« Le Sahel n’est pas une carte,
c’est une plaie ouverte que personne ne veut refermer.
Mali, c’est son cœur brisé. »

LE ROYAUME, LE COLONIALISME ET LA RÉPUBLIQUE ÉCHOUÉE

Le Mali était un empire avant d’être un pays

Un territoire qui a donné au monde Tombouctou, les routes de l’or, la sagesse saharienne et d’innombrables caravanes qui traversaient le désert comme si le désert lui-même avait une mémoire.

Au XIVe siècle, sous Mansa Moussa, c’était l’une des régions les plus riches du monde. L’or y coulait à flots. Les bibliothèques étaient de véritables temples. Les manuscrits voyageaient plus loin que les armées. La parole d’une personne valait plus qu’une arme à feu.

Puis la France arriva. Elle traça des lignes droites dans le sable, inventa des frontières là où jadis existaient clans, fleuves, pactes et silences. Elle détruisit d’anciens équilibres et sema les germes d’un État incapable de fonctionner sans surveillance. Elle remplaça les routes commerciales par l’exploitation des ressources. Elle substitua la sagesse par l’obéissance. Elle remplaça les caravanes par une administration forcée. La carte coloniale n’apporta pas l’ordre. Elle engendra des fractures qui demeurent ouvertes.

Aujourd’hui, le Mali est confronté à une situation que peu d’autres pays pourraient endurer : une montée du djihadisme depuis le nord, telle une tempête sans fin ; des coups d’État militaires à répétition, comme si l’histoire était sans issue ; des sanctions régionales qui étouffent son économie ; un effondrement financier qui empêche l’État d’entretenir écoles, hôpitaux et routes ; des migrations massives vers l’Europe qui vident des villages entiers ; le retrait total de l’Occident qui crée un vide dangereux ; et un climat qui se réchauffe 50 % plus vite que la moyenne mondiale.

Le Sahel ne s’effondre pas de lui-même. Il est ravagé par le réchauffement climatique, la guerre, la négligence et la cupidité.

1. UN PAYS ENLEVÉ PAR LA GÉOGRAPHIE

Le Mali est un pays fracturé par le climat et l’économie. Soixante-cinq pour cent de son territoire est désertique, un terrain qui exige des investissements colossaux. La construction d’un kilomètre de route dans la bande saharienne coûte plus de 1,2 million de dollars américains, et son entretien représente un coût supplémentaire de 150 000 dollars par an en raison de l’érosion. Dans cet environnement hostile, plus de 20 millions de personnes survivent, souvent avec moins de 2 dollars par jour, prises au piège entre sécheresses, du glissement de terrain et des routes qui s’effondrent avant même d’atteindre les marchés.

Soixante-dix pour cent de la population dépend de l’agriculture, mais les pertes liées au changement climatique ravagent l’économie rurale. Chaque mauvaise saison peut anéantir des récoltes d’une valeur de 300 millions de dollars américains, et la réduction des précipitations cause déjà des dégâts estimés à 1,1 milliard de dollars américains par an. La désertification contraint le gouvernement à consacrer 400 millions de dollars américains à des programmes d’atténuation qui restent toujours insuffisants, car le climat évolue plus vite que n’importe quelle politique publique. Le Mali perd des terres fertiles à un rythme équivalent à 50 millions de dollars américains de productivité agricole perdue chaque année.

Le pays peine à survivre avec un PIB de 19,2 milliards de dollars américains, une économie bien trop modeste pour supporter les coûts liés au désert. Un revenu par habitant de 860 dollars américains révèle une nation étouffée par des conditions climatiques extrêmes qui lui coûtent chaque année entre 2,5 et 3 milliards de dollars américains en dommages directs. Ce n’est pas un pays pauvre par choix. C’est un pays accablé par une géographie impitoyable et une crise climatique qui exige davantage de ressources que le Mali ne peut en produire.

2. LE SAHEL SOUS LE FEU

Depuis 2012, le Mali vit dans un état de guerre perpétuelle et paie un prix qu’aucun autre État du continent n’a pu supporter sans s’effondrer. Les combats ont fait plus de 10 000 morts, un chiffre qui, en termes économiques, équivaut à une perte de main-d’œuvre et de productivité estimée à 480 millions de dollars américains au cours de la dernière décennie. Les deux millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays représentent un coût humanitaire annuel de plus de 600 millions de dollars américains pour les abris, la nourriture et l’aide de base – des ressources dont le pays est dépourvu et que la communauté internationale ne fournit qu’au compte-gouttes.

Les attaques armées dépassent les 1 000 incidents par an, un cycle de violence qui engendre des pertes estimées à 1,3 milliard de dollars, notamment en raison de la destruction des infrastructures, de la fermeture des marchés et de la perturbation des voies de circulation. Chaque route coupée paralyse les chaînes d’approvisionnement qui acheminent pour plus de 200 millions de dollars de bétail, de céréales et de biens essentiels. Ce conflit ne se contente pas de tuer ; il vide des territoires entiers, paralyse des villes et fragmente des économies rurales déjà fragilisées par le changement climatique.

