Alyn Ware, un infatigable défenseur de la paix et de la non-violence a été récompensé aujourd’hui par le Right Livelihood Award pour « le travail efficace et créatif qu’il a réalisé durant deux décennies afin de favoriser l’éducation pour la paix et libérer le monde des armes nucléaires ». Les Right Livelihood Awards, établis par le Suédois Jakob von Uexkull en 1980, sont des prix remis chaque année afin « d’honorer et de soutenir des personnalités qui proposent des solutions concrètes et exemplaires face aux défis du monde actuel. »

Alyn Ware, au côté de René Ngongo, de la République Démocratique du Congo, et de Catherine Hamlin, d’Éthiopie, ont été sélectionnés parmi 82 candidats de 46 pays. Ils ont chacun reçu comme prix la somme de 50.000 euros.

Le jury du prix a justifié ainsi l’élection des lauréats : « Malgré les avertissements des scientifiques sur la menace imminente et les catastrophes du changement climatique et de nos connaissances sur certaines solutions, la réponse mondiale à cette crise est encore lente et inadéquate. Dans un même temps, la menace des armes nucléaires n’a pas diminué, bien au contraire, et les maladies liées à la pauvreté font honte à notre humanité. »

« Les gagnants du Right Livelihood Award présentent ce qu’il faut faire pour aborder le sujet du changement climatique, débarrasser le monde des armes nucléaires et fournir des soins médicaux aux pauvres et aux marginalisés. »

De plus, David Suzuki, du Canada, a reçu un prix honorifique « pour son total dévouement à l’utilisation responsable de la science et pour sa grande contribution à la sensibilisation aux dangers du changement climatique et à l’encouragement du soutien public aux politiques qui traitent le sujet ».

Prochaine Convention sur les Armes Nucléaires

En 1995, Ware a contribué à fonder Abolition 2000, un réseau international qui comprend actuellement environ 2.000 organisations soutenant l’appel aux négociations pour obtenir une Convention sur les Armes Nucléaires et un traité pour interdire et éliminer les armes nucléaires qui se trouvent sous contrôle international. En tenant compte de l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice sur la légalité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires en 1996, Ware a élaboré un projet de résolution pour les Nations Unies afin de mettre en application cet avis au moyen de négociations pour une Convention sur les Armes Nucléaires. Depuis lors, la solution a attiré chaque année les voix d’environ 125 pays de l’Assemblée Générale des Nations Unies, y compris les pays du Nouvel Agenda (le Brésil, l’Égypte, l’Irlande, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud et la Suède), du Mouvement des Pays non Alignés et de certains des pays qui détiennent des armes nucléaires: la Chine, l’Inde, le Pakistan et la Corée du Nord.

Ensuite, Ware a réuni un groupe d’experts pour élaborer le projet de Convention sur les Armes Nucléaires, un document de 70 pages qui ébauche les mesures légales, techniques et politiques requises pour obtenir et maintenir le monde débarrassé de cet armement. Ce modèle de la Convention sur les Armes Nucléaires a été appuyé par le Secrétaire Général des Nations Unies.

Alyn Ware croit que son travail pour l’éducation à la paix dans les écoles et le travail pour la paix internationale et le désarmement sont intimement liés. Il a affirmé : « Les principes pour la paix sont les mêmes que ceux que l’on trouverait dans une école, à la maison, dans la communauté ou sur le plan international. Ils traitent fondamentalement de comment résoudre nos conflits de manière bénéfique pour tous, c’est-à-dire, de sorte que les solutions tiennent compte de toutes les nécessités des gens. Ma période d’enseignement dans le niveau préscolaire a été un bon entraînement pour mon travail sur la paix internationale et le désarmement. Quand je reviens en classe, je peux aider les élèves à constater que les idées et les mesures qui sont utilisées pour résoudre les conflits ici sont similaires aux idées et aux mesures que nous utilisons aux Nations Unies pour résoudre des conflits internationaux. »

http://www.rightlivelihood.org/