Aujourd’hui la dure réalité du Japon, qui un mois auparavant était reconnue comme troisième puissance économique mondiale, se retrouve avec des milliers de foyers ne possédant pas les besoins les plus basiques comme : l’eau, l’électricité et les vivres…

La mère de Rueko Shitara, à ses 75 ans, nous témoigne qu’elle doit encore se déplacer tous les matins en quête d’eau, de vivres pour la journée, comme autrefois elle le faisait, il y a 30 ans, pour survivre au jour le jour.

Sur place les associations internationales sont peu nombreuses, contrairement au bruit que font les nouvelles qui circulent dans le monde. Mais où sont donc passés tous ceux qui se portent volontaires face à un tel désastre humain et social, qui finalement, nous touche tous de près?

De son côté le gouvernement Japonais essaie de cacher la gravité du désespoir humain et ainsi ne fait qu’aggraver la situation. Si tout va bien, comment le Japon prétend-il recevoir de l’aide provenant de l’extérieur?

Il ne s’agit pas uniquement d’un manque de dispositif d’entraide financière mais surtout d’aide humanitaire.

L’angoisse de dormir dehors ou de ne pas avoir de quoi se chauffer ou de quoi s’alimenter sans aucun signe d’amélioration au fur et à mesure que les jours passent, finit par assombrir le moral des survivants. Sur leurs visages pourraient se dessiner uniquement la tristesse, le désespoir, ou la crainte d’être frappés de nouveau par une autre secousse, comme c’est le cas dans le nord du pays.

Par contre leur unique source de vie, reste de pouvoir apaiser leurs souffrances rapidement, ou encore de voir leur maison rapidement reconstruite ou de reprendre leur vie normale sans toute cette précarité.

La question primordiale est: « Qui peut leur insuffler cet espoir… de croire que même si l’ aide ne vient pas d’ ailleurs, ils ont dans le plus profond d’eux-mêmes la capacité humaine de se prendre en charge, de s’unir et de s’entraider entre eux? ». Comme nous disait l’écrivain Ernest Pepin : « Seul l’être humain opprimé peut aider son frère dans la souffrance pour apaiser sa douleur et ce désespoir ».

Dans toute catastrophe, on peut trouver une nouvelle direction à suivre ou une transformation.

Un exemple vivant se trouve à Sendai, petite ville côtière, au nord-est du pays, approximativement à 195km de Miyako où le témoignage d’une personne vivant depuis plus de 10 ans au Japon nous rapporte son vécu:

*La vie, ces jours-ci à Sendai, est plutôt surréaliste… Mais j’ai la chance d’être entourée d’amis qui m’aident énormément. J’ai d’ailleurs pris refuge chez eux puisque ma bicoque délabrée est maintenant totalement digne de ce nom.*

*Nous partageons tout: eau, aliments, ainsi qu’un chauffage d’appoint au fuel.*

*La nuit, nous dormons tous dans une seule pièce, nous dînons « aux chandelles », nous partageons nos histoires. C’est très beau, très chaleureux. Le jour, nous essayons de nettoyer la boue et les débris de nos maisons.*

*Les gens font la queue pour s’approvisionner dès qu’un point d’eau est ouvert, ou ils restent dans leur voiture à regarder les infos sur leur GPS. Quand l’eau est rétablie chez un particulier, il met une pancarte devant chez lui pour que les autres puissent en profiter.*

*Ce qui est époustouflant, c’est qu’il n’y a ni bousculade, ni pillage ici, même si les gens laissent leur porte d’entrée grande ouverte, comme il est recommandé de le faire lors d’un séisme.
Partout l’on entend: « Oh, c’est comme dans le bon vieux temps, quand tout le monde s’entraidait! ».*

Pour le Japon, cela aura permis aux habitants affectés de reconstruire une nouvelle ville avec de nouvelles valeurs comme la solidarité sincère ou encore l’aide au voisin ou même de prendre conscience qu’aucun bien matériel n’est permanent et la vie n’est qu’un cycle qui repart à zéro et recommence.