L’État a perdu tout repère, tant physique que politique. Kidal, Gao et Tombouctou fonctionnent comme des archipels de milices où l’autorité s’acquiert par les armes, et non par les lois. Les Touaregs, les Dogons, les Bambaras et les Peuls se disputent des ressources infimes. L’eau vaut plus que l’or. Un puits peut permettre de contrôler une vallée où le bétail représente une valeur de 50 millions de dollars. Un chemin sûr peut faire la différence entre commercer et mourir.

La guerre au Sahel n’est pas religieuse. Elle est territoriale. Elle est historique. C’est une pure question de survie dans une région du monde où chaque conflit coûte plus cher que ce que le Mali peut reconstruire et où la paix finit toujours par coûter plus cher que la guerre.

3. LA CHUTE DE L’ORDRE FRANÇAIS

Le retrait français n’était pas un geste symbolique. Il a marqué la fin d’une structure militaro-économique qui a coûté 12 milliards de dollars entre les opérations Serval et Barkhane. Paris a mobilisé 5 000 soldats, entretenu des convois pour un coût annuel de 900 millions de dollars, mené 2 000 opérations en une décennie et financé des bases opérationnelles avancées dont le fonctionnement nécessitait près de 70 millions de dollars par an. Malgré cet investissement colossal, le contexte sécuritaire s’est dégradé. Les groupes djihadistes n’ont pas diminué ; ils se sont multipliés. Le nombre de cellules armées est passé de trois structures principales en 2013 à plus de 15 factions actives en 2021, une augmentation telle que le Mali doit désormais consacrer 450 millions de dollars par an à sa seule défense intérieure.

La rupture de 2022 était inévitable. L’État malien estimait ses pertes économiques indirectes à plus de 1,4 milliard de dollars américains, dues aux routes bloquées, aux marchés fermés, aux évacuations et aux dégâts cumulés causés aux infrastructures publiques pendant l’intervention française. La présence internationale, au lieu de soutenir le pays, l’accablait. Le coût politique était également devenu insupportable. La France a perdu sa légitimité auprès des populations vivant avec moins de 900 dollars américains par an, témoins de l’incapacité des dépenses militaires étrangères à améliorer leur sécurité ou leur économie.

Lorsque le Mali a expulsé la France et l’ONU, il a rompu des décennies de dépendance. C’était un acte risqué, mais aussi un acte de souveraineté. Le drapeau français est tombé à Bamako, et avec lui s’est achevée une ère où le Sahel était administré depuis Paris, et non depuis le désert lui-même. Pour le Mali, ce jour n’a pas marqué la fin d’une alliance. Il a marqué la fin d’un modèle devenu intenable, tant moralement qu’économiquement.

4. L’ESSOR DE L’ARMÉE

Le Mali n’a pas changé de gouvernement, il a changé d’époque

Trois coups d’État en moins de dix ans ont clairement démontré que le modèle politique hérité de 1960 ne pouvait plus soutenir un pays fragmenté, appauvri et en proie à la violence. Le dernier coup d’État, mené par Assimi Goïta, a bouleversé le paysage politique et mis fin à des décennies de dépendance extérieure. Les conséquences qui ont suivi ont eu un coût politique et économique exorbitant.

La rupture avec Paris a entraîné la fin d’accords de coopération d’une valeur de 240 millions de dollars par an, ainsi que la suspension de programmes civils d’une valeur de 180 millions de dollars. L’expulsion de la MINUSMA a créé un déficit logistique équivalent à 1,2 milliard de dollars de capacités opérationnelles que le Mali ne peut combler sans s’endetter. La signature de nouveaux accords avec la Russie a impliqué des engagements en matière d’armement, de formation et de soutien technique d’une valeur de 200 millions de dollars par an, en plus de concessions minières dont la transparence reste à démontrer.

En déclarant la fin des élections « imposées », le gouvernement militaire s’est privé d’accès aux financements internationaux. La Banque mondiale a gelé des décaissements de 300 millions de dollars et la CEDEAO a imposé des sanctions qui ont bloqué des échanges commerciaux pour un montant de près de 900 millions de dollars. Chaque décision souveraine a eu un coût immédiat.

L’armée promet de restaurer l’État, mais elle le fait alors que l’économie est en chute libre. La sécurité absorbe 40 % du budget national, soit 1,1 milliard de dollars, un fardeau insoutenable pour un pays dont le PIB s’élève à 19,2 milliards de dollars. Le Mali tente de reprendre le contrôle, mais il le fait avec un État affaibli, une guerre en cours et des finances publiques qui s’épuisent plus vite que la souveraineté ne peut être consolidée.

5. LA RUSSIE N’EST PAS GRATUITE

Le retrait de la France a créé un vide que Moscou a comblé avec une rapidité chirurgicale. D’abord Wagner, puis l’État russe lui-même. Ce que beaucoup ont présenté comme une alliance stratégique s’est traduit pour le Mali par des engagements financiers et des concessions économiques bien supérieurs aux accords précédemment conclus avec l’Occident. Les contrats de sécurité, estimés à 200 millions de dollars par an, comprennent le déploiement de personnel, des opérations conjointes et des frais logistiques supplémentaires qui peuvent porter le coût réel à 260 millions de dollars, selon l’ampleur des missions.

