Un célèbre proverbe l’affirme… Les faits sont plus têtus qu’un lord-maire de Londres !
Alors ? Avec un clin d’œil souriant à une collection de poche bien connue, ce petit abécédaire illustré vise modestement à informer celles et ceux qui ont quelques difficultés à identifier ou décrypter les informations, les déclarations, les protagonistes… bref, à y voir un peu clair dans les réalités et pratiques de la dernière colonie de peuplement du XXIe siècle.
Loin d’avoir la prétention d’être exhaustif, ce modeste lexique ne demande qu’à être complété, précisé, corrigé, mis à jour…
Le contenu de chacune des rubriques, toutes liées à la tragédie du peuple palestinien, provient essentiellement de la compilation d’informations diffusées par les organismes internationaux (ONU, UNESCO…), les ONG concernées par les droits humains (Amnesty International, Human Rights Watch, Ligue des Droits Humains, UJFP, Addameer, B’Tselem, International Solidarity Movement (ISM)…) et les médias respectables (Palestine Remembered, Le Monde Diplomatique, Politis, The Guardian, Aurip, Haaretz, Mondoweiss, Palestine Solidarité, Pressenza, France-Irak Actualité, Yaani, Blast, Courrier International, Capjpo EuroPalestine, Middle East Eye, Orient XXI, Chronique de Palestine, The Cradle, Assawra…)
… ou non.
Sans oublier, évidemment, les médias sympathisants ou propagandistes du régime sioniste (I24 News, K., BFM TV, Tribune Juive, CNews, ActuJ, LCI, J Street, Le Point, Franc-Tireur, Times of Israël, Yediot Aharonot…)… et les communiqués de l’armée israélienne elle-même.
Au-delà des informations sur les faits, thèmes, idéologies, mouvements ou personnes, la lecture de ce lexique/aide-mémoire devrait aussi permettre, du moins je l’espère, une vision “panoramique“ de ce qui a conduit à l’horreur actuelle… Depuis les premières exactions colonialistes des années 1920 jusqu’aux volontés génocidaires d’aujourd’hui.
Afin de ne pas noyer le lecteur dans une liste démesurée de sources, j’ai préféré ne pas établir un catalogue de références… Mais elles sont à la disposition de quiconque.
En espérant que ce “Israël vs Palestine… pour les nuls“’ (arrêté au 20 novembre 2025) sera , malgré ses lacunes, utile à celles et ceux qui n’acceptent pas d’être complices des crimes commis en leur nom !
Rudi Barnet (novembre 2025)
ABBAS
Mahmoud Abbas est né en 1935 à Safed dans le nord de la Palestine, aujourd’hui territoire de l’état israélien. Aussi connu sous le nom d’Abou Mazen, il est le président de l’Autorité Palestinienne depuis 2005 et de l’État de Palestine depuis 2013 Il a participé à la création du Fatah (voir “Fatah“) principale composante de l’OLP (voir ce terme) jusqu’à l’émergence du Hamas.
En effet, en janvier 2006, cette organisation politique se proclamant laïque mais de tendance islamiste remporte les élections législatives palestiniennes et obtient la majorité absolue au Parlement palestinien.
La mission d’observation des élections mandatée par l’Union européenne déclare que le scrutin s’est déroulé en toute régularité et le 19 février 2006 Ismaël Haniyeh, l’un des dirigeants du Hamas, est nommé Premier ministre par Mahmoud Abbas.
Mais, immédiatement après cette nomination, Abbas, refuse sa défaite et charge Mohamed Dahlan, chef des services de sécurité, de mettre en œuvre un plan d’action pour reprendre le pouvoir.
Ce plan, financé et soutenu par Condoleeza Rice, Secrétaire d’État du gouvernement des USA comprend une force de 20.00 hommes qui seront rassemblés et entraînés en Égypte.
En juin 2007, cette petite armée tentera de renverser le gouvernement élu du Hamas.
Elle sera mise en déroute en quatre jours et les membres du Fatah seront bannis du territoire de Gaza.
