De l’Europe aux continents, depuis la chine aux Etats-Unis en passant par le Chili, la première journée mondiale des «indignés » a réuni samedi des dizaines de milliers de personnes et a été marquée par des slogans comme « Peuples du monde, levez-vous » ou « Descends dans la rue, Crée un nouveau monde ». Les « indignés » avaient appelé à manifester dans 1000 villes de 82 pays, selon le site 15october.net, contre la précarité liée à la crise et le pouvoir de la finance.

« Le mouvement des indignés renaît comme une force globale » a en tout cas, estimé le quotidien espagnol El Pais ce 16 octobre,
tandis que dans la Republica, l’éditorialiste Eugenio Scalfari affirme « qu’il existe désormais de toute évidence un mouvement
International ».

De New York à Los Angeles des slogans sont scandés par les manifestants: « Chaque jour, chaque nuit, occupons Wall Street »,
« Nous sommes le peuple », « Nous voulons du travail ». Le mouvement s’est étendu comme un tsunami sur tous les Etats: Denver, Boston, Portland, Chicago, Seattle…

A Washington, plusieurs milliers d’autres « indignés » ont fait cause commune pour manifester contre la « rapacité » de la finance et pour « l’emploi et la justice ».

Quelques 300 manifestants se sont rassemblés devant la Maison Blanche et le département du Trésor contre la « mafia financière », avant de rejoindre un autre rassemblement, de plusieurs milliers de personnes, réunies à l’appel d’une vingtaine d’organisations.

Plus de 10.000 Canadiens ont également manifesté, pancartes ou guitares en main, dont 5.000 à Toronto, dans le quartier financier. Leurs exigences allaient d’une meilleure répartition des richesses à « la vérité derrière 9/11 », ou à la « défense des droits des animaux ».

« Nous resterons le temps qu’il faudra », a affirmé à Montréal Paul, un jeune homme, après avoir passé la nuit sous la tente le samedi avec une centaine d’autres manifestants et vêtu d’une vaste robe africaine. En s’exprimant dans le plus pur français québécois, alors que ses camarades transis luttaient sans grand succès avec une grande bâche que de puissants coups de vent froid, empêchaient d’attacher aux arbres du square Victoria, dans le centre-ville.

Malgré la pluie et les évènements parallèles, un rassemblement s’est produit au Brésil sur la Place Cinelandia, à Rio, lieu référent pour les manifestations de la ville. Environ 400 personnes, avec comme particularité une qualité et un respect entre les gens qui y ont assisté.

Du côté de l’Amérique latine, en Bolivie des rencontres de jeunes indignés se sont produites sur la place principale de Santa Cruz, avec des projections de vidéos, pancartes, manifestations. On pouvait entendre parmi ceux-ci des paroles comme: « horizontalité, indignation, mouvement, création de commissions, citoyenneté fraternisée et communauté ouverte ».

Par contre en Russie on ignore encore si une manifestation s’est tenue à Moscou. Selon les internautes, une manifestation se serait tout de même tenue à Saint-Pétersbourg. Dans les Balkans, les rassemblements ont réuni environ 3.000 personnes à Zagreb et des centaines dans des villes comme Sarajevo et Belgrade.

En Asie c’est devant la bourse de Taiwan à Taipei, qu’un manifestant a expliqué à la BBC comment ce mouvement était devenu global: «Il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que les inégalités sont devenus un énorme problème». Même au Japon, 200 personnes ont défilé dans les rues de Tokyo pour attirer l’attention sur la pauvreté avec une marche vers les bureaux du gouvernement nippon.
Des actions symboliques contre les banques internationales et centres financiers du lieu se sont mises en place aux philippines, Corée du sud, Hong-Kong, Indonésie et Singapour.

De l’autre côté du globe à Sydney en Australie, 2.000 personnes manifestaient, suivies par quelques centaines à Auckland et Wellington en Nouvelle-Zélande. Dans d’autres villes comme Adelaide, Brisbane, Byron Bay, Melbourne, Perth et Townsville les gens aussi sont descendus dans les rues.

A Athènes, épicentre de la crise financière européenne, plusieurs milliers de manifestants se sont massés en soirée devant le parlement, dans une ambiance bon enfant.

Au Portugal, autre pays durement touché par la crise, 50.000 personnes de tous âges ont défilé à Lisbonne, aux cris de « FMI
dehors », rangés derrière une banderole proclamant « Stop troïka », en référence aux créanciers du Portugal (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international).

A Madrid, berceau du mouvement né le 15 mai, des dizaines de milliers de personnes ont convergé jusqu’à la Puerta del Sol.
Place emblématique que les « indignés » avaient occupée pendant un mois au printemps. « Le problème c’est la crise, révolte-toi », proclamait une grande banderole en tête de la marche. Dans la soirée, une marée humaine a envahi la place.

A Londres 800 « indignés » se sont rassemblés dans la City, tout comme à Rome, où la police de nouveau a provoqué des heurts mineurs avec les manifestants à la mi-journée.

Ce mouvement a essaimé désormais un peu partout dans le monde – y compris en Suisse où quarante personnes ont passé la nuit le samedi sur la Paradeplatz, au cœur de Zurich, malgré le froid glacial. Les activistes n’entendent pour l’heure pas interrompre leur mouvement de protestation contre le système bancaire.

Pour l’Allemagne, dans une joyeuse ambiance de village alternatif, 4000 personnes se sont réunies dont 150 « indignés » campaient toujours aux abords de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort (ouest) lundi 17 octobre au milieu de la journée, a constaté un journaliste de l’AFP. A Berlin aussi plus de 10.000 personnes ont manifesté.

Bruxelles: « Nous ne sommes pas des marchandises dans les mains des banquiers et des politiciens », proclame leur tract. La semaine du 15O où les yeux étaient braqués vers Dexia, deux marches d’indignés, ont convergé à Bruxelles, venus d’Espagne et de France, où elles ont été rejointes par des citoyens d’autres pays d’Europe, dont la Grèce.

Dans les Pays-Bas, un millier de manifestants se sont rassemblés à La Haye, autant de monde sur la place de la Bourse à Amsterdam.

A Paris « Les jeunes ont raison d’être indignés », a déclaré M. Draghi à des journalistes en marge de la réunion du G20 à Paris. « Ils sont en colère contre le monde de la finance. Je les comprends », a déclaré cet économiste de 64 ans.

La démocratie réelle de paris est un «mouvement politique, dans le sens qu’il veut avoir une influence politique» mais «indépendamment des partis et syndicats», assure un indigné qui appuie le mouvement depuis Paris.

Le mouvement des indignés défend une position pour que «le capitalisme mercantile arrête de transformer les êtres humains en marchandises». Certains membres du mouvement estiment qu’ils peuvent agir beaucoup mieux sans les politiciens « mais nous devons commencer de zéro. Nous ne pouvons pas compter sur les politiciens», ont-ils soutenu devant la presse.

Et beaucoup d’autres villes que je n’ai pas citées se sont rassemblées sur les places…

En conclusion cette journée mondiale nous laisse réfléchir sur l’avenir du monde car de l’Amérique jusqu’à l’Asie, de l’Afrique à l’Europe, « tous les peuples se lèvent pour revendiquer leurs droits et réclamer une vraie démocratie », comme (l’explique) le manifeste du 15 octobre. Maintenant il s’agit de trouver la direction à suivre pour les prochains mois:

Violence ou Non-Violence?

Confrontation ou Négociation?

Et vous quelle est votre Direction?