La vente d’armes a encore alourdi la facture. Le Mali a acquis des hélicoptères, des drones de reconnaissance et des systèmes de missiles d’une valeur d’environ 320 millions de dollars, auxquels s’ajoutent 40 millions de dollars de pièces détachées et de frais de maintenance annuels. La formation militaire dispensée par Moscou représente un autre volet du budget, d’un montant de 25 millions de dollars, financé en partie par des concessions sur des gisements d’or et de lithium situés dans des régions sous contrôle étatique.

L’accès privilégié aux mines et aux axes stratégiques a un coût. Les entreprises russes ont acquis des participations directes dans des opérations générant un chiffre d’affaires potentiel de 500 millions de dollars par an, une somme que le Mali ne contrôle pas pleinement. Elles ont également obtenu des permis d’exploitation sur des corridors où transite, par voie terrestre, des marchandises d’une valeur de plus de 2 milliards de dollars par an, une position qui leur confère une influence politique autant que des profits.

Le prix payé par le Mali n’est pas symbolique. Il est géoéconomique. La Russie n’est pas venue libérer le pays. Elle est venue occuper l’espace laissé vacant par la France et négocier en position de force, s’assurant des avantages qui dépassent largement le cadre du conflit sahélien.

6. L’OR QUI NE BRILLE PAS POUR LE PEUPLE

Le Mali est l’un des géants producteurs d’or d’Afrique. Sa production annuelle de 72 tonnes d’or le place parmi les trois premiers exportateurs de la région. Cette production génère 4,5 milliards de dollars d’exportations, un chiffre considérable pour une économie dont le PIB total atteint à peine 19,2 milliards de dollars. En clair, plus de 70 % de ses recettes en devises dépendent d’un métal qui quitte le pays par avions blindés, franchissant des frontières où l’État est quasiment absent.

Cependant, cette richesse ne tombe jamais entre les mains du public. Trois grandes compagnies minières étrangères détiennent des contrats qui garantissent des revenus dépassant 1,8 milliard de dollars par an, grâce à des exonérations fiscales historiques et à des régimes fiscaux permettant le rapatriement de jusqu’à 90 % des bénéfices sans véritable contrôle de l’État. Des réseaux privés locaux, liés aux élites politiques et économiques, gèrent des circuits d’exportation parallèles qui acheminent environ 600 millions de dollars par an en dehors des circuits officiels.

L’absence de présence gouvernementale a permis l’essor de mines artisanales contrôlées par des milices. Ces groupes gèrent des territoires où l’or est extrait manuellement et vendu à des intermédiaires à des prix bien inférieurs au cours international. Ce marché informel brasse plus de 800 millions de dollars par an et finance des groupes armés opérant hors de tout contrôle gouvernemental. Par ailleurs, des entreprises soutenues par des forces étrangères opèrent sous protection militaire et obtiennent des permis spéciaux pour extraire et transporter le minerai sans restriction, générant ainsi des profits supplémentaires estimés à 300 millions de dollars.

L’or malien est une richesse pour quelques-uns. Et de la poussière pour des millions d’autres qui n’ont jamais vu une seule pièce de cette fortune enfouie sous leurs pieds.

7. LA FAIM COMME ARME

La faim au Mali n’est pas une fatalité. C’est une stratégie mise en œuvre sur une terre meurtrie. Plus de 3,6 millions de Maliens vivent dans une grave insécurité alimentaire et ont besoin d’une aide immédiate. Chaque année, le pays a besoin de programmes d’aide d’une valeur de 450 millions de dollars américains, mais seule une fraction parvient à destination, car la guerre et la géopolitique imposent d’autres priorités. Le Sahel est impitoyable, et son économie l’est tout autant.

Les sécheresses persistantes détruisent chaque année des récoltes d’une valeur équivalente à 280 millions de dollars américains. En cas de sécheresse, les rendements du mil, du sorgho et du riz chutent de 20 à 40 %, engendrant un déficit alimentaire que le gouvernement peine à combler. Le prix du blé importé a flambé de 70 % depuis 2021 en raison des crises mondiales, contraignant le gouvernement à dépenser 150 millions de dollars américains supplémentaires pour des achats d’urgence, insuffisants pour satisfaire la demande urbaine.

Les marchés ruraux sont contrôlés par des réseaux mafieux qui manipulent les stocks et doublent les prix en période de pénurie, générant ainsi plus de 90 millions de dollars de profits illicites. Les routes commerciales restent bloquées par des groupes armés qui extorquent les transporteurs et perçoivent des péages illégaux totalisant 40 millions de dollars par an. Dans les zones assiégées, la nourriture est à la fois un enjeu de négociation et une arme politique.

Les programmes internationaux s’interrompent dès que la sécurité s’effondre. La fermeture des couloirs humanitaires a bloqué des opérations d’une valeur de 70 millions de dollars, affectant des régions où une seule livraison peut être fatale.

La faim n’est pas un phénomène naturel. C’est une conséquence géopolitique orchestrée par ceux qui considèrent la rareté comme un outil de contrôle.