En représailles, Abbas accuse Haniyeh d’avoir voulu le renverser et expulse Mohamed Dahlan qui partira s’installer à Abou Dhabi.
Depuis, Mahmoud Abbas n’a cessé de donner des gages de bonne volonté aux États-Unis, à l’Union européenne, aux pays du Golfe… et au régime israélien, celui-ci, il a organisé une coordination sécuritaire comprenant, entre autres, une communication régulière entre les forces israéliennes et celles de l’Autorité palestinienne afin d’éviter tout incident lorsque l’armée israélienne pénètre dans les villes palestiniennes.
Cette Autorité palestinienne aide également à protéger les Israéliens qui entreraient par erreur dans les zones palestiniennes et procède, pour le compte d’Israël, à des arrestations de gens accusés de terrorisme.
Sa collaboration avec le régime sioniste n’empêche pas Mahmoud Abbas de masquer cette réalité en prononçant des discours critiques d’Israël à la tribune de l’ONU.
Surnommé parfois le “Pétain palestinien“, il est aujourd’hui rejeté par la grande majorité de la population. Depuis près de vingt ans, craignant sans doute d’être, une fois de plus, battu par le Hamas, il a constamment retardé la tenue d’élections.
A Pékin, en juillet 2024, le Hamas a signé un accord d' »unité nationale » avec Abbas et le Fatah, ainsi qu’avec les autres organisations palestiniennes.
Le secrétaire général de l’ONU a salué cet accord qui prévoit une gouvernance provisoire commune après la guerre et la tenue d’élections pour un gouvernement qui exercerait son autorité sur tous les territoires palestiniens…. Cet accord n’a jamais été concrétisé.
Le 24 décembre 2024, au nom du Fatah, Abbas a annoncé que la chaîne de télévision “Al Jazeera“ (voir ce nom) ne pourrait plus opérer dans les zones sous contrôle de l’Autorité palestinienne.
Cette décision complète l’interdiction imposée par le régime sioniste en septembre 2024 dans sa campagne de répression de l’information (voir “journalistes“).
Ce 30 septembre 2025, au lendemain de la proclamation du “Plan de Paix“ (voir ce terme). concocté par Trump et Netanyahu exigeant, entre autres, la reddition du Hamas, “Si le Hamas n’accepte pas, ce sera l’enfer à Gaza“, ajoutait Trump… Abbas a applaudi des deux mains.
Vous avez dit collabo ?
ABDALLAH
Georges Ibrahim Abdallah est un militant communiste libanais, né en 1954.
De 1972 à 1979, il est instituteur dans un village de la plaine de la Bekaa
Motivé par la cause palestinienne, il rejoint le Front populaire de libération de la Palestine (voir “FPLP“)
En 1982, les FARL (Fraction armée révolutionnaire libanaise) dont il est un des fondateurs revendiquent l’assassinat de l’attaché militaire américain et celui d’un conseiller à l’ambassade d’Israël en France. perpétrés en représailles à l’implication américaine et israélienne dans l’invasion et l’occupation du Liban.
En 1984, à Paris, il est poursuivi par un commando du Mossad (voir ce nom) et se réfugie dans un commissariat… où il est arrêté
D’abord inculpé de délits mineurs (faux et usage de faux), son inculpation est modifiée et en 1987, il est jugé par une cour d’assises spéciale pour “complicité d’assassinat“ et condamné à la perpétuité.
Il proclame alors : Si le peuple ne m’a pas confié l’honneur de participer à ces actions anti-impérialistes que vous m’attribuez, au moins j’ai l’honneur d’en être accusé par votre cour et de défendre leur légitimité face à la criminelle légitimité des bourreaux.
Se définissant lui-même comme un « combattant communiste révolutionnaire et antisioniste (voir ce terme) » mais pas un terroriste (voir “Terrorisme“), il n’exprimera jamais de regrets pour les actes de son groupe
Libérable depuis 1999, les autorités françaises, conseillées par celles des USA, refuseront toutes ses demandes de libération… jusqu’en 2025.
Après 41 ans de captivité, l’otage Abdallah est enfin libre.
