Pressenza retransmet cette invitation concernant le Revenu de base Universel et inconditionnel (RBUI) :

Chers amis,

Nous vous écrivons pour vous inviter à participer à un atelier sur le Revenu de base Universel et inconditionnel (RBUI) qui aura lieu au parc de Toledo (Espagne) les samedi 8 et dimanche 9 Avril 2017. Dans cet atelier, nous essayerons aussi de former le réseau humaniste européen pour le RBUI. Nous ignorons si vous connaissez quelque chose à ce sujet, mais, au cas où, nous dirons que c’est un outil profondément humaniste car il donne de la dignité à l’être humain par le simple fait d’exister, sans avoir à s’ennoblir en exerçant un travail ou plutôt en ayant un emploi.

Le RBUI a été et il est encore confondu – souvent intentionnellement –  avec les revenus minimum et autres subsides accordés par l’Etat aux chômeurs et aux personnes à très faible revenu. Cette confusion ne vient pas seulement de la droite néolibérale, mais aussi de la gauche traditionnelle, qui voit le RBUI comme la fin de la lutte des classes, de la classe ouvrière et du travail comme point central de lutte et de sens de la vie.

Le RBUI est un revenu versé par l’Etat à chaque membre de plein droit de la société, ou bien résident, même si il ne veut pas travailler de façon rémunéré, indépendamment de ses autres sources de revenu, qu’il soit riche ou pauvre et peu importe avec qui il vit. Le RBUI doit être compatible et complémentaire, et non remplacer d’autres prestations universelles et inconditionnelles, comme la santé et l’éducation publique. Autrement dit, leur mise en œuvre ne doit pas conduire à la perte des services publics et des droits sociaux fondamentaux (éducation, santé, logement, etc.) propre à un Etat social et que l’on doit considérer ainsi. Aujourd’hui, il est possible d’assurer le RBUI à toute la population, le finançant de plusieurs manières possibles : par une hausse de la fiscalité, allocation que supporterait les 20% les plus riches de la population ; ou en taxant les offres publiques d’actions ; ou en augmentant les impôts indirects de ceux qui consomment le plus ; ou en exigeant des taxes sur les transactions financières (taxe Tobin) et sur les émissions polluantes ; ou par la lutte contre la fraude fiscale et les paradis fiscaux ; ou par un mélange de ceux-ci.

D’autre part, le RBUI nous permet de questionner de nombreuses croyances bien ancrées dans le système : le premier, déjà mentionné, concerne le travail (ou plutôt l’emploi) qui ennoblit l’homme ; le second vient de la Bible et nous condamne à gagner le pain à la sueur de notre front ; le troisième, qui affirme que le sens de la vie des gens c’est le travail ; le quatrième c’est considéré l’emploi comme une survie ; et cinquièmement, que la richesse actuelle appartient seulement à ses propriétaires «légaux», à savoir les grandes entreprises multinationales et les lobbies financiers mondiaux.

Sans aucun doute, le RBUI favoriserait la réalisation du travail par vocation, du travail dans l’art ou du travail bénévole. Il permettrait la formation professionnelle, la garde des enfants, des personnes âgées et des handicapés et permettrait aux femmes, victimes de violence de genre, d’acquérir l’indépendance économique permettant de quitter leur agresseur. De plus, il ne découragerait pas les gens à chercher un emploi puisque le RBUI ne serait pas perdu en en trouvant un, ce qui se produit avec les subventions conditionnelles qui sont supprimées quand on trouve un travail. Dans toutes les études et les expériences faites (par exemple, dans des lieux éloignés comme le Canada et la Namibie), le RBUI a influencé les taux de maladie mentale et la criminalité, en les diminuant de manière significative.

D’un autre point de vue, nous disons que le RBUI peut être considéré comme un dividende de richesse accumulée par des milliers de générations humaines à travers l’histoire, dont les fruits sont la richesse actuelle et devrait donc profiter à tous les êtres humains, sans exception. L’automatisation croissante du travail provoqué par le développement de la technologie va faire disparaître en 20 ans 50% des emplois actuels, selon la plupart des études qui ont été faites à ce sujet. Paradoxalement, la richesse augmente sans intervention humaine et les coûts pour l’obtenir vont en diminuant jusqu’à près de zéro, grâce à cette technologie. Cependant, si nous continuons avec les régimes sociaux et économiques actuels, cette augmentation exponentielle de la richesse est de plus en plus concentrée dans de moins en moins de mains et condamne de vastes ensembles humains à la misère.

Voilà pourquoi il est si important aujourd’hui de sensibiliser la population sur la nécessité urgente de mettre en œuvre une RBUI pour tous les habitants de la planète. Il ne s’agit pas d’un rêve, ce n’est pas une chimère irréalisable, car avec les énormes moyens dont on dispose à l’heure actuelle, le RBUI est parfaitement possible à l’échelle mondiale. Cette alternative doit être connue avec précision par de plus en plus de gens pour faire pression sur les gouvernements, de façon non violente, jusqu’à sa mise en place. Très certainement, le RBUI va s’implanter car on en parle de plus en plus, étant considéré comme la seule alternative plausible pour l’avenir. De plus, pour nous, les humanistes, il offre une excellente occasion d’exposer nos points de vue.

Enfin, nous voulons montrer qu’un avenir sans travail, effectué la plupart du temps par des machines, ne représentera pas une tragédie pour les êtres humains, à condition que tous reçoivent un RBUI, parce que ce fait nous laisse l’énergie libre pour nous demander dans quelles conditions nous voulons vivre, ce que nous voulons réellement faire et quel est le sens de notre vie.

Très affectueusement.

 

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