Ce dimanche 12 octobre, Journée de la Résistance et de la Dignité, l’armée et la police ont tenté d’empêcher la marche prévue ce jour-là à Quito, de Villaflora, au sud de la ville, jusqu’au parc Arbolito, au centre-nord. Au milieu des gaz lacrymogènes, les citoyens mobilisés ont repris leur route. Un gouvernement qui réprime, n’écoute pas et ne répond pas aux revendications est un gouvernement autoritaire et dictatorial. Attaquer la population avec des bombes et des gaz lacrymogènes n’est pas un signe de démocratie.




Les manifestants, avec leurs banderoles, slogans et drapeaux, expriment leur rejet du gouvernement du président Noboa et exigent l’abrogation du décret supprimant la subvention au diesel. Ce décret a déclenché la mobilisation nationale, qui dure depuis trois semaines dans différentes régions du pays. Par ailleurs, l’état d’urgence a été déclaré le 6 octobre dans dix des vingt-quatre provinces équatoriennes en raison de l’escalade des manifestations citoyennes.
Diverses forces de police, comme l’Unité de maintien de l’Ordre UMO et de l’armée ont encerclé la foule, l’empêchant d’avancer depuis le point de départ. Malgré le caractère pacifique de la marche, des gaz lacrymogènes ont été lancés pour disperser la foule sur l’avenue Napo. La foule s’est dispersée le long des routes secondaires jusqu’au quartier d’El Trébol. Des policiers à moto étaient également présents, encerclant les manifestants. Même les journalistes de divers médias, les photographes et les vidéastes n’ont pu éviter les coups, les bousculades et les fouilles.



Dans le sud de la ville, les habitants criaient aux policiers : « Vous êtes aussi des gens. Nous payons tous vos salaires, et vous nous attaquez. » On voyait une femme tenant une bougie remplie d’encens et disant aux soldats : « Ma sœur est morte d’un cancer. Où vont les fonds que le gouvernement prête au FMI ? Ils ne servent pas à financer les soins de santé, ni les appareils de dialyse. Nous mourons. »
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La Police nationale et les Forces armées ont mobilisé des centaines d’agents en uniforme pour garantir la paix dans la capitale, comme l’a déclaré le ministre de l’Intérieur John Reimberg . La ville s’est donc réveillée avec des clôtures, des routes fermées et des problèmes de circulation, notamment dans le sud de Quito. Paradoxalement, les tensions persistent.
Par Ivette Vallejo Real
Photographies : Ivette Vallejo, Diego Yela et Gisela Vallejo
Vidéos : Patricio Hidalgo









