A l’heure où le régime nord-coréen brandit désormais la menace d’une riposte nucléaire, des organisations qui luttent sans relâche à propos de  la dénucléarisation se sont réunies dans le cadre du Forum Social Mondial (FSM) anti-nucléaire le 1er avril dernier à Paris autour d’une table ronde pour échanger sur la situation actuelle du nucléaire.

Né en 2001 au Brésil, le Forum Social Mondial (FSM) est le plus grand rassemblement de la société civile visant à trouver des solutions aux problèmes de notre temps, en construisant des alternatives concrètes au modèle économique néolibéral et aux politiques fondées sur l’exploitation des êtres humains et de la nature.

De nouvelles thématiques sont venues enrichir cette dynamique. En 2013 et 2015, le nucléaire a fait l’objet de plusieurs activités de réflexion et le premier Forum Social Thématique Anti-nucléaire s’est tenu au printemps 2016 à Tokyo, où un « Appel pour un réseau mondial vers un monde sans nucléaire» a été lancé.

Face à la crise globale qui affecte l’humanité toute entière, il est crucial de dépasser certains clivages qui persistent et d’inviter les mouvements et acteurs de solutions de tous les continents à agir ensemble.

Dans ce comité international qui avait lieu au lycée autogéré de Paris, des experts s’étaient réunis en duplex avec deux personnes d’Amérique latine, pour partager des  éléments significatifs sur l’arsenal nucléaire des grandes « puissances » :  l’Amérique Centrale et l’Amérique du Sud (7 réacteurs aujourd’hui, et des projets pour la Colombie, le Pérou et le Chili), la Belgique (7 réacteurs qui ont tous plus de 30 ans et même 40 ans pour 3 d’entre eux, leur état est très inquiétant !),  l’Allemagne, (les 8 derniers réacteurs doivent fermer en 2022), le Japon (La catastrophe de Fukushima se poursuit, 6000 travailleurs, aux risques de leur vie, interviennent sur site de la centrale),  l’Espagne (7 réacteurs dans 5 centrales. Ce sont de vieux réacteurs qui ne répondent pas aux normes de sûreté mais qui sont maintenus en fonctionnement en raison des profits que génèrent ces centrales financièrement amorties) et la France (le nucléaire, c’est une vraie calamité nationale ! 58 réacteurs en fonctionnement). L’autre problème pour la France, c’est que le nucléaire civil a permis de donner une image positive du nucléaire. Et de ce fait, il existe un lien très fort entre le nucléaire civil et le nucléaire militaire qui contribuerait à donner une certaine image de la grandeur de la France ! 

Il est grand temps d’agir. Aussi, ce lieu de convergence de mouvements de libre expression, d’échange citoyen, de manifestation artistique, de revendications et d’inspiration propose qu’avec l’aide de tous, il y ait élaboration de stratégies d’action en réseau pour construire ensemble, et dans un élan de solidarité internationale, un monde meilleur fondé sur la justice sociale et environnementale, l’économie sociale et solidaire, la démocratie participative et la reconnaissance de l’égale dignité de toutes et tous.

La France étant le pays le plus nucléarisé au monde par rapport à sa population totale, des organisations et mouvements antinucléaires français ont jugé pertinent d’accueillir le prochain FSM Antinucléaire en France, du 2 au 4 novembre prochain, à Paris.