Le bassin du lac Tchad, alimenté par les fleuves Logone, Chari et Oubangui, est passé – en deux décennies – de 25 000 km2 à2000 km2. Les causes principales de cette situation sont l’avancée du désert et le déboisement.

La situation est dramatique pour les populations des deux pays qui vivent déjà une situation de crise permanente quant à l’accès aux ressources aquifères. Le manque d’eau est très fréquent dans les régions du nord Cameroun, notamment autour du Mayo, cours d’eau qui arrosent la région. Cette année par exemple, l’épidémie du choléra est en partie liée à un mauvais assainissement. Les présidents tchadien et camerounais profiteront de la conférence internationale sur le climat à Copenhague pour inviter la communauté internationale à se pencher sur ce cas emblématique de disparition de ressources vitales de la planète.

La mort menace donc le lac Tchad comme d’autres lacs au sud du Sahara. Le quatrième plan d’eau d’Afrique par sa superficie après les lacs Victoria, Tanganyika et Nyassa n’est plus qu’une tache bleue figurant sur les documents géographiques.

La Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), organisme créé en 1964 par les quatre Etats riverains que sont le Tchad, le Niger, le Nigeria et le Cameroun, craint que ce lac ne disparaisse totalement des cartes géographiques d’ici peu.

L’opération de sauvetage du lac Tchad nécessiterait une coopération à l’échelle sous régionale. Les quatre Etats fondateurs de la CBLT, rejoints ensuite par la Centrafrique et peut-être un jour par le Soudan, travaillent ensemble depuis sa création sur des thèmes vitaux pour le lac: gestion des eaux, des forêts et des ressources naturelles. À l’issue d’une visite du président tchadien à son homologue camerounais, tous les deux conscients de la gravité des effets du changement climatique sur l’assèchement du lac Tchad, les deux chefs d’Etat ont donc adopté une position commune qu’ils défendront au sommet de Copenhague.