Les beaux jours d’octobre sont révolus, et la période la plus sombre de l’année s’annonce : jusqu’au solstice d’hiver, les jours raccourciront inexorablement. Mais l’obscurité invite aussi à se créer un cocon douillet, à allumer une bougie, à lire un beau texte… Peut-être inviterez-vous des amis qui vous comprennent et avec qui vous partagez cette douce chaleur, autour d’une conversation agréable – peut-être une conversation sur ce que signifie le bonheur pour vous !

par Eva Maria Gent

Dans mon courriel de lundi dernier, j’indiquais que le sujet « Préparation à la guerre » avait déjà été introduit dans de nombreuses écoles…

À ma grande surprise et pour mon plus grand plaisir, une amie m’a alors donné un conseil qui m’a redonné espoir : grâce à sa formation d’enseignante, elle savait qu’il existait un « inventeur » de la matière scolaire « Bonheur » : Ernst Fritz-Schubert. J’ai fait une recherche sur Internet et j’ai trouvé le directeur d’école d’Heidelberg qui a introduit cette matière dans son établissement en 2007.

Avec une équipe de psychologues, de thérapeutes et d’enseignants, il a élaboré un programme concret à cet effet. Le concept d’éducation au bonheur qu’ils ont créé est unique. L’idée fondamentale de Fritz Schubert était la suivante : nous devons aider nos enfants à découvrir leur potentiel et à croire en eux, car seuls les enfants forts sont des enfants heureux ! Il a consigné ces réflexions, entre autres, dans son livre : « Le bonheur s’apprend ».

Trouver des personnes
qui ressentent et comprennent ce que nous ressentons
est peut-être le plus grand bonheur sur terre.
Carl Spitteler

Dans les écoles où la notion de bonheur est abordée, la vie scolaire se transforme profondément : les élèves acquièrent des compétences essentielles à la vie et prennent soudainement plaisir à apprendre. Selon Fritz-Schubert, cela inclut : le développement de la créativité dans la résolution de problèmes, la prise de responsabilité, l’art de convaincre, la résolution de conflits, la découverte et le développement d’intérêts et de talents, la sensibilisation à la santé, et bien plus encore. Lorsque les enfants comprennent les bienfaits d’une vie saine et courageuse, au sens platonicien du terme, lorsqu’ils apprennent qu’il est bien plus probable d’obtenir une reconnaissance durable de la part de la communauté par des actions justes que par une consommation excessive, par exemple, ils deviennent des personnes plus responsables, plus altruistes et plus attentives aux autres. Ces enfants sont plus heureux et en meilleure santé que ceux qui se conforment aux attentes d’autrui ou qui se soumettent à la loi du plus fort.

Les médias sont également fascinés par ce modèle éducatif, comme vous pouvez le lire, par exemple, dans cet article de journal sur l’enseignement du sujet « Bonheur » dans une école de Radebeul.

En 2009, Ernst Fritz-Schubert a fondé l’ Institut pour le développement de la personnalité, une organisation à but non lucratif. À l’automne 2014, sous son impulsion, la pédagogie positive a été introduite comme discipline universitaire au sein des sciences de l’éducation en Allemagne. Le professeur Olaf-Axel Burow, pédagogue de la Gestalt et professeur de pédagogie générale ayant enseigné pendant de nombreuses années à l’Université de Kassel, a joué un rôle déterminant dans cette évolution. Il constatait que le plaisir d’apprendre avait largement disparu de la pédagogie allemande : comment expliquer autrement que des enfants curieux perdent parfois leur joie d’apprendre dès l’école primaire, et que tant d’enseignants dévoués se sentent dépassés et tombent malades ? Selon Burow, l’une des causes de cette surcharge de travail, tant pour les enseignants que pour les élèves, réside dans une conception erronée de la nature humaine et dans des stratégies pédagogiques inadaptées qui submergent aussi bien les enseignants que les élèves. Dans son ouvrage « Pédagogie positive », il décrit sept voies vers le plaisir d’apprendre et une expérience scolaire épanouissante, et une évidence s’impose : une autre vision de l’école est possible !

Depuis le début du XXe siècle, d’autres approches ont vu le jour, comme celles des écoles Waldorf, Montessori, des écoles libres et des écoles de redressement. Leur principe fondamental repose sur la conviction que les enfants ont une soif d’apprendre naturelle, souvent entravée par la pression de la performance et une pédagogie rigide et autoritaire.

Le bonheur doit être cultivé à l’âge adulte, même s’il n’est pas un état permanent : il se manifeste par vagues et se répète à chaque instant. Mais le bonheur ne surgit pas de lui-même. Il est le fruit de nos décisions, ou de nos omissions, et des actions qui en découlent. Et avant nos actions, il y a nos pensées : le bonheur de votre vie dépend de la qualité de vos pensées, comme Marc Aurèle le savait déjà.

Des recherches scientifiques récentes ont également démontré que le bonheur est entre nos mains, ou plutôt, dans notre pensée positive. Nous devrions déconstruire les schémas de pensée et les habitudes néfastes et adopter des attitudes et des mentalités qui nous rendent plus réceptifs au bonheur. Nombreux sont ceux qui cherchent constamment des raisons pour lesquelles ils « n’ont tout simplement pas de chance ». C’est là que réside le problème. Car la pensée négative, et la répétition constante de mauvaises nouvelles et de pensées angoissantes concernant un avenir incertain, créent précisément ces états indésirables. Par conséquent : « Soyez attentif à vos pensées » (voir « Psychohygiene » de Viktor Frankl).

Ce soir, nous avons une nouvelle occasion d’orienter collectivement nos pensées vers une perspective positive : la paix dans le monde de demain. Plus ces pensées de paix convergeront simultanément vers le champ morphogénétique à 21 h, plus grandes seront les chances que cette période de transition nous apporte la paix. Cette lettre d’information des Pionniers du Changement s’inscrit parfaitement dans cette thématique.

Je nous souhaite à tous une bonne semaine remplie de pensées positives.

Eva-Maria Gent
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