8. LA MIGRATION : UN SENS UNIQUE

Chaque année, plus de 150 000 jeunes Maliens tentent de quitter le pays, un exode humain qui représente une perte de main-d’œuvre estimée à 600 millions de dollars par an en termes de productivité future. Nombre d’entre eux partent avec à peine 300 dollars en poche, confiés à des réseaux qui leur facturent jusqu’à 2 500 dollars pour les emmener en Algérie, en Tunisie ou en Libye – des routes où la mort est plus fréquente que l’arrivée. Le voyage complet vers l’Europe peut coûter 6 000 dollars, une somme exorbitante dans une économie où une grande partie de la population vit avec moins de 2 dollars par jour.

L’Europe parle de « crise migratoire », mais la véritable crise se situe à Bamako, Gao, Mopti et Kidal, villes où le chômage des jeunes dépasse les 40 %, où les fermetures de marchés dues aux conflits entraînent des pertes annuelles de 200 millions de dollars, et où l’État alloue moins de 20 millions de dollars aux programmes de maintien dans l’emploi. Il n’y a pas de réelles perspectives. Il y a un abandon structurel.

Ceux qui partent ne fuient pas l’Afrique.

Ils fuient un système international qui investit 1 milliard de dollars dans des opérations militaires au Sahel, mais moins de 120 millions dans la création d’emplois. Ils fuient un climat qui détruit des récoltes d’une valeur de 280 millions de dollars par saison. Ils fuient une économie où le salaire urbain moyen ne dépasse pas 110 dollars par mois.

Chaque Malien qui traverse le Sahara quitte un pays dont il sait qu’il ne peut lui offrir d’avenir. La migration n’est pas un choix. C’est une tentative désespérée de survivre dans un monde qui a choisi d’ignorer le Sahel tant que celui-ci ne franchit pas la Méditerranée.

9. RÉSISTANCE CULTURELLE. LE PAYS QUI NE MEURT PAS

Le Mali survit malgré l’effondrement de son économie et la fragmentation de son territoire. La culture devient le dernier rempart d’un pays qui refuse de disparaître. Dans les villages, les femmes assurent plus de 70 % de la production agricole domestique, un effort collectif équivalent à 900 millions de dollars de travail non rémunéré, essentiel pour éviter les pénuries alimentaires. Parallèlement, les anciens perpétuent les traditions orales, un patrimoine dont la valeur symbolique dépasse toute valeur monétaire, mais dont l’impact économique se mesure en pertes de tourisme culturel, estimées à 120 millions de dollars par an depuis que le conflit a interrompu les circuits historiques.

Les enseignants dispensent leurs cours sous les arbres, car de nombreuses écoles ont été détruites ou abandonnées. Le maintien de ces écoles de fortune nécessite des programmes d’urgence dont le coût annuel s’élève à 35 millions de dollars américains. Sans ces programmes, plus de 500 000 enfants seraient exclus du système éducatif. Les musiciens, gardiens de l’identité malienne, font vivre une industrie culturelle qui génère encore 25 millions de dollars américains, malgré l’annulation des concerts et des festivals pour des raisons de sécurité, ce qui a entraîné une baisse de revenus de près de 60 % depuis 2015.

Les caravanes continuent de traverser le désert car celui-ci n’a pas d’État et parce que le commerce transsaharien y brasse près de 400 millions de dollars par an de marchandises, de bétail et de sel. C’est un circuit ancestral qui perdure sans État car il obéit à une logique qui dépasse le cadre politique : celle des échanges humains.

10. QUEL AVENIR RESTE-T-IL AU MALI ?

Le Mali se dirige vers un avenir incertain, pris en étau entre des forces qui dépassent son échelle de taille et son économie. Le djihadisme interne continue de s’étendre et contrôle désormais des corridors par lesquels circulent chaque année des marchandises d’une valeur de 700 millions de dollars, paralysant des axes routiers essentiels et contraignant l’État à dépenser 450 millions de dollars dans des opérations militaires qui ne parviennent pas à enrayer les pertes territoriales. La lutte franco-russe pour le Sahel a alourdi le fardeau : contrats de défense, concessions minières et accords bilatéraux dépassant 500 millions de dollars mobilisent des ressources qui auraient pu financer des écoles, des hôpitaux ou des infrastructures de base. La crise climatique, la plus brutale d’Afrique de l’Ouest, détruit les récoltes, déplace le bétail et engendre des dommages directs estimés à 1,1 milliard de dollars par an – une somme inabordable pour un pays dont le budget de l’État ne s’élève qu’à 3,2 milliards de dollars.

Et pourtant, le Mali a trois atouts en sa faveur.

  1. Le premier atout est un peuple habitué à résister, un capital humain dont la valeur ne se mesure pas en dollars, mais qui soutient des économies locales équivalentes à 1 milliard de dollars américains dans l’agriculture, le commerce et l’artisanat.
  2. Le second est un territoire possédant l’un des plus grands potentiels solaires du continent, capable de générer jusqu’à 200 gigawatts et d’attirer des investissements dépassant 25 milliards de dollars si la stabilité existait.
  3. Le troisième élément est une identité historique qu’aucun empire n’a réussi à effacer, un patrimoine culturel qui, s’il était réactivé, pourrait reconstruire un secteur touristique dévasté qui générait auparavant 180 millions de dollars par an.

