reformuler les programmes scolaires et les façons de faire cours se posera dans le cadre transparent du World Conference Center de Bonn. Ce détail n’est pas anodin, puisqu’il est en réalité l’un des objectifs de la Deutsche Welle : l’ouverture au monde. Une vision qui contraste avec celle des autres géants de la communication corsetés dans un eurocentrisme pathologique.

Traduction de l’espagnol : Chloé Cormier