Selon Valérie Plante, la mairesse de Montréal, le projet de loi 104 (Loi modifiant diverses dispositions afin notamment de donner suite à certaines demandes du milieu municipal), déposé par la ministre des Affaires municipales du Québec, Andrée Laforest en mai dernier, affaiblit la métropole du Québec au sein de la Communauté métropolitaine de Montréal, appelée la CMM.

Le projet de la ministre introduit, pour la première fois dans une loi, en matière de représentation municipale le critère du nombre d’électeurs plutôt que celui de la population et des résidents de la métropole. Cette position réduit considérablement le poids décisionnel de Montréal au sein de la CMM qui regroupe plus de 80 municipalités.

Lors d’une conférence organisée par la chambre des commerces de Montréal, Valérie Plante a expliquer que se sont les villes qui donnent avant tout des services à la population qu’ils soient des électeurs ou non. L’agglomération de Montréal compte 1 282 000 électeurs inscrits sur les listes électorales, mais a une population reconnue en 2024 de 2 200 000 habitants sur un total de 4 300 000 à la CMM, soit 51 %.

Selon la mairesse de Montréal, l’utilisation du critère du nombre d’électeurs omet la mission importante de la métropole du Québec. Dont la vocation est internationale, c’est l’endroit au Québec où l’on retrouve plusieurs sièges sociaux, des institutions de classe mondiale et surtout une population cosmopolite. Montréal est la seule ville du Québec ayant quatre grands sites universitaires et de nombreuses institutions de recherches de calibre internationale. Chaque année, Montréal reçoit des dizaines de milliers d’étudiants et plusieurs centaines de chercheurs de tous les coins de la planète. La Métropole reçoit chaque année plusieurs dizaines de milliers de nouveaux arrivants et des demandeurs d’asile qui proviennent de partout à travers le monde. Montréal est la porte d’entrer du Québec sur le reste du monde.

Lors de la conférence, devant plusieurs centaines de personnes, la mairesse à profiter de l’occasion pour rappeler les grands dossiers qu’elle a piloté au cours de ses deux mandats à la mairie de Montréal. Tel que le nouveau plan d’urbanisme et de mobilité déposé publiquement, il y a quelques jours.

Pour la première fois dans l’histoire de Montréal, la mobilité et l’urbanisme sont pensés ensemble dans un seul et même plan. C’est une petite révolution qui nous permet de propulser notre métropole dans le 21e siècle. Dans les prochaines années, la population montréalaise va continuer de croître; nous devons dès maintenant mettre en place les conditions nécessaires pour accueillir 200 000 nouveaux logements tout en planifiant les déplacements de demain. Nos experts ont conçu un réseau de mobilité aligné sur les projections démographiques à l’horizon 2050. Résultat : un plan ambitieux de plus de 360 km de transport collectif structurant, dont 180 km de tramway, avec pour objectif que 75 % des déplacements se fassent en transport collectif ou actif. D’ici là des aménagements transitoires seront mis en place pour assurer un service à la population et afin de générer de l’achalandage, a déclaré la mairesse.

Valérie Plante termine son mandat à la mairie de Montréal le 2 novembre prochain, elle a récemment pris la décision de ne pas se représenter comme mairesse.