L’avenir n’est pas écrit

Mais Mali a déjà fait son choix : rompre avec tout le monde pour tenter d’être lui-même, même si ce chemin coûte plus cher que l’obéissance qui lui a été imposée pendant soixante ans.

11. CE QUE LE MALI DOIT CONSTRUIRE (2030-2050)

Le Mali ne sortira pas de la pauvreté par des discours ou des armes. S’il en sort un jour, ce sera grâce à de véritables infrastructures entre 2030 et 2050. Ces infrastructures ont un nom, un coût et un calendrier précis. Ce n’est pas de la poésie, c’est un budget.

  1. L’énergie solaire pour tout le pays

Aujourd’hui, une grande partie de la population n’a pas un accès fiable à l’électricité. Électrifier au moins 80 % des Maliens grâce à l’énergie solaire et à une infrastructure de réseau de base nécessiterait environ 15 milliards de dollars américains entre 2030 et 2050.

  • Parcs solaires à grande échelle : 8 milliards de dollars américains
  • Réseaux de transport et de distribution : 5 milliards de dollars américains
  • Mini-réseaux ruraux et kits domestiques : 2 milliards de dollars
  1. Des routes qui unissent le pays

La réhabilitation et la construction d’au moins 5 000 km de routes asphaltées et résistantes aux intempéries coûteraient environ 7,5 milliards de dollars américains, soit une moyenne de 1,5 million de dollars par kilomètre dans les régions sahariennes. Sans routes, il n’y a ni commerce ni gouvernement.

  1. eau, irrigation et sécurité alimentaire

Le Mali doit faire du fleuve Niger et de ses aquifères une ressource vitale. La construction de barrages de taille moyenne, de systèmes d’irrigation, de puits profonds et de réseaux de distribution rurale nécessiterait un investissement de 6 milliards de dollars américains.

  • Programmes d’irrigation à grande échelle : 3 milliards de dollars américains
  • Puits et systèmes locaux : 1,5 milliard de dollars américains
  • Stockage d’eau et petits barrages : 1,5 milliard de dollars américains
  1. L’éducation et la santé comme piliers

Pour enrayer l’exode rural vers le désert, le Mali devrait investir au moins 1 milliard de dollars supplémentaires par an dans l’éducation et 800 millions de dollars par an dans la santé pendant vingt ans. Cela représente 36 milliards de dollars entre 2030 et 2050.

Au total, un plan sérieux d’éradication de la pauvreté nécessiterait des investissements d’environ 64,5 milliards de dollars américains sur deux décennies. C’est moins que ce que le monde dépense en une année de guerre, mais c’est ce qui fait la différence entre un pays condamné et un pays d’avenir.

12. QUI PAIE LA TRANSFORMATION DE MALI (ET QU’EXIGE-T-ELLE EN RETOUR)

Un plan de transformation de 64,5 milliards de dollars ne se finance pas par des discours ou des promesses. Il est financé par des acteurs réels, aux intérêts clairement définis et aux risques calculés. Le Mali peut sortir de la pauvreté, mais il doit savoir qui finance le plan et ce que chaque partie attend. Aucun bailleur de fonds international n’agit gratuitement.

1. Investissement en Afrique : le début du voyage

L’Union africaine pourrait contribuer à hauteur de 3 milliards de dollars sur 20 ans par le biais du Fonds africain de développement. C’est une somme modeste, mais indispensable : projets pilotes, routes stratégiques et électrification rurale.

En contrepartie, il demande une stabilité politique minimale, sans coups d’État, et une transparence dans les projets.

2. La Chine : l’acteur capable de financer l’impossible

La Chine a la capacité de couvrir jusqu’à 25 milliards de dollars américains en infrastructures solaires, routes et réseaux électriques.

Elle le ferait grâce à des prêts à taux préférentiels de la Banque d’import-export (Exim Bank), à des taux proches de 2%.

Mais le prix est clair :

  • Accès aux mines de lithium, d’or et de phosphate
  • Contrats de construction pour les entreprises chinoises
  • Influence stratégique au Sahel

Le Mali doit négocier sans céder sa souveraineté.

3. États du Golfe : L’énergie au service de la stabilité

L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Qatar peuvent investir 10 milliards de dollars dans l’énergie solaire et l’agriculture d’ici 2030-2050.

Ils exigent :

  • Sécurité garantie dans les secteurs d’investissement
  • Droits préférentiels sur les futures exportations d’énergie

4. Union européenne : investissements pour freiner les migrations

L’UE pourrait contribuer à hauteur de 8 milliards de dollars aux infrastructures sociales, à la santé et à l’emploi des jeunes. Elle demande sans le cacher :

  • Réduction des flux migratoires
  • Contrôle des frontières
  • Programmes de retour « volontaires »

5. La Banque mondiale et la BID africaine

Ensemble, ils peuvent financer 12 milliards de dollars américains pour des barrages, l’irrigation et l’approvisionnement en eau. En contrepartie, ils exigent des réformes :

  • Moins de subventions improductives
  • Contrôle fiscal
  • Indicateurs anti-corruption

6. secteur privé mondial

Si le Mali parvient à stabiliser sa sécurité, il pourrait attirer 6,5 milliards de dollars d’investissements dans les secteurs minier et des énergies renouvelables. Prix ​​: contrats de 20 à 30 ans.

