Aux États-Unis, de 1996 à 2023, le nombre de femmes à la tête des 500 entreprises ayant les chiffres d’affaires les plus élevés (Fortune 500) est passé d’un famélique 0,2 % à 10,6 %. Parmi les cadres supérieurs, la représentation des femmes est aujourd’hui à 37 %, sous la zone paritaire, et tombe à 7 % pour les femmes de couleur, indiquent des statistiques publiées récemment dans le Harvard Business Review. (La Presse)
Au cours des derniers mois plusieurs entreprises américaines ont aboli leurs politiques d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI). Ce sont des grandes entreprises telles que: Walmart, John Deere, Target, American Airlines, Amazon, Boeing, Meta, Google, Disney, McDonald’s, Ford, Molson Coors, Tesla, X, Harley-Davidson, Jack Daniel’s. Toutes ces entreprises ont annoncé un recul des politiques EDI. (La Presse)
Certaines résistent à ce courant, comme Costco, Apple, Starbucks et Delta. Mais elles risquent de se faire poursuivre. Déjà, l’État du Missouri a accusé Starbucks d’utiliser un engagement en faveur de la diversité, de l’équité et de l’inclusion afin de discriminer sur la base de la race, du sexe et de l’orientation sexuelle. L’entreprise est accusée d’utiliser un système de quotas pour garantir que son conseil d’administration, par exemple, soit composé d’origines raciales et ethniques variées. « Nos programmes et avantages sont ouverts à tous et légaux », a répliqué la chaîne de cafés.(La Presse)
Malgré le vent de contestations contre les politiques EDI qui sévit présentement aux États-Unis et qui prend place dans les débats au Canada de certains milieux conservateurs. Les politiques d’équité, de diversité et d’inclusion du Canada résistent au vent anti-droit civique américain
On remarque, dans certains milieux associés à l’EDI, une tendance à dénoncer des personnes au nom de l’EDI plutôt qu’à la favoriser. Il y a donc une part de vérité dans les critiques concernant la censure ou la culture du bannissement. Mais je tiens à souligner que ces cas sont rares. J’entends souvent dire que les établissements d’enseignement adoptent une stratégie superficielle en matière d’EDI, privilégiant la représentation au détriment d’une véritable transformation culturelle, et que le processus entourant l’EDI est devenu très bureaucratique, explique David Robinson, directeur général de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université, qui représente des membres du corps professoral, des bibliothécaires, et des chercheurs et chercheuses dans 125 établissements postsecondaires au pays.
Au Québec, la loi à l’accès à l’emploi diffère grandement des lois américaines. La Loi sur l’accès à l’égalité en emploi s’applique à tout organisme public et entreprises composés de plus de 100 employés. Tandis que la Charte canadienne des droits et des libertés protège les employés des pratiques discriminatoires et s’applique à toute entreprise active au Canada.
Cette semaine, dans la foulée de la controverse, le comité exécutif de la Ville de Montréal a entériné la première Politique équité, diversité, inclusion (ÉDI) et antiraciste de la métropole.
Cette démarche s’inscrit dans la volonté de la Ville de renforcer ses engagements en matière de droits humains, de lutter contre les obstacles systémiques et organisationnels, ainsi que de promouvoir une culture organisationnelle représentative de la diversité montréalaise.
Cette nouvelle politique s’appliquera à tous les services et arrondissements de la Ville et proposera un cadre pour améliorer continuellement les pratiques internes, lutter contre toutes les formes de racisme et de discrimination et assurer que les engagements de la Ville en matière d’équité, de diversité et d’inclusion soient durables.
L’adoption de cette politique, c’est une déclaration forte de notre engagement envers une ville plus juste, plus inclusive et plus humaine. Montréal est riche de sa diversité, et nous avons le devoir de faire en sorte que chaque personne puisse y vivre pleinement, dans le respect et la dignité, a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Cette politique trace une voie claire vers une transformation durable de nos pratiques. Elle nous rappelle que l’équité, la diversité et l’inclusion ne sont pas des objectifs secondaires, mais des principes fondamentaux qui doivent guider chacune de nos décisions. C’est ainsi que nous construirons le Montréal de demain, à l’image de toutes celles et tous ceux qui y habitent En adoptant cette politique, nous affirmons que l’équité, la diversité et l’inclusion ne sont pas des intentions, mais des obligations, a souligné Gracia Kasoki Katahwa, responsable des ressources humaines et de la lutte au racisme et aux discriminations systémiques au comité exécutif de la Ville de Montréal.
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Source: Le journal La Presse
Matière d’équité : L’EDI entre résistance institutionnelle et contestation politique









