SUR INTERNET – Plusieurs dizaines de gardiens de la paix franciliens sont fichés en photo sur un site Web…

Depuis quelques jours, le malaise s’est installé à la brigade spécialisée de terrain (BST) du quartier de Belleville (20e). Au moins sept fonctionnaires de police se sont retrouvés en photo sur le blog «Copwatch Nord-Ile-de-France», un site Internet ouvert au début du mois qui fiche les policiers et dévoile leur identité.

«On est vraiment en colère. Pas tant parce qu’on peut nous reconnaître à Belleville. On a l’habitude de se faire insulter. Mais c’est surtout pour nos familles. Certains habitent dans des cités sensibles et ne veulent pas afficher qu’ils sont policiers», raconte l’un d’entre eux.

Qui se cache derrière Copwatch ?
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Ce site est administré par un collectif de citoyens souhaitant lutter par la transparence et l’information contre les violences policières. Nous ne pouvons pas identifier qui sont ces citoyens, l’un d’entre nous ? votre voisin ?
Ils opèrent anonymement et dénoncent les abus policiers.

Ce site soutient aussi la désobéissance civile :

« Ce qui menace la démocratie, aujourd’hui comme hier, ce n’est pas la désobéissance civile, mais l’obéissance servile. »
(Jean-Marie Muller)

En effet, depuis Tolstoï jusqu’à John Rawls ou de la «marche du sel» en Inde aux «faucheurs volontaires» et aujourd’hui en France, ce concept s’est sans cesse enrichi sur les plans philosophique et stratégique, grâce au dialogue fertile avec les textes fondateurs et les grandes campagnes historiques.

Comme Jean-Marie Muller nous l’explique :

»la désobéissance civile nous montre avant tout un impératif personnel d’éprouver la légitimité de la loi ….»

Le site publie aussi un guide sur le manifestant arrêté où on explique les procédures en cas d’arrestations :

«Il n’a d’autre ambition que d’exposer les droits et devoirs des citoyens et de la puissance publique dans l’une des expressions majeures de la démocratie que constitue la manifestation, de rappeler l’impérative conciliation des nécessités de l’ordre public et du droit constitutionnel des citoyens à la sûreté contre les incursions de l’administration et par-dessus tout, de mettre chacun en garde contre les conséquences désastreuses d’une forme contemporaine de pénalisation de la contestation.»

Depuis que l’affaire a éclaté, le blog est passé à une dizaine de milliers de visiteurs chaque jour, grâce à un bon référencement.

«Beaucoup d’internautes évoquent des histoires de violences policières. On va vérifier, creuser, enquêter.
J’espère qu’on pourra porter certaines affaires devant la justice», menace à son tour Benjamin Ball, jeune auto-entrepreneur militant de 27 ans.

Dénonciation de violences policières sur le site
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Dans le cas de l’arrestation de 2 jeunes filles de 14 ans pour vol de deux vélos, celles-ci sont placées en garde à vue :

Selon source de copwatch :

« Seulement quand on ne discerne pas les individus, on ne discerne pas non plus les mesures à leur appliquer.
Traquant les objets dangereux que le gardé à vue ne peut conserver, les policiers se sont acharnés sur l’une des jeunes filles pour lui ôter son piercing nasal.
Après tout, si un homme a pu cacher des explosifs dans ses chaussures, on doit bien pouvoir en mettre dans un piercing.»

Nous signale ironiquement le bloggeur sur copwatch.

«Les puissants ne donnent pas leur argent, ils ne donnent pas leur ADN non plus dit l’une des jeunes filles en garde à vue et s’énerve..»

Au lieu d’enseigner de bonnes formes de conduite, les policiers montrent l’exemple à ne pas suivre : insultes, mépris et menaces de coups :

« ce qu’elle mériterait, c’est une bonne paire de baffes et un bon coup de pied au cul.»

Bien évidemment les insultes pleuvent.

Comme ce cas, beaucoup d’autres surgissent au fur et à mesure que les jours passent.
Les policiers traitent tout le monde comme un ennemi, avec de mauvaises manières, souvent brutales.
Méthodes qui franchissent souvent le seuil du délit.

Mais qui les dénonce ?