En résumé

Pour sortir de la pauvreté, le Mali doit développer ses infrastructures, mais aussi apprendre à négocier efficacement. Un financement n’est pas une aumône. Et un pays qui signe des accords sans stratégie finit par troquer la pauvreté contre la dépendance.

13. LES MATIÈRES PREMIÈRES DU MALI ET LEUR VALEUR RÉELLE EN USD

Le Mali est un pays pauvre qui regorge de richesses colossales. Le problème n’est pas ce qu’il possède, mais ce que les autres lui prennent. Voici le tableau horizontal, clair, net et prêt à être copié.

Tableau — Principales matières premières du Mali (2024)

(volume + valeur estimée en USD)

OR — 72 tonnes/an | 4,5 milliards de dollars US

COTON — 760 000 tonnes | 420 millions de dollars US

ÉLEVAGE (bovins, chèvres, moutons) — 48 millions de têtes | 1,15 milliard de dollars

MANGUES FRAÎCHES ET TRANSFORMÉES — 620 000 tonnes | 180 millions de dollars US

BEURRE DE KARITÉ (noix) — 350 000 tonnes | 110 millions de dollars US

GOMME ARABIQUE — 30 000 tonnes | 62 millions de dollars US

PHOSPHATES — 400 000 tonnes | 55 millions de dollars US

SEL DU SAHARA — 450 000 tonnes | 40 millions de dollars américains

OR ARTISANAL (non enregistré) — 20 à 25 tonnes | 1,2 milliard USD (marché informel)

LITHIUM (GISEMENTS D’EXPLORATION) — réserves estimées à 700 000 tonnes | potentiel annuel futur : 1 milliard de dollars US

URANIUM (NORD DU MALI) — réserves mineures | potentiel de 150 millions de dollars US

FER (RÉGION DE BALE) — Potentiel de 3,5 millions de tonnes | Valeur estimée : 90 millions de dollars US

OR NUBIEN (OR ALLUVIAL) — variable | 100 millions USD

Analyse rapide — Le paradigme de la richesse pauvre

Le Mali produit chaque année plus de 7,5 milliards de dollars de matières premières, mais seulement 15 à 20 % restent dans le pays. Le reste est perdu à cause de :

  • Chaînes d’exportation contrôlées par des entreprises externes
  • Contrats signés à Paris, Moscou ou Dubaï
  • Contrebande transfrontalière
  • L’exploitation minière artisanale capturée par les milices
  • Imposition minimale dans le cadre des régimes fiscaux hérités du colonialisme

L’exploitation artisanale de l’or génère à elle seule 1,2 milliard de dollars américains qui ne transitent jamais par l’État. C’est un pays suffisamment riche pour financer les routes, les hôpitaux et l’énergie solaire, mais pris au piège d’un système qui transforme l’abondance en dépendance.

14. LE PILLAGE INVISIBLE : CE QUE LE MALI PERD ET CE QU’ELLE POURRAIT GAGNER

Le Mali n’est pas pauvre. Le Mali est appauvri. La différence réside dans les sommes qui n’atteignent jamais l’État et dans les millions de dollars qui disparaissent avant même d’avoir pu être versés à une fonction publique.

Voici les pertes réelles, nettes et concrètes en dollars américains.

1. Tableau des pertes annuelles du Mali (contrefaçons + fraude fiscale + contrats inégaux)

OR DE CONTREBANDE — 25 tonnes/an | 1,65 milliard de dollars

EXPLOITATION MINIÈRE ARTISANALE CONTRÔLÉE PAR DES MILICES — variable | 580 millions USD

FUITE FISCALE DES COMPAGNIES MINIÈRES ÉTRANGÈRES — impôts impayés | 420 millions de dollars

EXPORTATIONS DE COTON NON DÉCLARÉES — 100 000 tonnes | 55 millions de dollars US

TRANSPORT TRANSFRONTALIER ILLÉGAL DE BÉTAIL — 3 millions de têtes | 85 millions de dollars

GOMME ARABIQUE DÉTOURNÉE VERS LES MARCHÉS INFORMELS | 22 millions de dollars

PHOSPHATES SOUS-FACTURÉS | 40 millions USD

LITHIUM EN PHASE EXPLORATOIRE (CONCESSIONS PRÉMATURÉES) | Perte potentielle future de 150 millions de dollars US

CORRUPTION INSTITUTIONNELLE DIRECTE | 300 millions de dollars

PERTES DE RECETTES FISCALES DUE AUX CONTRATS COLONIAUX | 500 millions de dollars

PERTES ANNUELLES TOTALES ESTIMÉES : 3,802 milliards de dollars US

(Près de 20 % du PIB du Mali disparaît chaque année.)

