Par Jean-Marie Collin, “Blog Défense et Géopolitique, Alternatives-Internationales

Pour la première fois des informations montrent clairement que les essais nucléaires atmosphériques français en Polynésie ont eu des conséquences sanitaires à travers les générations. Comme le dit Roland Oldham, président de l’association Moruroa e tatou, : «Nos enfants marchent sur du plutonium».

50 ans après le premier essai (2 juillet 1966), les Polynésiens restent sans réponse crédible sur les risques auxquels ils ont été exposés. Pourtant, la population en subit toujours les conséquences sur sa santé et son environnement. Son mode de vie, sa culture, ses relations économiques et politiques ont été bouleversés. Au point qu’en février 2016, 20 ans après la fin des essais, l’association 193 a recueilli en Polynésie près de 30 000 signatures à une pétition pour demander réparation à la France.

Cette nouvelle note de Bruno Barrillot, publié par l’Observatoire des Armements porte sur les conséquences des essais nucléaires sur les personnes les plus fragiles — enfants et femmes — qui sont d’autant plus préoccupantes qu’elles comportent des risques d’atteintes génétiques affectant les générations suivantes.

La levée du secret défense, en 2013, sur près de 400 documents de la période des essais nucléaires permet de constater que depuis 1960 le Service de santé des armées, les ministres de la défense et les présidents de la République successifs, étaient parfaitement informés, essai après essai, des risques sanitaires auxquels étaient exposés les populations et les personnels des sites nucléaires. Mais il n’y a eu aucune volonté de prévention et de suivi de la part des autorités sanitaires françaises. Bien au contraire, puisque depuis le début des essais nucléaires jusqu’au milieu des années 1980, la santé publique en Polynésie était assurée par le Service de santé des armées qui a tout fait pour couvrir du secret militaire les données sanitaires.

 

Sommaire :

  • Ces enfants qui ne sont pas nés.
  • Verrouillage du Service de santé des armées
  • Les enfants de Rongelap
  • Hécatombe infantile à Mangareva
  • Naissances anormales au temps des essais
  • Contamination des nourrissons polynésiens
  • Les enfants cobayes de Tureia
  • Contamination des enfants de Tureia en 1971
  • Tumeurs cérébrales des enfants polynésiens
  • Enfants des anciens travailleurs et militaires de Moruroa
  • Désigner les responsables : que nul ne puisse dire qu’il ne savait pas

L’Observatoire des armes nucléaires (obsarm) est un centre d’expertise indépendant, créé en 1984. Bruno Barrillot, un des fondateurs de l’Obsarm est un expert mondialement reconnu pour ses nombreuses publications portant en particulier sur les essais nucléaires.

L’article original est accessible ici