Le maire de la ville de Toronto, David Miller, après avoir souhaité chaleureusement la bienvenue à tous les invités et les participants, a décrit l’expérience de sa propre famille durant la Seconde Guerre mondiale. David Miller est membre de l’association ‘Maires pour la Paix’ et a également adhéré à la Marche Mondiale pour la Paix et la Non-violence.

Le premier intervenant, connecté en direct par vidéo conférence, fut le Président des Maires pour la Paix, Tadatoshi Akiba, maire de la ville d’Hiroshima. Il a parlé du nouvel espoir que le président Obama et son administration suscitent, et a ajouté qu’Obama avançait avec prudence sur la question du désarmement, mais plus rapidement que nous aurions pu l’imaginer voici encore quelques années. En effet, il a affirmé que les déclarations d’Obama sur les objectifs de réduction des armes semblent même surpasser la vision des Maires pour la Paix de voir abolir les armes nucléaires d’ici 2020, et a souligné que, “ nous devons faire attention à la vitesse à laquelle le monde change, au risque de nous sentir obsolètes.”

Anthony Cary, Haut Commissionnaire britannique au Canada, a également répété ce sentiment d’optimisme, déclarant “qu’après une décennie d’impasse, il y a aujourd’hui vraiment un espoir pour le désarmement nucléaire.” Le public a questionné Cary sur les sous-marins britanniques Trident et sur le besoin de lier la question de l’énergie nucléaire à celle de la prolifération des armes nucléaires.

Le célèbre écrivain Jonathan Schell a clos les débats de la première journée en discutant de la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement, dans “cette septième décennie de l’âge nucléaire.” Il a souligné la surprenante émergence d’un groupe de droite parmi les voix qui appellent au désarmement, déclarant que lorsque des personnes comme Kissinger commencent à faire des déclarations publiques sur la nécessité du désarmement, “c’est comme si le clergé se retournait contre son propre dogme.” J. Schell s’est naturellement félicité de l’apparition de ce mouvement, expliquant que ce genre de soutien “nous fait sortir du ghetto politique dans lequel ce problème se trouvait d’habitude.”

J. Schell a ensuite enchaîné sur l’écart entre la vision anti-nucléaire d’Obama et les décisions concrètes prises au terme de plusieurs négociations, expliquant que cette différence était due à la persistance d’une “mentalité dissuasive ”alors qu’en réalité “les arsenaux nucléaires sont sujets à la prolifération et non pas à la dissuasion”. Pour terminer, J. Schell a souligné que le problème du désarmement nucléaire doit être lié à celui du changement climatique et doit être considéré comme “une partie du long projet pour la Terre”, vu que ces deux questions touchent à la survie de notre espèce et de toute vie sur la planète.

“Auparavant, un monde sans guerre était un rêve ; aujourd’hui, c’est une nécessité” a-t-il conclu avant d’être vivement applaudi.

Samedi, le panel intitulé “Surmonter les Obstacles ”a analysé les problèmes que posent le contrôle du respect des traités et l’impasse entre les Etats-Unis et la Russie; “Zone arctique sans armes nucléaires” a examiné la possibilité d’établir une telle zone, et une conférence a été donnée par des universitaires et l’ancien ambassadeur canadien du désarmement, Douglas Roche, dans le cadre de “Eveiller et susciter une volonté politique”.

Le Forum Zero Nuclear Weapons a été organisé par Metta Spencer du mouvement ‘Science for Peace’, et a été co-sponsorisé par les organisations suivantes : Canadian Pugwash Group, Physicians for Global Survival, et Canadian Voice of Women for Peace.

Traduction: Nefise Ali Siuleyman