2. Combien le Mali pourrait-il vraiment gagner ?

Si le Mali gérait ses ressources par le biais de contrats modernes, de transparence et d’un véritable contrôle étatique, il pourrait générer :

  • 1,2 milliard de dollars supplémentaires provenant de l’or formalisé
  • 600 millions de dollars américains pour relancer l’exploitation minière artisanale
  • 400 millions de dollars américains pour colmater les fuites fiscales des sociétés minières étrangères
  • 300 millions de dollars avec du coton, du bétail et des produits agricoles bien réglementés
  • 250 millions de dollars avec un véritable contrôle des frontières
  • 500 millions de dollars avec des contrats d’extraction révisés
  • 700 millions de dollars de nouvelles redevances si l’exploitation du lithium et des phosphates en toute souveraineté

Revenu total possible :  3,95 milliards de dollars supplémentaires par an

Cela signifie que le Mali pourrait doubler son budget national simplement en maîtrisant sa production actuelle. Le Mali ne manque pas de richesses, mais de contrôle. Il n’a pas besoin de charité, mais de souveraineté économique. Avec ses ressources actuelles, il pourrait financer routes, hôpitaux, énergie solaire et éducation sans dépendre de Paris, Moscou ou Bruxelles. Le problème n’est pas le désert, mais le système qui transforme un pays riche en un pays sans avenir.

15. LA ROUTE COLONIALE DE L’OR MALIEN : COMMENT IL SORT DU PAYS, QUI L’ACHÈTE ET QUI S’ENRICHIT

L’or du Mali ne suit pas les routes commerciales, mais les routes coloniales. C’est un métal qui voyage plus vite que l’État, plus silencieusement que la presse, et mieux protégé que les citoyens qui l’extraient. Le pays produit officiellement 72 tonnes d’or et au moins 25 tonnes illégalement, mais cet or ne reste pas. Il leur échappe comme l’eau.

Le voyage commence dans les mines artisanales du sud, où des milliers de jeunes extraient à la main un minerai valant 55 000 dollars le kilo. Là, le premier intermédiaire apparaît, payant 38 000 dollars le kilo et empochant immédiatement 17 000 dollars de profit. Cet or ne transite pas par Bamako. Il voyage de nuit par trois routes principales.

ROUTE 1 – MALI → BURKINA → TOGO → DUBAÏ 

(Voie la plus fréquentée, 70 % de l’or illégal)

  • Départ de Sikasso et Kadiolo
  • Caravanes gérées par des réseaux transfrontaliers
  • Au Togo, l’origine est «légalisée».
  • Arrivée à Dubaï, la capitale de l’or, sans poser de questions

Le profit dans la chaîne : Plus de 1,1 milliard de dollars par an pour les intermédiaires et les acheteurs du Golfe.

ROUTE 2 – MALI → MAURITANIE → ARABIE SAOUDITE / ÉMIRATS ARABES UNIS

(Itinéraire plus discret, sous contrôle milicien)

  • De l’or travaillé à la main, chargé dans un 4×4 en direction de l’ouest
  • Des passages illégaux où des péages de 500 à 1 000 USD par véhicule sont exigés
  • À Nouakchott, il est mélangé à de l’or mauritanien
  • Elle atteint des raffineries privées protégées par des accords politiques.

Gain régional : Environ 350 millions de dollars américains par an en surfacturation et blanchiment d’argent.

ROUTE 3 – MALI → ALGÉRIE / LIBYE → MARCHÉ NOIR EUROPÉEN

(Voie militaire, risque élevé)

  • Utilisé par les réseaux liés aux djihadistes
  • Chaque kilo est soumis à une « taxe » de 3 000 à 5 000 dollars américains versée à des groupes armés
  • Il est transporté à travers le Fezzan (sud-ouest de la Libye) puis introduit clandestinement en Italie ou en Suisse.

Bénéfices criminels : environ 400 millions de dollars par an.

Destination finale : la Suisse et Dubaï, les vrais centres d’affaires

80 % de l’or africain finit par se retrouver dans deux endroits :

  1. Dubaï
  • Elle reçoit chaque année plus de 30 milliards de dollars américains en or africain.
  • Le Mali contribue à hauteur d’environ 1,4 milliard de dollars américains, mais le pays ne reçoit quasiment rien.
  1. Raffineries suisses
  • Ils contrôlent 40 % du raffinage mondial.
  • Le Mali fait transiter de l’or « blanchi » par d’autres pays pour éviter les audits.

Qui devient riche ?

  • Intermédiaires régionaux : 600 millions de dollars américains
  • Réseaux de contrebande : 450 millions de dollars américains
  • Raffineries de Dubaï/Suisse : marges de 1,1 milliard de dollars américains
  • Milices locales : 120 millions de dollars américains
  • Le peuple malien: presque 0 USD

Pertes directes pour le Mali :  1,65 milliard de dollars par an (l’équivalent du budget combiné de la santé et de l’éducation)

L’or qui voyage comme une colonie

L’or ne voyage pas pour le commerce, mais pour le pouvoir. Il circule à travers des réseaux tissés à l’époque coloniale et perfectionnés au XXIe siècle. Chaque gramme qui quitte le Mali est un impôt sur son avenir. Chaque lingot qui arrive à Dubaï ou à Zurich représente une défaite politique plus qu’économique. Le Mali n’est pas un pays producteur, c’est un pays pillé.

16. COMMENT METTRE FIN AU TRAFIC D’OR : LE VRAI PLAN ET SON COÛT EN USD

Mettre fin au trafic d’or n’est pas un acte de force. C’est un travail d’infrastructure, de contrôle et de souveraineté. C’est coûteux, complexe et cela exige des alliances inédites pour le Mali. Mais c’est possible. Et voici les chiffres réels.

