Récemment, le maire de Bordeaux a décidé de mettre en pause le jumelage de Bordeaux avec la ville d’Ashdod en Israël, pause motivée par la gravité de la situation à Gaza. Aujourd’hui à l’Université d’été des mouvements sociaux et des solidarités, à Talence près de Bordeaux, nous rencontrons deux jeunes femmes qui font la grève de la faim depuis maintenant 13 jours, et demandent à faire pression sur la municipalité bordelaise. Elles nous expliquent qu’Ashdod est une ville qui joue un rôle bien particulier dans le génocide en cours à Gaza.

Ashdod est une ville portuaire, elle participe au blocus de l’aide humanitaire qui devrait arriver à Gaza. C’est là aussi qu’ont été incarcérés des membres des équipages de navires de la flottille pour la paix.

Face au silence assourdissant des institutions françaises et à l’inaction des dirigeants internationaux devant le génocide en cours à Gaza, ces deux jeunes femmes ont décidé de transformer leur propre corps en acte de résistance : elles sont en grève de la faim depuis 13 jours.

Les grévistes expliquent : « Une grève de la faim est une forme de protestation politique où mon corps privilégié et ma vie deviennent un enjeu de lutte en arrêtant de manger ».

Elles dénoncent la famine imposée au peuple palestinien par l’État israélien, qui utilise la faim comme arme de guerre, avec des conséquences humanitaires catastrophiques. À Gaza, les enfants meurent de malnutrition, les hôpitaux sont détruits, l’aide humanitaire bloquée. Et pendant ce temps, la diplomatie européenne détourne le regard.

Un acte de solidarité radical

La grève de la faim n’est pas un geste anodin. C’est un engagement total, un appel alarmant lancé au nom de la dignité humaine. Ces deux Bordelaises très courageuses refusent que la vie continue « comme si de rien n’était », alors qu’à quelques milliers de kilomètres, un peuple est affamé, bombardé, colonisé.

Leur combat vise aussi un symbole local : le jumelage entre la ville de Bordeaux et la ville israélienne d’Ashdod. Elles demandent son arrêt immédiat et pas qu’une simple suspension, estimant qu’un tel partenariat est inacceptable avec un État qui viole le droit international de manière systématique.

Un appel aux élus : prendre position, c’est maintenant

Ce jumelage n’est pas neutre. Il représente une forme de normalisation d’un régime d’apartheid et de colonisation. Le maintenir aujourd’hui, c’est envoyer un message clair : nous collaborons avec un État qui tue, affame et détruit en toute impunité. Alors qu’un jumelage entre villes est pensé comme un instrument de paix et de compréhension entre les peuples.

Les élus bordelais ont une responsabilité morale et politique. Ne pas agir, c’est cautionner. Il est temps que la ville de Bordeaux rompe avec ce silence complice et prenne une position claire : la solidarité avec les peuples opprimés ne peut être sélective.

Une voix qu’il faut entendre

La démarche de ces deux jeunes femmes est un cri. Un cri de révolte, de dignité, de justice. Un cri qui dérange, peut-être, mais qu’on ne peut ignorer. Leur grève de la faim est un miroir tendu à notre société : jusqu’à quand allons-nous regarder ailleurs ? Jusqu’à quand allons-nous tolérer l’intolérable ?

En rompant ce jumelage, Bordeaux enverrait un signal fort : l’impunité n’est pas une option. L’occupation, l’apartheid, la famine ne peuvent être banalisés.

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