ABU SHABAB… et autres mercenaires
Yasser Abu Shabab est un Bédouin palestinien, né près de Rafah au début des années 1990, gangster et chef des “Forces Populaires“, une bande armée qui sévit dans l’enclave de Gaza.
En 2015 il avait été arrêté pour trafic de drogue et condamné à 25 ans de prison.
En octobre 2023, profitant d’un bombardement, il s’était évadé de la prison de Asda, près de Khan Younis.
En 2024, soutenu par le régime israélien qui lui fournit armes et matériel, son groupe commence à piller des camions d’aide pour Gaza venant d’Égypte.
Jonatan Whittall, responsable de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires a déclaré que des gangs comme celui d’Abou Shabab étaient responsables du “véritable vol d’aide depuis le début de la guerre » et que cela se faisait “sous la surveillance des forces israéliennes“.
Depuis juin 2025, la milice de Abu Shabab contrôle certaines zones de l’est de Rafah.
Sa bande collabore évidemment avec GHF (Gaza Humanitarian Foundation) l’organisation militaire israélo- étatsunienne (voir GHF) et, en compagnie des vétérans de la guerre d’Irak du “Infidels Motorcycle Club“, abat les Palestiniens venus quémander de la nourriture.
Dès l’annonce du “Plan de Paix“ (voir “USA“), la milice d’Abu Shabab s’est retirée dans une zone qui ne sera pas évacuée par l’armée israélienne lors de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, permettant ainsi au groupe de mercenaires de bénéficier de la protection israélienne.
Le gang de Abu Shabab – il comporte environ 2.000 hommes – n’est pas le seul à sévir sur le territoire de Gaza. Plusieurs autres milices sont soutenues et financées par le régime israélien, notamment le clan Dogmush impliqué dans l’opération “Chars de Gidéon“ (voir ce terme).
Citons encore quelques autres clans, collabos actifs du régime sioniste dans les zones occupées : les clans Al- Majayda, Hellis, Jundaya, ou encore les gangs de Ashraf al-Mansi et de Rami Khalas, un ancien du Fatha (voir ce nom) qui affronte les forces du Hamas depuis la mise en œuvre du “Plan de Paix“ à mi-octobre 2025.
ADN
Depuis sa fondation en 1896, le mouvement sioniste (voir “Sionisme“) a investi d’importants budgets dans des “études“ tendant à démontrer qu’il existe un patrimoine génétique commun aux différentes populations juives et à prouver ainsi l’unité ethnique des pratiquants de la religion et/ou de la culture Juive…
Hors de toute approche scientifique – les dernières études, notamment celles de Robert Pollack, biologiste juif de l’université Columbia, démontrent que le “génome juif“ est un fantasme, qu’il n’existe pas de séquences ADN présentes chez les Juifs et absentes chez les non-Juifs.
Cette épithète raciale est apparue vers 1950 dans les discours des dirigeants politiques israéliens… et largement propagée depuis dans les milieux sionistes.
Si le qualificatif de “peuple israélien“, comme celui de “peuple étasunien“ ou “peuple belge“, correspond à une réalité…celui de “peuple chrétien“ ou de “peuple juif“ n’a aucun sens ethnique !
Cependant, aujourd’hui encore, ce bobard raciste continue à être diffusé.
Et des charlatans proposent toujours un test prouvant l’origine juive… pour un peu plus de mille euros !
Cinq sociétés se partagent ce marché mondial – trois américaines (Family Tree DNA, 23andme, Ancestry DNA), une anglaise (Living DNA) et une… israélienne (My Heritage).
Ce juteux commerce est, depuis 2015, soutenu par le gouvernement israélien qui exige des citoyens des ex- États de l’Union soviétique la fourniture d’un test ADN “prouvant“ leur appartenance au judaïsme pour pouvoir émigrer en Israël et bénéficier des avantages qu’offre la Loi du Retour (voir “Alyah“).
Pas de souci, l’ADN juif a encore un bel avenir auprès des gogos… idem pour le monstre du Loch Ness.









