L’opposition politique contre les armes à l’uranium appauvri grandit au Costa Rica : une loi interdisant la production de ces dernières au sein de ses zones franches vient d’être promulguée.

Les « Zonas Francas » ou Zones Franches sont communes en Amérique Latine : elles représentent un moyen de stimuler l’emploi dans les régions défavorisées en leur offrant des conditions d’échanges favorables avec les compagnies étrangères.
Image de: Pressenza Archivo
Edine von Herold

Pressenza San José, 24/02/2010. Ce mouvement n’est pas sans précédent au pays: de telles mesures avaient été prises il y a trois ans pour limiter la fabrication d’équipements militaires à infrarouge sur le territoire costaricain. Selon ses législateurs, le Costa Rica est fier de sa politique étrangère et domestique pacifique et pense que de telles politiques devraient s’étendre à d’autres domaines de la vie, tels que le commerce et l’industrie.
Le Parti National Libéral de la Députée Edine von Herold Duarte a su saisir l’occasion de mettre en place cette loi lorsque l’Organisation Mondiale du commerce a demandé au Costa Rica de remettre à jour ses zones franches. Ancienne pédiatre, von Herold fait campagne contre l’uranium et les armes atomiques depuis quelques temps déjà. Elle a été récemment élue au sein du réseau international Parlementaires pour la Non-prolifération Nucléaire et le Désarmement (PNND).

Bien qu’il ait fallu du temps avant que la Commission Economique gouvernementale n’accepte l’idée d’une interdiction de fabrication, von Herold n’a cessé d’insister sur le fait qu’une clause sur les armes nucléaires devait être incluse. Après avoir expliqué que la nature inhumaine et systématique des armes à l’uranium ne correspondait pas à la politique étrangère et domestique du Costa Rica, l’opposition s’est finalement assouplie.

Enfin, après l’intervention du Ministre des Affaires Etrangères Bruno Stagno et de Jorge Eduardo Sanchez, du Party Politique Chrétien (PUSC), le texte de réforme des « Zonas Francas », ainsi que les modifications portant sur les armes à l’uranium, reçut un soutien unanime au parlement.

« D’un point de vue des affaires étrangères, l’impact de cette nouvelle loi est politique. Nous renforçons notre image traditionnelle de pays défendant une culture de paix », indiquait von Herold. «Notre travail visant à soutenir le modèle de Convention sur les armes nucléaires constitue un autre exemple qui devrait être suivi par bien d’autres pays. »

Edine von Herold et les autres militants espèrent que leur projet visant à devenir le deuxième pays au monde à interdire les armes à l’uranium appauvri, n’aura pas été trop retardé par les élections présidentielles qui se déroulent actuellement au pays.

Traduction : Sonia Erraud