Par Paquita Ortiz (*)

J’ai rencontré Thérèse CLERC dans son antre de babayagas à Montreuil.

Militante depuis plus de 40 ans pour la libération des femmes et pour l’égalité, elle a aujourd’hui 14 petits-enfants qui sont bien fiers d’elle : en effet, déjà fondatrice de la ‘Maison des Femmes’ à Montreuil, cette Féministe convaincue lutte aussi pour la cause des minorités sexuelles ; avec l’espoir de changer les mentalités, elle parcourt le monde pour présenter le film ‘les invisibles’ de Sébastien LIFSHITZ qui montre avec sensibilité et tendresse des témoignages de la vie d’homosexuels vieillissants.

Comment est né le projet la Maison des babayagas aujourd’hui devenu réalité ?

Au chevet d’une maman très malade durant de longues années, elle sort de cette pénible épreuve avec la nécessité d’éviter à ses enfants de subir la même chose. Et c’est là qu’elle élabore ce concept atypique qu’est aujourd’hui la Maison des babayagas, autogérée, avec 25 logements dont 4 pour étudiants et 2 grandes salles communes prévues pour inviter les voisins et associations aux différentes activités : échanges de savoirs, projections de films- débats, partage de repas, alphabétisation, etc…

Elle fait table rase des préjugés et des croyances sur la vieillesse propagés par le système économique, social et médical qu’elle remet en question : ‘avec les moyens actuels, le médical génère souvent de la dépendance’.

Révolutionnaire, autogestionnaire…

Avec comme valeurs l’autogestion, le féminisme, la citoyenneté, la laïcité, la solidarité internationale et l’écologie, les babayagas sont résolument tournées vers l’avenir et vers le monde.

Il s’agit bien là d’une alternative nouvelle, une anti-maison de retraite, permettant de vivre les dernières étapes de la vie, autrement.

Ainsi cette femme d’esprit, de cœur et d’action est un modèle qui inspire déjà bien d’autres initiatives.

Son exemple ravive et perpétue l’un des slogans de la révolution de mai 68 qui proclamait sur les murs : ‘l’imagination au pouvoir’.

 (*) Avec l’aimable participation de Ginette Baudelet