« Les risques de prolifération n’ont jamais été aussi élevés », déclarait la France il y a quelques semaines au Conseil de sécurité. Pourtant, ce 28 octobre, la ministre des Armées, Catherine Vautrin, a annoncé la mise en service opérationnelle de la troisième version du missile nucléaire M51.3, confirmant qu’il n’y aurait pas de rupture dans la politique nucléaire française. La France poursuit donc sa course aux armements ne tirant aucune leçon stratégique des crises mondiales !
Cette annonce confirme que la France, comme les autres puissances nucléaires, n’a donc jamais voulu s’engager réellement pour réduire le risque d’anéantissement de nos sociétés. Le programme de modernisation du M51 lancé en 2014, précède largement la guerre entre la Russie et l’Ukraine et montre que l’État ne cherche qu’une seule chose à travers la modernisation et le renouvellement de ses systèmes nucléaires : garantir pour toujours son arsenal.
De fait, le président Macron porte une responsabilité forte sur la crise du régime de non-prolifération nucléaire ne respectant pas les obligations de désarmement que la France s’est pourtant engagée à réaliser au titre du Traité de non-prolifération nucléaire.
En se dotant du nouveau M51.3, équipé de la nouvelle tête nucléaire TNO2 et destiné aux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de troisième génération, la France pense affirmer sa puissance, mais en réalité elle ne fait que renforcer sa ligne Maginot. La dissuasion nucléaire est faillible et représente une gabegie financière. Les conflits récents montrent que la possession d’armes nucléaires, non seulement n’empêche pas les guerres, mais permet aux puissances nucléaires d’intervenir militairement et de contribuer largement à l’insécurité mondiale.
Face à cette logique de destruction, la majorité des États membres de l’ONU (soit 99) se mobilise à travers le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN), en vigueur depuis 2021. Ils cherchent à protéger les intérêts de leur population en interdisant ces armes de destruction massive, dont l’usage aurait des conséquences catastrophiques humanitaires et environnementales pour tous.
Et en France aussi les élu.e.s sont mobilisés comme le montre la signature de l’Appel des villes par désormais 100 collectivités territoriales (dont notamment Paris, Lyon et la Métropole, Bordeaux, Montpellier, la région Bourgogne-Franche-Comté, l’Assemblée de Polynésie française, etc.), qui soutiennent le processus du TIAN et qui demandent à la France de devenir un État responsable en s’engageant dans cette nouvelle norme internationale.









