Le verdict est sans appel : la population a clairement rejeté l’initiative du service obligatoire, avec plus de 80 % des voix. Ce résultat démontre que la population n’est pas dupe et résiste à la militarisation forcée de la société. Le vernis féministe que les initiatrices de cette proposition ont tenté de lui donner n’a pas convaincu. Cette proposition, qui aurait consisté à étendre le service obligatoire aux femmes sans pour autant instaurer une égalité réelle dans d’autres domaines, était tout sauf féministe.

Cette initiative a été présentée comme un progrès vers l’égalité et la protection de l’environnement, mais elle reflétait en réalité une conception militariste de la sécurité. Son objectif principal était de garantir les effectifs de l’armée. La proposition, émanant de membres des forces armées, visait uniquement à renforcer l’armée.

Cette initiative n’est en aucun cas un cas isolé, mais s’inscrit dans une militarisation croissante et une tendance dangereuse concernant le service militaire obligatoire. La plupart des propositions actuellement à l’étude visent à renforcer l’armée, au détriment de toute alternative. Diverses mesures sont déjà bien avancées, notamment l’instauration d’une journée d’information obligatoire pour les femmes, le renforcement du service militaire obligatoire par le biais de nouveaux modèles, ainsi que la réforme de la loi sur le service civil et la réduction de ce dernier. « Ce résultat sans équivoque montre que l’électorat ne souhaite pas une armée renforcée, et certainement pas au détriment des femmes. Cela envoie également un message clair quant aux projets futurs du Département fédéral de la défense, de la protection civile et du sport (DDPS) », explique Elia Geber, secrétaire politique du Groupe pour une Suisse sans armée (GSoA).

Le service civil est une victoire acquise de haute lutte. Il offre aux objecteurs de conscience une alternative civile et soutient de nombreuses institutions d’utilité sociale. Cette victoire est une source de motivation supplémentaire, car le service civil reste menacé de toutes parts, et nous militons activement contre son abolition par  le biais du référendum  . Joris Fricker, secrétaire de la GSoA, ajoute : « Ce résultat est évidemment un grand soulagement ; il nous donne la force de poursuivre la lutte contre la militarisation croissante de la société sur tous les autres fronts et de freiner la course aux armements. »

Le Groupe pour une Suisse sans armée GSoA ne participera pas à ces projets civiques et continuera de protester fermement contre tout renforcement de l’armée et toute instrumentalisation des luttes féministes. Le GSoA exige au contraire une véritable réponse aux défis sociaux et environnementaux de notre époque, qui constituent une menace réelle pour notre sécurité et celle des générations futures.


Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSoA) est une organisation antimilitariste qui s’oppose à toute implication suisse dans la guerre et qui est attachée à la justice mondiale.

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