  1. Créer une Garde nationale minière spécialisée

Le Mali a besoin de sa propre force non militarisée, dotée d’une formation technique et logistique.

  • Salaires, équipements et bases régionales

Coût total : 380 millions de dollars sur 10 ans

Coût annuel : 38 millions de dollars américains

  1. Moderniser les postes frontières et les routes critiques

70 % de l’or illégal emprunte des voies non surveillées.

  • 40 nouveaux postes frontières
  • Systèmes de numérisation et drones
  • Logiciel biométrique

Coût total : 520 millions de dollars américains

Coût d’exploitation annuel : 45 millions de dollars américains

  1. Nationaliser l’achat d’or artisanal

Si l’État achète l’or avant les intermédiaires, la chaîne criminelle est brisée.

  • 200 centres commerciaux
  • Laboratoires mobiles
  • Paiements numériques directs au mineur

Coût de mise en œuvre : 300 millions de dollars américains

Bénéfices potentiels récupérés : 1,2 milliard de dollars par an

  1. système de traçabilité numérique de l’or

Sans traçabilité, il n’y a pas de contrôle. Avec la traçabilité, il n’y a pas de contrebande.

  • Blockchain nationale
  • Certification QR
  • Réseau de surveillance en temps réel

Coût : 150 millions de dollars américains

  1. Réformer les contrats avec les sociétés minières étrangères
  • Analyse approfondie pour optimiser la valeur interne.
  • Recettes recouvrées : 400 millions de dollars par an
  • Coût politique : élevé
  • Coût économique : minimal
  1. Campagnes contre l’exploitation minière illégale et le travail forcé

Éducation, réinsertion professionnelle, alternatives économiques.

Coût : 70 millions de dollars sur 10 ans

INVESTISSEMENTS TOTAUX (2024–2034) :

1,47 milliard de dollars américains

REVENU TOTAL RÉCUPÉRABLE PAR AN :

1,65 milliard de dollars américains

(Le pays récupère plus qu’il n’investit)

Le Mali peut mettre fin à la contrebande, mais il doit le faire en tant qu’État, et non en tant que colonie. La question n’a jamais été de savoir s’il possédait de l’or. La question est de savoir quand il commencera à maîtriser son avenir au lieu de le voir partir en caravanes nocturnes vers Dubaï.

17. LE PAYS QUI MARCHE CONTRE LE DÉSERT

Le Mali n’est pas seulement une terre marquée par la guerre : c’est un peuple qui lutte contre l’histoire et les éléments, une nation qui endure une pauvreté qu’elle n’a pas choisie, et un pays qui n’a jamais recherché de soldats ni de drapeaux étrangers. Là-bas, où la vie est plus précieuse que l’or et où le désert avance plus vite que la justice, la dignité se manifeste au quotidien, au milieu de marchés improvisés, d’écoles sous les arbres, de femmes qui font vivre des villages entiers, de bergers protégeant leurs troupeaux et d’enfants traversant les rivières pour apprendre à lire.

Et pourtant, le Mali tient bon. Il n’est pas condamné : il est à l’arrêt, et il peut se remettre en marche. C’est là sa force silencieuse. La souveraineté se construit, l’indépendance se renouvelle, et l’avenir du Sahel (encore à écrire) a déjà en Mali un pays qui, les mains dans la poussière et le front tourné vers le soleil, commence à le tracer.

Le Mali n’est pas qu’une carte marquée par les guerres. C’est un peuple qui lutte contre l’histoire et contre les éléments. Une nation qui résiste à la pauvreté sans l’avoir choisie. Une terre qui n’a jamais réclamé de soldats ni de drapeaux étrangers. Un pays où la vie vaut plus que l’or et où le désert avance plus vite que la justice.

Mais le Mali prouve aussi qu’un État peut renaître de ses cendres, même lorsque le monde l’a abandonné. Chaque marché, chaque école sous un arbre, chaque femme qui fait vivre son village, chaque berger qui défend son troupeau,

Chaque enfant qui traverse une rivière pour apprendre à lire fait partie d’un pays qui croit encore en l’avenir…

 

RÉFÉRENCES 

Rapports et données économiques

  • Banque mondiale : Indicateurs du Mali 2022-2024
  • FMI : Rapport de pays sur le Mali, série 2023-2024
  • Banque africaine de développement : Perspectives du Sahel 2023
  • PNUD : Rapport sur le développement humain – Mali
  • FAO : Perspectives de la sécurité alimentaire au Sahel 2024

Sécurité et conflit

  • Rapports de situation de la MINUSMA (2013-2023)
  • Groupe de crise international : Points de presse sur le Mali
  • Observatoire de la sécurité du Sahel 2024

Matières premières et exploitation minière

  • Annuaire des minéraux de l’USGS – Mali
  • Commerce illicite de l’or en Afrique de l’Ouest (OCDE)
  • Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) Mali

Migration et climat

  • Portail de données sur la migration de l’OIM – Mali
  • Projections climatiques régionales du GIEC – Afrique de l’Ouest

Documents historiques et coloniaux

  • Archives nationales du Mali
  • Bibliothèque Nationale de France – Français occidental africain

 

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