Pressenza Menlo Park, Californie, 2/12/10 Les scientifiques ont dévoilé l’existence d’une bactérie qui vit et incorpore l’arsenic dans ses gènes.

La chercheuse de l’Institut d’astrobiologie de la NASA à Menlo Park, Californie déclarait : « Toutes les formes de vie que nous connaissons se composent principalement de six éléments : carbone, hydrogène, nitrogène, oxygène, soufre et phosphore. Nous avons découvert une bactérie qui peut transformer l’arsenic en phosphore, il s’agit d’un micro-organisme nommé GFAJ-1. Nous vous présentons donc aujourd’hui un microbe que nous avons trouvé dans le lac Mono, près de Yosemite, en Californie et qui peut vivre dans l’arsenic ».

Dans sa convocation, la NASA mentionnait « une découverte astrobiologique qui aura un impact sur la recherche de la vie extra-terrestre », créant ainsi l’espoir que l’agence ait trouvé une forme de vie ailleurs dans l’espace.

Pamela Conrad, du centre spatial Goddard, confirme qu’il s’agit d’une découverte « très intéressante, car cela signifie que nous ne connaissons toujours pas tous les éléments nécessaires aux conditions essentielles qui permettent de créer la vie. »

Le professeur James Elser, de l’université de l’état d’Arizona, souligne : « la découverte d’une forme de vie qui n’a pas besoin de phosphore est impressionnante ».

Dans les eaux toxiques et saumâtres du lac Mono, en Californie, les scientifiques ont découvert une bactérie de la famille des Halomonadaceae qui peut remplacer complètement le phosphore avec de l’arsenic au point d’incorporer cet élément dans son acide désoxyribonucléique (ADN).

Ils en déduisent qu’il pourrait dès lors exister d’autres formes de vies sur d’autres planètes qui ne possèdent pas de phosphore dans leur atmosphère.

L’arsenic est très toxique pour les organismes vivants – du moins pour les organismes connus à ce jour – car il modifie les processus métaboliques bien que, d’un point de vue chimique, l’arsenic et le phosphore jouent des rôles similaires.

Les scientifiques avaient déjà découvert par le passé d’autres organismes qui pouvaient altérer chimiquement l’arsenic, ces organismes avaient même été retrouvés dans les eaux souterraines contaminées du Bangladesh et d’autres parties de l’Asie où la population avait dû recueillir l’eau des puits et des sources pour éviter le choléra.