Le lieu avait été choisi en tant que symbole de l´oligarchie financière et du fait de sa localisation entre Paris et sa banlieue. Occuper la Défense c´était symboliquement reprendre le pouvoir sur la finance pour un monde équitable, durable et fraternel, de partage, de justice, de paix et d’épanouissement pour tous.

Le rendez-vous était fixé à 17 heures, dès 16 heures 45, 8 fourgons de la gendarmerie et 5 camions de police attendaient déjà sur place formant un « comité d´accueil ». Les médias aussi étaient au rendez-vous : depuis mai 2011, on n´avait pas vu autant de caméras sur une action des Indigné-e-s à Paris.

17 heures, des Indigné-es sont déjà sur place. Rapidement un stand d’accueil est installé pour informer les nouveaux venus et les curieux. Peu à peu, les gens commencent à arriver, et, vers 18 heures, une centaine de personnes s’organisent en Assemblée populaire.

Un groupe d’Indigné-e-s se présente à la tribune ; ils annoncent leur intention de camper. Des tentes sont déployées sur place. Elles ne restent en place que 5 minutes… La police les arrachent et les confisquent aussitôt montées.

Suite à cette intervention de la police (qui avait oublié de demander son tour de parole) les Indigné-e-s, loin de s’affoler, poursuivent le déroulement de leur assemblée durant laquelle ils décident de rester camper la nuit même à la Défense. Au vu de cette décision, une dizaine de tentes sont installées au pied de l´Arche de la Défense. Beaucoup de gens arrivent à partir de 19 heures 30 et, de quelques centaines on passe à un peu plus d´un millier de personnes sur la place avec encore une vingtaine de tentes dressées.

Aux alentours de 21 heures, alors que les forces de police commencent visiblement à se mobiliser à nouveau, les participants de la tribune de l´A.G. rappellent aux assistants leurs droits vis-à-vis de la police notamment les 3 sommations avant une charge et ré-insistent sur les consignes de non violence.

Vingt minutes plus tard, les forces de police se mettent en mouvement.

La première charge a lieu à 21 heures, 9 autres suivront. Les charges sont violentes, avec poussées, coups de matraques, bousculades à coups de bouclier…

Progressivement les forces de l´ordre, sous les huées et les flashs, arrachent, détruisent les tentes dans une grotesque chorégraphie de « on avance, on recule, on avance, on recule »…

Á 23 heures, l´éclairage sous l´Arche s’éteint, les Indigné-e-s chantent Joyeux Anniversaire, et 200 personnes environ, assises, continuent à partager, dans la bonne humeur.

Toutefois le déploiement des forces de l’ordre aboutira à 2 blessés transportés à l´hôpital dont 1 jeune homme de 21 ans dans un état grave. Au moment de la rédaction de ce communiqué les 2 blessés ont été pris en charge.

Vers minuit et demi, dernière tentative de « charge » de la police. Une fois le calme revenu, loin d´être découragés, les Indigné-e-s annoncent : RENDEZ-VOUS AUJOURD’HUI 5 NOVEMBRE À 14H #OCCUPYDEFENSE CONTINUE !

2 heures, dernière charge des forces de l´ordre contre 50 irréductibles : on leur arrache leurs couvertures de survie, confisquent leur nourriture, mais ce sont des Indigné-e-s vraiment pas résigné-e-s et ils décident de rester sur place.

Á Paris, le 5 Novembre 2011, 05h00